Les donateurs et saints patrons.
Ce dernier est souvent différend, il faut parfois remonter vers un fait ou chez les ancêtres.
Exemple. A Blainville, Jean d’Estouleville a le saint Michel comme saint patron. Cela remonte à Louis d’Estouleville qui en 1425 défendit le Mont Saint-Michel contre les Anglais.
1406, le 5 février, Olivier de Clisson donne à la fabrique paroissiale de Blain une somme de 50 livres pour faire une vitre en cette église, du côté opposé à celle que Marguerite de Rohan son épouse avait fait faire de son vivant.
1407, dans les premières années de ce siècle, l’évêque de Nantes réglemente la coutume féodale par laquelle le seigneur de fief ou le seigneur fondateur s’autorisait à placer son effigie et ses armes sur les vitraux de l’édifice.
Cette année, l’évêque Henry le Barbu défend de laisser mettre au rang des images dans l’église le portrait de qui que ce soit à moins que la représentation ne soit celle d’un homme à genoux et qui prie.
1455, Statuts de Tréguier. Preuves II.
1526.
Des nobles et des marchands de nos cités et en notre diocèse font poser dans les vitres des églises et des chapelles armoiries et insignes soit par dévotion, soit par ambition et vanité. Ils prétendent de ce fait que la vitre leur appartenir à eux et à leurs héritiers. Par les présents statuts nous déclarons que cela ne leur donne aucun droit de propriété sur ces fenêtres, pas plus que sur les tombes ou autres endroits des églises et chapelles.
1481, Pierre du Chaffaut, évêque de Nantes. « Il y en a qui osent avoir la présomption de faire peindre de toutes manières les écussons de leurs armes sur les vitraux des fenêtres des églises. C’est une honte et une ignominie qu’une semblable injure à Dieu.
Nous défendons à qui que ce soit, sous peine d’une sentence d’excommunication et de mille livres de monnoie courante applicables à nos aumônes, de faire peindre en couleur ses armoiries dans les églises, sans en avoir reçu préalable reçu de nous l’autorisation. Auguste André, p. 237.
1530, à Montagnon dans l’Aube, » gens de bien incogneurs ont fait mettre cette verrière, ne leur chaut d’y nommer les nommes, mais Dieu les scait. » Emile Male, p. 163.
1719, Jean Rolland, maître serrurier du roi, offre les 2 vitraux principaux de la chapelle des corporations de Brest. Cf. dossier Abgrall. Bibliothèque. Quimper.
DONATEURS
Les donateurs et saints patrons.
Ce dernier est souvent différend, il faut parfois remonter vers un fait ou chez les ancêtres.
Exemple. A Blainville, Jean d’Estouleville a saint Michel comme saint patron. Cela remonte à Louis d’Estouleville qui en 1425 défendit le Mont Saint-Michel contre les Anglais.
1406, le 5 février, Olivier de Clisson donne à la fabrique paroissiale de Blain une somme de 50 livres pour faire une vitre en cette église, du côté opposé à celle que Marguerite de Rohan son épouse avait fait faire de son vivant.
1407, dans les premières années de ce siècle, l’évêque de Nantes réglemente la coutume féodale par laquelle le seigneur de fief ou le seigneur fondateur s’autorisait à placer son effigie et ses armes sur les vitraux de l’édifice.
Cette année, l’évêque Henry le Barbu défend de laisser mettre au rang des images dans l’église le portrait de qui que ce soit à moins que la représentation ne soit celle d’un homme à genoux et qui prie.
1455, Statuts de Tréguier. Preuves II. 1526.
Des nobles et des marchands de nos cités et en notre diocèse font poser dans les vitres des églises et des chapelles armoiries et insignes soit par dévotion, soit par ambition et vanité. Ils prétendent de ce fait que la vitre leur appartenir à eux et à leurs héritiers. Par les présents statuts nous déclarons que cela ne leur donne aucun droit de propriété sur ces fenêtres, pas plus que sur les tombes ou autres endroits des églises et chapelles.
1481, Pierre du Chaffaut, évêque de Nantes. « Il y en a qui osent avoir la présomption de faire peindre de toutes manières les écussons de leurs armes sur les vitraux des fenêtres des églises. C’est une honte et une ignominie qu’une semblable injure à Dieu. Nous défendons à qui que ce soit, sous peine d’une sentence d’excommunication et de mille livres de monnoie courante applicables à nos aumônes, de faire peindre en couleur ses armoiries dans les églises, sans en avoir reçu préalable reçu de nous l’autorisation. Auguste André, p. 237.
1530, à Montagnon dans l’Aube, » gens de bien incogneurs ont fait mettre cette verrière, ne leur chaut d’y nommer les nommes, mais Dieu les scait. » Emile Male, p. 163.
1719, Jean Rolland, maître serrurier du roi, offre les 2 vitraux principaux de la chapelle des corporations de Brest. Cf. dossier Abgrall. Biblio. Quimper.
DONATEURS
Les donateurs et saints patrons.
Ce dernier est souvent différend, il faut parfois remonter vers un fait ou chez les ancêtres.
Exemple. A Blainville, Jean d’Estouleville a saint Michel comme saint patron. Cela remonte à Louis d’Estouleville qui en 1425 défendit le Mont Saint-Michel contre les Anglais.
1406, le 5 février, Olivier de Clisson donne à la fabrique paroissiale de Blain une somme de 50 livres pour faire une vitre en cette église, du côté opposé à celle que Marguerite de Rohan son épouse avait fait faire de son vivant.
1407, dans les premières années de ce siècle, l’évêque de Nantes réglemente la coutume féodale par laquelle le seigneur de fief ou le seigneur fondateur s’autorisait à placer son effigie et ses armes sur les vitraux de l’édifice.
Cette année, l’évêque Henry le Barbu défend de laisser mettre au rang des images dans l’église le portrait de qui que ce soit à moins que la représentation ne soit celle d’un homme à genoux et qui prie.
1455, Statuts de Tréguier. Preuves II. 1526.
Des nobles et des marchands de nos cités et en notre diocèse font poser dans les vitres des églises et des chapelles armoiries et insignes soit par dévotion, soit par ambition et vanité. Ils prétendent de ce fait que la vitre leur appartenir à eux et à leurs héritiers. Par les présents statuts nous déclarons que cela ne leur donne aucun droit de propriété sur ces fenêtres, pas plus que sur les tombes ou autres endroits des églises et chapelles.
1481, Pierre du Chaffaut, évêque de Nantes. « Il y en a qui osent avoir la présomption de faire peindre de toutes manières les écussons de leurs armes sur les vitraux des fenêtres des églises. C’est une honte et une ignominie qu’une semblable injure à Dieu. Nous défendons à qui que ce soit, sous peine d’une sentence d’excommunication et de mille livres de monnoie courante applicables à nos aumônes, de faire peindre en couleur ses armoiries dans les églises, sans en avoir reçu préalable reçu de nous l’autorisation. Auguste André, p. 237.
1530, à Montagnon dans l’Aube, » gens de bien incogneurs ont fait mettre cette verrière, ne leur chaut d’y nommer les nommes, mais Dieu les scait. » Emile Male, p. 163.
1719, Jean Rolland, maître serrurier du roi, offre les 2 vitraux principaux de la chapelle des corporations de Brest. Cf. dossier Abgrall. Biblio. Quimper.
Mazèas.
« C’est aussi une indication sur les façons de penser de cette fin du XVIe siècle en Bretagne.
Cette coutume d’inscrire les noms relève du principe catholique du « Salut par les œuvres » auquel Luther oppose « le salut par la foi ». C’est un aspect de mentalité optimiste qui récuse le pessimisme de la prédétermination, la hantise du doute, l’inquiétude luthérienne et sa perpétuelle interrogation. Elle est une forme « d’indulgence » dont les abus ont été l’un des révélateurs des autres formes du détournement des enseignements de la bible.
René Jean, Les arts de la terre. 1911
« Le vitrail semble plus préoccupé d’instruire les foules du nom d’un riche personnage que des légendes saintes. »
Roger Barrie, Thèse,p.113.
La présence du donateur et son droit à la figuration sont justifiés par sa position dans la système féodal, de même que le droit d’afficher les armoiries dans les verrières.
La signification sociale de ces figurations peut être considérée comme une réaction compensatoire au malaise généralisé du féodalisme. Au moment où la centralisation du pouvoir monarchique donne à nouveau les moyens d’existence à la classe nobiliaire fortement ébranlée par les crises du XIVe et XVe siècle, il ne reste plus au seigneur qu la puissance théorique de l’image pour affirmer par analogie sa place au sein de la hiérarchie sociale dont il sent confusément la structure en voie de modification.
On peut aussi y voir que le don à une église accroît les mérites individuels et constitue un poids à jeter dans la balance du jugement dernier.
Les mérites que le saint protecteur présente effacent l’interrogation personnelle devant la mort, la crainte du néant. Il ne faut pas négliger le souci de gloire éternelle.
Cathédrale de Quimper.
Les fidèles sortent de leur demeure aux ouvertures donnant une lumière assez chiches. Que ce soit par la rue Royale, la rue Kéréon, où les maisons se touchaient, ils arrivent dans cette cathédrale dont le choeur est un puits de lumière offert par ses baies hautes, et sa voûte blanche.
Les chanoines, pour se protéger du froid, ayant fait élever derrière leurs stalles un mur recouvert de tapisseries,. la lumière qui aurait pu provenir des baies basses est ainsi annihilée.
Deux cas de situation se présente alors :
Soit un office se déroule, et le choeur est encore en plus éclairé par des lumignons. Les clercs l’emplissent de la blancheur de leurs aubes, les chanoines des couleurs de leurs chapes. Cet espace est inaccessible au peuple, et les représentations des donateurs du clergé et du monde féodal présents dans ces baies hautes, le peuple ne peut les apercevoir.
Il ne leur reste de visible que les 18 baies hautes du transept et de la nef, où se mêlent donateurs laïcs, donateurs évêques, saints patrons, et autres saints propriétaires d’une dévotion particulière. Et encore, pour une bonne lecture, fallait-il qu’ils se déplacent sur les baies côtés.
Dans le cas de l’église libre de tout office, le choeur est encore un lieu inaccessible au peuple. On sait que plus tardivement, en plus de la clôture des chanoines, une arc de triomphe et des grilles en barreront l’accès. Le besoin, qu’avait eu de se faire valoir les donateurs seigneurs de ces fenêtres hautes du choeur, était là aussi quasiment nul auprès de la population.
L’édifice étaient un lieu où l’on se promenait, mais tous ses vitraux hauts de la nef et du transept marquaient-ils vraiment les badauds ? Certes, ils devaient reconnaître quelques saints et saintes, certains plusieurs fois représentés : saint Christophe, la Vierge Marie en Piéta, allaitant l’Enfant Jésus, le portant dans ses bras, saint Jean-Baptiste, saint Jean, le bien aimé du Christ, saint Michel, saint Pierre, saint Paul, Marie-Madeleine, Marie l’Egyptienne, saint Laurent.
Mais que leurs inspiraient ces donateurs en chapes riches de couleurs et ces seigneurs en armures et blasonnés ? Cela devait leur être aussi abstrait que les architectures des dais, dont la fonction répétitive n’était qu’un accompagnement.
Ces donateurs malgré leur position de prière ne devaient pas être d’une grande aide aux recueillements du fidèle et à leur prière qui était souvent prière de demande. Celle-ci se tournait vers le saint qui leur apporterait aide à leurs misères terrestres.
On arrive donc à penser que le geste de ces donateurs a eu une portée plus pure que nous le pensons actuellement. Se faire voir du peuple, peut être de leur vivant, mais après, souvenir, hommage de leur famille à qui l’entretien incombait. Il faut plutôt pencher vers une croyance par ce don à un droit a une vie éternelle.
C’est peut-être dans ce contexte qu’a Ploërmel, la verrière de la Pentecôte est offerte en expiation d’un crime.
LES DONATEURS XIV, XV, XVI
Il semblerait que le premier donateur sur un vitrail fut l’abbé Suger à la basilique de Saint-Denis au XIIe siècle.
Ils sont très souvent en orant, représentés de la même façon, de profil, à genoux, sur un coussin à pompons, devant un prie Dieu gothique recouvert d’une étoffe et où est posé le livre des Ecritures.
Le donateur laïque peut porter une chemise, un justaucorps ou un manteau et laisse découvrir son armure, l’épée et le heaume sont ses attributs. Le blason se voit soit sur le manteau, soit sur le poitrail, soit sur le prie Dieu.
La donatrice, l’épouse du donateur, est elle aussi en orant. Elle porte ses armoiries sur ses vêtements. Elle revêt ses plus beaux atours.
La famille entière père, épouse, filles et fils sont aussi représentés.
Il est rare que les visages soient des portraits. Le portrait stéréotypé est souvent utilisé. Il peut arriver que les générations suivantes à qui incombaient la charge de l’entretien y place leur propre portrait. Il arrive lors de la perte du visage d’origine par bris, que celui soit remplacé par un autre d’autre provenance. On ne se gêne pas s’il s’agit de celui d’un saint, que l’on retaille à la dimension voulue, on va même jusqu’à poser des visages à l’envers. Il en est des blasons qui évoluaient, changer de famille, et donnaient nourriture à des procès et des bagarres épiques. Quant au saint protecteur on n’y touchait pas. Il n’avait pas toute l’intention des héritiers.
Celui-ci, dans la majorité des cas était le saint patron du donateur. Il facilite la recherche de l’identité du donateur, le blason ne suffisant pas parfois pour affiner cette approche. Ce saint patron est la garanti du salut, il accompagne le donateur dont il a la charge. Son geste des mains l’indique bien, une main sur l’épaule de son pupille, l’autre vers le ciel dans un signe d’accompagnement. Parfois la main posée sur le dos semble vraiment pousser le donateur, c’est le cas du saint Jean-Baptiste de Guengat, à Saint-Nic, la main ne touche pas le donateur.
Les donateurs sont parfois nombreux dans la même verrière, c’est la cas de la baie 4 du XVe de Guengat où il ils se retrouvent à plusieurs couples.
En Cornouaille, on ne trouve pas de donateur offrant une maquette d’église, seule exception, à Pont-Croix, où un donateur porte un calice.
L’armure suivait le même stéréotype et été faite sur le même verre gris bleu proche de la réalité. L’hermine est à profusion dans l’habillement.
Le donateur du clergé subit les mêmes contraintes de pose. Lui aussi est revêtu de ses plus beaux vêtements liturgiques et particulièrement de Chappe brodée. Il s’agit très souvent de chanoines, très souvent de famille noble dont il porte l’écu. On trouve aussi des évêques, des moines. Son saint protecteur est souvent un membre du clergé, tel un saint évêque, ou plus simplement un apôtre.
Il est un lieu où on les trouve rarement, sauf dans les blasons du réseau, il s’agit des Passions du XVIe de Cornouaille.
Ils peuvent remplir à eux seules une baie, c’est le cas à Ergué-gabéric , en l’église ,où dans la baie 1, avec le mari et l’épouse.
Briec, Garnilis, Briec, Sainte-Cécile, Ergé-Gabéric, église baie 1, Guengat, Kergloff, La martyre, Morlaix, Cuburien, Moncontour, Ploermel , Plouvorn, Keruzoret, Pont-Croix, Pouldavid, Quéménéven, Notre-Dame de Kergoat, Quimper, Cathédrale, Saint-Divy, Saint-Nicolas du Pélem, Tonquédec. Trégunc, Notre-Dame de Kervern
LES DONATEURS XIXeET XXe.
La liste des donateurs que l’on trouvent sur les vitraux des églises est l’image indélébile, pas toujours, malheureusement ou heureusement ?d’une société dépassée ou en voix de disparition.
L’acte de donation apparaît au bas du vitrail, parfois au centre, de divers façons, du simple monogramme aux blasons. Cela peut-être un texte plus ou moins court. Le curé, ou le recteur, et le maire se battent pour la meilleure place dans le choeur, retrouvant instinctivement par là les prééminences, de leurs ancêtres seigneurs du Moyen-Age, liées à ce lieu sacré. Le noble du coin n’est pas de reste. C’est la course à celui qui offrira le vitrail le plus beau, la plus riche de couleurs et le plus visible des fidèles. Les vicaires, alors nombreux y sont de leurs poches, seul donateur d’une baie, s’il est plus riche, groupés à plusieurs lorsqu’ils ne sont que de simples vicaires. Car il faut que le clergé montre l’exemple dans le programme de vitraux de l’édifice. Les laïcs sont aussi appelés de la chaire, les confréries, les filles de Marie, les dames patronnesses…, le patronage, ce dernier plus récemment. L’ancien recteur est appelé à la rescousse, mais sa place est souvent au fond de l’église. Des curés voisins participent. Parmi eux, le curé doyen . Le maire, s’il a été absent au départ, se pointe plus tardivement, la chronologie des dates l’indique, cela colle parfois avec une élection proche.
Le donateur se fait parfois portraîtiser dans une scène évangélique, accompagné de son épouse et de ses enfants lorsque le sujet le permet. A leur honneur, cette participation est souvent anonyme. D’autre fois, elle est grand-guignolesque, lorsque que toute la famille, ou du moins leurs portraits animent une succession de leurs ancêtres en habits d’époque.
En dehors du département, on peut voir au Creusot, en l’église Saint-Henri, en 1890, la famille Schneider, fondateur de la troisième paroisse du Creusot. Henri Schneider est figuré en saint Eloi et son épouse sert de modèle pour sainte Barbe. La foule est composée de patrons régionaux. Vitrail de Joseph Besnard de Chalons sur Saone.
Dans la chapelle de la deuxième moitié du XXe siècle, le choeur est réservé à la famille du Directeur, en face l’aumônier à droit une fenêtre, puis arrive les élèves, les riches familles de conserveur ou commerçant, les parents des frères, les ouvriers et ouvrières, les anciens maîtres prisonniers.
Le verrier Jean-Louis Nicolas doit tenir la palme des inscriptions des œuvres offertes.
Il arrive fréquemment que les enfants ou petits enfants des donateurs fassent restaurer les ou le vitrail offertt par leur ancêtre, comme à Tourch,29.
1866, Hanvec, 29, église, « le barde de Notre-Dame de Rumengol » vitrail de J.L.Nicolas.
1867, Dinan, 22,Chenu, curé. Pièce de peinture sur verre, 40x40. prêtre en surplis devant l’église.
1876, Quiberon, 56, église, Fortuné et Marie le Guellec offre un immense vitrail pour un fait de naufrage.
1877, Pluneret, 56, église, baie 3, le Sacré-Cœur, don de monsieur l’évêque de Vannes, don de la paroisse de Sainte-Anned’Arvor d’Auray, baie 4, saint Michel, la Vierge écrasant le dragon, saint Gabriel, don de la paroisse et des paroissiens
1877, septembre. Malguénac, 56, église. Don du Comte Albert de Mun
1890, Scaër, 29,église, 2 baies du choeur, Madame Monjaret de Kerjequel et Mademoiselle Lorillon.
1885- 1887, Pont-Croix, 29, Notre-dame de Roscudon, toutes les baies côté nord sont offerte par la famille de monsieur Yvenat, ancien curé de Pont-Croix.
1891, Carnac, 56,église, fonds baptismaux, Don du Vicomte et de la Vicomtesse de Perrien pour la naissance de Georges.
1899, Pont-Croix, 29, Notre-Dame de Roscudon, baie 0, la donatrice mourut entre la commande et la fin de l’exécution du vitrail. Le mot décédée apposé semble l’indiquer. par contre parmi les saintes et saintes, on découvre trois de ses enfants. Catherine porte les habits et emblêmes de sa sainte. Guénolé ou Guenaël porte le nimbe de son saint. Le troisième n’est pas identifiable.
XIXe, fin, Grâce-Guingamp, 22, église, baie 0, donateurs en orant et enfants en chérubins.
1890-1900, Plounéour-Trez, 29, église. Baie o, l’un des apotres prend la tête du docteur Benjamin, inspecteur général des Services de la Santé de la Marine. Vitrail offert par ses enfants
Toutes les vitraux de la nef ont été offertes par des prêtres, des cirés, des laïcs, dont les noms sont inscrits sur des bandeaux inférieurs ; Leurs visages apparaissent parfois et de façon très visible, comme dans la baie 15 où il s’agit d’Alain Clavez, portraiy fait d’après une photographie que sa famille m’a montré. En baie 7 il s’agit de François Phelepp. Il en est de même de l’abbé Noël avec ses bésicles.
1919, Morlaix, 29,la Salette, baie7, le 22 mai, « en la mémoire de ma bien aimée vénérable mère » B.G.
1925-1935, ; Plobannalec, 29,église, toutes les baies de la nef offertes par familles.
1926, Rochefort-en-Terre,56, baie 0 en mémoire du Commandant de Boisseguin, mort pour la France en 1916.
1929, Scaër, 29, église, madame Louers, en souvenir de ma fille Jeanne, baie 5.
1930, Monterrein, 56, église, tous les vitraux sont offert par la famille Dubois-Baudry, dont les armoiries ornent les baies. Pour saint Amédé , l’inspiration était le grand-père Amédé. Le saint Alain, en habit breton, correspond au maire de l’époque, monsieur Alain Dubois-Baudry.
1932, Cléguérec, 56, église. Don de Monseigneur Jan, évêque du Cap Haïtien.
1932. Josselin, 56, église, verrière de Gruber. « offerte par le duc de Montmorency » ici en donateur.
1934, Belle-Isle-en-Terre, 22, chapelle Notre-Dame, vitrail offert en ex-voto d’un accident de cheval.
1934, Le Faou, 29,église, baie 2, don de la famille Saluden, il s’agit ici d’un don posthume du chanoine Saluden, mort en 1933, représenté en saint Jaoua, et grand ami du curé. Sa belle-sœur tenait l’atelier de vitrail Saluden.
1947, Lorient, 56, église Sainte-Bernadette, « en remerciement 1939-1945 »
1947, Plogastel-Saint-Germain, 29, église. « Offert par le maire » baies transept.
1952, Hennebont, 56, basilique, dons de plusieurs familles dont ex-voto à un lieutenant de vaisseau.
1965, Pencran, 29, église Notre-Dame, baie 1, offerte par le comte de Rosmorduc.
Brennilis, 29, église Notre-Dame.. Suite à l’inauguration de la centrale, madame Pompidou, devant l’état lamentable des vitraux XVe, fait don de la restauration.
1982, Guidel, 56,église, baie figuratif offerte par le prince de Polignac, la seconde par le sénateur maire.
1984, Guidel, 56, chapelle de la Pitié, madame la mère du maire de Guidel.
1985, Taupont, 56, église, Monsieur marcellin, président du conseil régional.
1986, Le Conquet, 29,chapelle de Lochrist, monsieur Missoffe, ancien ministre.
1986-1987, Plonéour-Trez, 29, église, la ville jumelée participe à la restauration des vitraux. Une inscription le souligne.
1994, Pontivy, 56, église, le Lions-Club offre la restauration d’une baie XIXe
Mazèas.
« C’est aussi une indication sur les façons de penser de cette fin du XVIe siècle en Bretagne.
Cette coutume d’inscrire les noms relève du principe catholique du « Salut par les œuvres » auquel Luther oppose « le salut par la foi ». C’est un aspect de mentalité optimiste qui récuse le pessimisme de la prédétermination, la hantise du doute, l’inquiétude luthérienne et sa perpétuelle interrogation. Elle est une forme « d’indulgence » dont les abus ont été l’un des révélateurs des autres formes du détournement des enseignements de la bible.
René Jean, Les arts de la terre. 1911
« Le vitrail semble plus préoccupé d’instruire les foules du nom d’un riche personnage que des légendes saintes. »
Roger Barrie, Thèse,p.113.
La présence du donateur et son droit à la figuration sont justifiés par sa position dans la système féodal, de même que le droit d’afficher les armoiries dans les verrières.
La signification sociale de ces figurations peut être considérée comme une réaction compensatoire au malaise généralisé du féodalisme. Au moment où la centralisation du pouvoir monarchique donne à nouveau les moyens d’existence à la classe nobiliaire fortement ébranlée par les crises du XIVe et XVe siècle, il ne reste plus au seigneur qu la puissance théorique de l’image pour affirmer par analogie sa place au sein de la hiérarchie sociale dont il sent confusément la structure en voie de modification.
On peut aussi y voir que le don à une église accroît les mérites individuels et constitue un poids à jeter dans la balance du jugement dernier.
Les mérites que le saint protecteur présente effacent l’interrogation personnelle devant la mort, la crainte du néant. Il ne faut pas négliger le souci de gloire éternelle.
Cathédrale de Quimper.
Les fidèles sortent de leur demeure aux ouvertures donnant une lumière assez chiches. Que ce soit par la rue Royale, la rue Kéréon, où les maisons se touchaient, ils arrivent dans cette cathédrale dont le choeur est un puits de lumière offert par ses baies hautes, et sa voûte blanche.
Les chanoines, pour se protéger du froid, ayant fait élever derrière leurs stalles un mur recouvert de tapisseries,. la lumière qui aurait pu provenir des baies basses est ainsi annihilée.
Deux cas de situation se présente alors :
Soit un office se déroule, et le choeur est encore en plus éclairé par des lumignons. Les clercs l’emplissent de la blancheur de leurs aubes, les chanoines des couleurs de leurs chapes. Cet espace est inaccessible au peuple, et les représentations des donateurs du clergé et du monde féodal présents dans ces baies hautes, le peuple ne peut les apercevoir.
Il ne leur reste de visible que les 18 baies hautes du transept et de la nef, où se mêlent donateurs laïcs, donateurs évêques, saints patrons, et autres saints propriétaires d’une dévotion particulière. Et encore, pour une bonne lecture, fallait-il qu’ils se déplacent sur les baies côtés.
Dans le cas de l’église libre de tout office, le choeur est encore un lieu inaccessible au peuple. On sait que plus tardivement, en plus de la clôture des chanoines, une arc de triomphe et des grilles en barreront l’accès. Le besoin, qu’avait eu de se faire valoir les donateurs seigneurs de ces fenêtres hautes du choeur, était là aussi quasiment nul auprès de la population.
L’édifice étaient un lieu où l’on se promenait, mais tous ses vitraux hauts de la nef et du transept marquaient-ils vraiment les badauds ? Certes, ils devaient reconnaître quelques saints et saintes, certains plusieurs fois représentés : saint Christophe, la Vierge Marie en Piéta, allaitant l’Enfant Jésus, le portant dans ses bras, saint Jean-Baptiste, saint Jean, le bien aimé du Christ, saint Michel, saint Pierre, saint Paul, Marie-Madeleine, Marie l’Egyptienne, saint Laurent.
Mais que leurs inspiraient ces donateurs en chapes riches de couleurs et ces seigneurs en armures et blasonnés ? Cela devait leur être aussi abstrait que les architectures des dais, dont la fonction répétitive n’était qu’un accompagnement.
Ces donateurs malgré leur position de prière ne devaient pas être d’une grande aide aux recueillements du fidèle et à leur prière qui était souvent prière de demande. Celle-ci se tournait vers le saint qui leur apporterait aide à leurs misères terrestres.
On arrive donc à penser que le geste de ces donateurs a eu une portée plus pure que nous le pensons actuellement. Se faire voir du peuple, peut être de leur vivant, mais après, souvenir, hommage de leur famille à qui l’entretien incombait. Il faut plutôt pencher vers une croyance par ce don à un droit a une vie éternelle.
C’est peut-être dans ce contexte qu’a Ploërmel, la verrière de la Pentecôte est offerte en expiation d’un crime.
Les donateurs sont parfois nombreux dans la même verrière, c’est la cas de la baie 4 du XVe de Guengat où il ils se retrouvent à plusieurs couples.
En Cornouaille, on ne trouve pas de donateur offrant une maquette d’église, seule exception, à Pont-Croix, où un donateur porte un calice.
L’armure suivait le même stéréotype et été faite sur le même verre gris bleu proche de la réalité. L’hermine est à profusion dans l’habillement.
Le donateur du clergé subit les mêmes contraintes de pose. Lui aussi est revêtu de ses plus beaux vêtements liturgiques et particulièrement de Chappe brodée. Il s’agit très souvent de chanoines, très souvent de famille noble dont il porte l’écu. On trouve aussi des évêques, des moines. Son saint protecteur est souvent un membre du clergé, tel un saint évêque, ou plus simplement un apôtre.
Il est un lieu où on les trouve rarement, sauf dans les blasons du réseau, il s’agit des Passions du XVIe de Cornouaille.
Ils peuvent remplir à eux seules une baie, c’est le cas à Ergué-gabéric , en l’église ,où dans la baie 1, avec le mari et l’épouse.
Briec, Garnilis, Briec, Sainte-Cécile, Ergé-Gabéric, église baie 1, Guengat, Kergloff, La martyre, Morlaix, Cuburien, Moncontour, Ploermel , Plouvorn, Keruzoret, Pont-Croix, Pouldavid, Quéménéven, Notre-Dame de Kergoat, Quimper, Cathédrale, Saint-Divy, Saint-Nicolas du Pélem, Tonquédec. Trégunc, Notre-Dame de Kervern
LES DONATEURS XIXeET XXe.
La liste des donateurs que l’on trouvent sur les vitraux des églises est l’image indélébile, pas toujours, malheureusement ou heureusement ?d’une société dépassée ou en voix de disparition.
L’acte de donation apparaît au bas du vitrail, parfois au centre, de divers façons, du simple monogramme aux blasons. Cela peut-être un texte plus ou moins court. Le curé, ou le recteur, et le maire se battent pour la meilleure place dans le choeur, retrouvant instinctivement par là les prééminences, de leurs ancêtres seigneurs du Moyen-Age, liées à ce lieu sacré. Le noble du coin n’est pas de reste. C’est la course à celui qui offrira le vitrail le plus beau, la plus riche de couleurs et le plus visible des fidèles. Les vicaires, alors nombreux y sont de leurs poches, seul donateur d’une baie, s’il est plus riche, groupés à plusieurs lorsqu’ils ne sont que de simples vicaires. Car il faut que le clergé montre l’exemple dans le programme de vitraux de l’édifice. Les laïcs sont aussi appelés de la chaire, les confréries, les filles de Marie, les dames patronnesses…, le patronage, ce dernier plus récemment. L’ancien recteur est appelé à la rescousse, mais sa place est souvent au fond de l’église. Des curés voisins participent. Parmi eux, le curé doyen . Le maire, s’il a été absent au départ, se pointe plus tardivement, la chronologie des dates l’indique, cela colle parfois avec une élection proche.
Le donateur se fait parfois portraîtiser dans une scène évangélique, accompagné de son épouse et de ses enfants lorsque le sujet le permet. A leur honneur, cette participation est souvent anonyme. D’autre fois, elle est grand-guignolesque, lorsque que toute la famille, ou du moins leurs portraits animent une succession de leurs ancêtres en habits d’époque.
En dehors du département, on peut voir au Creusot, en l’église Saint-Henri, en 1890, la famille Schneider, fondateur de la troisième paroisse du Creusot. Henri Schneider est figuré en saint Eloi et son épouse sert de modèle pour sainte Barbe. La foule est composée de patrons régionaux. Vitrail de Joseph Besnard de Chalons sur Saone.
Dans la chapelle de la deuxième moitié du XXe siècle, le choeur est réservé à la famille du Directeur, en face l’aumônier à droit une fenêtre, puis arrive les élèves, les riches familles de conserveur ou commerçant, les parents des frères, les ouvriers et ouvrières, les anciens maîtres prisonniers.
Le verrier Jean-Louis Nicolas doit tenir la palme des inscriptions des œuvres offertes.
Il arrive fréquemment que les enfants ou petits enfants des donateurs fassent restaurer les ou le vitrail offertt par leur ancêtre, comme à Tourch,29.
1866, Hanvec, 29, église, « le barde de Notre-Dame de Rumengol » vitrail de J.L.Nicolas.
1867, Dinan, 22,Chenu, curé. Pièce de peinture sur verre, 40x40. prêtre en surplis devant l’église.
1876, Quiberon, 56, église, Fortuné et Marie le Guellec offre un immense vitrail pour un fait de naufrage.
1877, Pluneret, 56, église, baie 3, le Sacré-Cœur, don de monsieur l’évêque de Vannes, don de la paroisse de Sainte-Anned’Arvor d’Auray, baie 4, saint Michel, la Vierge écrasant le dragon, saint Gabriel, don de la paroisse et des paroissiens
1877, septembre. Malguénac, 56, église. Don du Comte Albert de Mun
1890, Scaër, 29,église, 2 baies du choeur, Madame Monjaret de Kerjequel et Mademoiselle Lorillon.
1885- 1887, Pont-Croix, 29, Notre-dame de Roscudon, toutes les baies côté nord sont offerte par la famille de monsieur Yvenat, ancien curé de Pont-Croix.
1891, Carnac, 56,église, fonds baptismaux, Don du Vicomte et de la Vicomtesse de Perrien pour la naissance de Georges.
1899, Pont-Croix, 29, Notre-Dame de Roscudon, baie 0, la donatrice mourut entre la commande et la fin de l’exécution du vitrail. Le mot décédée apposé semble l’indiquer. par contre parmi les saintes et saintes, on découvre trois de ses enfants. Catherine porte les habits et emblêmes de sa sainte. Guénolé ou Guenaël porte le nimbe de son saint. Le troisième n’est pas identifiable.
XIXe, fin, Grâce-Guingamp, 22, église, baie 0, donateurs en orant et enfants en chérubins.
1890-1900, Plounéour-Trez, 29, église. Baie o, l’un des apotres prend la tête du docteur Benjamin, inspecteur général des Services de la Santé de la Marine. Vitrail offert par ses enfants
Toutes les vitraux de la nef ont été offertes par des prêtres, des cirés, des laïcs, dont les noms sont inscrits sur des bandeaux inférieurs ; Leurs visages apparaissent parfois et de façon très visible, comme dans la baie 15 où il s’agit d’Alain Clavez, portraiy fait d’après une photographie que sa famille m’a montré. En baie 7 il s’agit de François Phelepp. Il en est de même de l’abbé Noël avec ses bésicles.
1919, Morlaix, 29,la Salette, baie7, le 22 mai, « en la mémoire de ma bien aimée vénérable mère » B.G.
1925-1935, ; Plobannalec, 29,église, toutes les baies de la nef offertes par familles.
1926, Rochefort-en-Terre,56, baie 0 en mémoire du Commandant de Boisseguin, mort pour la France en 1916.
1929, Scaër, 29, église, madame Louers, en souvenir de ma fille Jeanne, baie 5.
1930, Monterrein, 56, église, tous les vitraux sont offert par la famille Dubois-Baudry, dont les armoiries ornent les baies. Pour saint Amédé , l’inspiration était le grand-père Amédé. Le saint Alain, en habit breton, correspond au maire de l’époque, monsieur Alain Dubois-Baudry.
1932, Cléguérec, 56, église. Don de Monseigneur Jan, évêque du Cap Haïtien.
1932. Josselin, 56, église, verrière de Gruber. « offerte par le duc de Montmorency » ici en donateur.
1934, Belle-Isle-en-Terre, 22, chapelle Notre-Dame, vitrail offert en ex-voto d’un accident de cheval.
1934, Le Faou, 29,église, baie 2, don de la famille Saluden, il s’agit ici d’un don posthume du chanoine Saluden, mort en 1933, représenté en saint Jaoua, et grand ami du curé. Sa belle-sœur tenait l’atelier de vitrail Saluden.
1947, Lorient, 56, église Sainte-Bernadette, « en remerciement 1939-1945 »
1947, Plogastel-Saint-Germain, 29, église. « Offert par le maire » baies transept.
1952, Hennebont, 56, basilique, dons de plusieurs familles dont ex-voto à un lieutenant de vaisseau.
1965, Pencran, 29, église Notre-Dame, baie 1, offerte par le comte de Rosmorduc.
Brennilis, 29, église Notre-Dame.. Suite à l’inauguration de la centrale, madame Pompidou, devant l’état lamentable des vitraux XVe, fait don de la restauration.
1982, Guidel, 56,église, baie figuratif offerte par le prince de Polignac, la seconde par le sénateur maire.
1984, Guidel, 56, chapelle de la Pitié, madame la mère du maire de Guidel.
1985, Taupont, 56, église, Monsieur marcellin, président du conseil régional.
1986, Le Conquet, 29,chapelle de Lochrist, monsieur Missoffe, ancien ministre.
1986-1987, Plonéour-Trez, 29, église, la ville jumelée participe à la restauration des vitraux. Une inscription le souligne.
1994, Pontivy, 56, église, le Lions-Club offre la restauration d’une baie XIXe
Mazèas.
« C’est aussi une indication sur les façons de penser de cette fin du XVIe siècle en Bretagne.
Cette coutume d’inscrire les noms relève du principe catholique du « Salut par les œuvres » auquel Luther oppose « le salut par la foi ». C’est un aspect de mentalité optimiste qui récuse le pessimisme de la prédétermination, la hantise du doute, l’inquiétude luthérienne et sa perpétuelle interrogation. Elle est une forme « d’indulgence » dont les abus ont été l’un des révélateurs des autres formes du détournement des enseignements de la bible.
René Jean, Les arts de la terre. 1911
« Le vitrail semble plus préoccupé d’instruire les foules du nom d’un riche personnage que des légendes saintes. »
Roger Barrie, Thèse,p.113.
La présence du donateur et son droit à la figuration sont justifiés par sa position dans la système féodal, de même que le droit d’afficher les armoiries dans les verrières.
La signification sociale de ces figurations peut être considérée comme une réaction compensatoire au malaise généralisé du féodalisme. Au moment où la centralisation du pouvoir monarchique donne à nouveau les moyens d’existence à la classe nobiliaire fortement ébranlée par les crises du XIVe et XVe siècle, il ne reste plus au seigneur qu la puissance théorique de l’image pour affirmer par analogie sa place au sein de la hiérarchie sociale dont il sent confusément la structure en voie de modification.
On peut aussi y voir que le don à une église accroît les mérites individuels et constitue un poids à jeter dans la balance du jugement dernier.
Les mérites que le saint protecteur présente effacent l’interrogation personnelle devant la mort, la crainte du néant. Il ne faut pas négliger le souci de gloire éternelle.
Cathédrale de Quimper.
Les fidèles sortent de leur demeure aux ouvertures donnant une lumière assez chiches. Que ce soit par la rue Royale, la rue Kéréon, où les maisons se touchaient, ils arrivent dans cette cathédrale dont le choeur est un puits de lumière offert par ses baies hautes, et sa voûte blanche.
Les chanoines, pour se protéger du froid, ayant fait élever derrière leurs stalles un mur recouvert de tapisseries,. la lumière qui aurait pu provenir des baies basses est ainsi annihilée.
Deux cas de situation se présente alors :
Soit un office se déroule, et le choeur est encore en plus éclairé par des lumignons. Les clercs l’emplissent de la blancheur de leurs aubes, les chanoines des couleurs de leurs chapes. Cet espace est inaccessible au peuple, et les représentations des donateurs du clergé et du monde féodal présents dans ces baies hautes, le peuple ne peut les apercevoir.
Il ne leur reste de visible que les 18 baies hautes du transept et de la nef, où se mêlent donateurs laïcs, donateurs évêques, saints patrons, et autres saints propriétaires d’une dévotion particulière. Et encore, pour une bonne lecture, fallait-il qu’ils se déplacent sur les baies côtés.
Dans le cas de l’église libre de tout office, le choeur est encore un lieu inaccessible au peuple. On sait que plus tardivement, en plus de la clôture des chanoines, une arc de triomphe et des grilles en barreront l’accès. Le besoin, qu’avait eu de se faire valoir les donateurs seigneurs de ces fenêtres hautes du choeur, était là aussi quasiment nul auprès de la population.
L’édifice étaient un lieu où l’on se promenait, mais tous ses vitraux hauts de la nef et du transept marquaient-ils vraiment les badauds ? Certes, ils devaient reconnaître quelques saints et saintes, certains plusieurs fois représentés : saint Christophe, la Vierge Marie en Piéta, allaitant l’Enfant Jésus, le portant dans ses bras, saint Jean-Baptiste, saint Jean, le bien aimé du Christ, saint Michel, saint Pierre, saint Paul, Marie-Madeleine, Marie l’Egyptienne, saint Laurent.
Mais que leurs inspiraient ces donateurs en chapes riches de couleurs et ces seigneurs en armures et blasonnés ? Cela devait leur être aussi abstrait que les architectures des dais, dont la fonction répétitive n’était qu’un accompagnement.
Ces donateurs malgré leur position de prière ne devaient pas être d’une grande aide aux recueillements du fidèle et à leur prière qui était souvent prière de demande. Celle-ci se tournait vers le saint qui leur apporterait aide à leurs misères terrestres.
On arrive donc à penser que le geste de ces donateurs a eu une portée plus pure que nous le pensons actuellement. Se faire voir du peuple, peut être de leur vivant, mais après, souvenir, hommage de leur famille à qui l’entretien incombait. Il faut plutôt pencher vers une croyance par ce don à un droit a une vie éternelle.
C’est peut-être dans ce contexte qu’a Ploërmel, la verrière de la Pentecôte est offerte en expiation d’un crime.
LES DONATEURS XIV, XV, XVI
Il semblerait que le premier donateur sur un vitrail fut l’abbé Suger à la basilique de Saint-Denis au XIIe siècle.
Ils sont très souvent en orant, représentés de la même façon, de profil, à genoux, sur un coussin à pompons, devant un prie Dieu gothique recouvert d’une étoffe et où est posé le livre des Ecritures.
Le donateur laïque peut porter une chemise, un justaucorps ou un manteau et laisse découvrir son armure, l’épée et le heaume sont ses attributs. Le blason se voit soit sur le manteau, soit sur le poitrail, soit sur le prie Dieu.
La donatrice, l’épouse du donateur, est elle aussi en orant. Elle porte ses armoiries sur ses vêtements. Elle revêt ses plus beaux atours.
La famille entière père, épouse, filles et fils sont aussi représentés.
Il est rare que les visages soient des portraits. Le portrait stéréotypé est souvent utilisé. Il peut arriver que les générations suivantes à qui incombaient la charge de l’entretien y place leur propre portrait. Il arrive lors de la perte du visage d’origine par bris, que celui soit remplacé par un autre d’autre provenance. On ne se gêne pas s’il s’agit de celui d’un saint, que l’on retaille à la dimension voulue, on va même jusqu’à poser des visages à l’envers. Il en est des blasons qui évoluaient, changer de famille, et donnaient nourriture à des procès et des bagarres épiques. Quant au saint protecteur on n’y touchait pas. Il n’avait pas toute l’intention des héritiers.
Celui-ci, dans la majorité des cas était le saint patron du donateur. Il facilite la recherche de l’identité du donateur, le blason ne suffisant pas parfois pour affiner cette approche. Ce saint patron est la garanti du salut, il accompagne le donateur dont il a la charge. Son geste des mains l’indique bien, une main sur l’épaule de son pupille, l’autre vers le ciel dans un signe d’accompagnement. Parfois la main posée sur le dos semble vraiment pousser le donateur, c’est le cas du saint Jean-Baptiste de Guengat, à Saint-Nic, la main ne touche pas le donateur.
Les donateurs sont parfois nombreux dans la même verrière, c’est la cas de la baie 4 du XVe de Guengat où il ils se retrouvent à plusieurs couples.
En Cornouaille, on ne trouve pas de donateur offrant une maquette d’église, seule exception, à Pont-Croix, où un donateur porte un calice.
L’armure suivait le même stéréotype et été faite sur le même verre gris bleu proche de la réalité. L’hermine est à profusion dans l’habillement.
Le donateur du clergé subit les mêmes contraintes de pose. Lui aussi est revêtu de ses plus beaux vêtements liturgiques et particulièrement de Chappe brodée. Il s’agit très souvent de chanoines, très souvent de famille noble dont il porte l’écu. On trouve aussi des évêques, des moines. Son saint protecteur est souvent un membre du clergé, tel un saint évêque, ou plus simplement un apôtre.
Il est un lieu où on les trouve rarement, sauf dans les blasons du réseau, il s’agit des Passions du XVIe de Cornouaille.
Ils peuvent remplir à eux seules une baie, c’est le cas à Ergué-gabéric , en l’église ,où dans la baie 1, avec le mari et l’épouse.
Briec, Garnilis, Briec, Sainte-Cécile, Ergé-Gabéric, église baie 1, Guengat, Kergloff, La martyre, Morlaix, Cuburien, Moncontour, Ploermel , Plouvorn, Keruzoret, Pont-Croix, Pouldavid, Quéménéven, Notre-Dame de Kergoat, Quimper, Cathédrale, Saint-Divy, Saint-Nicolas du Pélem, Tonquédec. Trégunc, Notre-Dame de Kervern
LES DONATEURS XIXeET XXe.
La liste des donateurs que l’on trouvent sur les vitraux des églises est l’image indélébile, pas toujours, malheureusement ou heureusement ?d’une société dépassée ou en voix de disparition.
L’acte de donation apparaît au bas du vitrail, parfois au centre, de divers façons, du simple monogramme aux blasons. Cela peut-être un texte plus ou moins court. Le curé, ou le recteur, et le maire se battent pour la meilleure place dans le choeur, retrouvant instinctivement par là les prééminences, de leurs ancêtres seigneurs du Moyen-Age, liées à ce lieu sacré. Le noble du coin n’est pas de reste. C’est la course à celui qui offrira le vitrail le plus beau, la plus riche de couleurs et le plus visible des fidèles. Les vicaires, alors nombreux y sont de leurs poches, seul donateur d’une baie, s’il est plus riche, groupés à plusieurs lorsqu’ils ne sont que de simples vicaires. Car il faut que le clergé montre l’exemple dans le programme de vitraux de l’édifice. Les laïcs sont aussi appelés de la chaire, les confréries, les filles de Marie, les dames patronnesses…, le patronage, ce dernier plus récemment. L’ancien recteur est appelé à la rescousse, mais sa place est souvent au fond de l’église. Des curés voisins participent. Parmi eux, le curé doyen . Le maire, s’il a été absent au départ, se pointe plus tardivement, la chronologie des dates l’indique, cela colle parfois avec une élection proche.
Le donateur se fait parfois portraîtiser dans une scène évangélique, accompagné de son épouse et de ses enfants lorsque le sujet le permet. A leur honneur, cette participation est souvent anonyme. D’autre fois, elle est grand-guignolesque, lorsque que toute la famille, ou du moins leurs portraits animent une succession de leurs ancêtres en habits d’époque.
En dehors du département, on peut voir au Creusot, en l’église Saint-Henri, en 1890, la famille Schneider, fondateur de la troisième paroisse du Creusot. Henri Schneider est figuré en saint Eloi et son épouse sert de modèle pour sainte Barbe. La foule est composée de patrons régionaux. Vitrail de Joseph Besnard de Chalons sur Saone.
Dans la chapelle de la deuxième moitié du XXe siècle, le choeur est réservé à la famille du Directeur, en face l’aumônier à droit une fenêtre, puis arrive les élèves, les riches familles de conserveur ou commerçant, les parents des frères, les ouvriers et ouvrières, les anciens maîtres prisonniers.
Le verrier Jean-Louis Nicolas doit tenir la palme des inscriptions des œuvres offertes.
Il arrive fréquemment que les enfants ou petits enfants des donateurs fassent restaurer les ou le vitrail offertt par leur ancêtre, comme à Tourch,29.
1866, Hanvec, 29, église, « le barde de Notre-Dame de Rumengol » vitrail de J.L.Nicolas.
1867, Dinan, 22,Chenu, curé. Pièce de peinture sur verre, 40x40. prêtre en surplis devant l’église.
1876, Quiberon, 56, église, Fortuné et Marie le Guellec offre un immense vitrail pour un fait de naufrage.
1877, Pluneret, 56, église, baie 3, le Sacré-Cœur, don de monsieur l’évêque de Vannes, don de la paroisse de Sainte-Anned’Arvor d’Auray, baie 4, saint Michel, la Vierge écrasant le dragon, saint Gabriel, don de la paroisse et des paroissiens
1877, septembre. Malguénac, 56, église. Don du Comte Albert de Mun
1890, Scaër, 29,église, 2 baies du choeur, Madame Monjaret de Kerjequel et Mademoiselle Lorillon.
1885- 1887, Pont-Croix, 29, Notre-dame de Roscudon, toutes les baies côté nord sont offerte par la famille de monsieur Yvenat, ancien curé de Pont-Croix.
1891, Carnac, 56,église, fonds baptismaux, Don du Vicomte et de la Vicomtesse de Perrien pour la naissance de Georges.
1899, Pont-Croix, 29, Notre-Dame de Roscudon, baie 0, la donatrice mourut entre la commande et la fin de l’exécution du vitrail. Le mot décédée apposé semble l’indiquer. par contre parmi les saintes et saintes, on découvre trois de ses enfants. Catherine porte les habits et emblêmes de sa sainte. Guénolé ou Guenaël porte le nimbe de son saint. Le troisième n’est pas identifiable.
XIXe, fin, Grâce-Guingamp, 22, église, baie 0, donateurs en orant et enfants en chérubins.
1890-1900, Plounéour-Trez, 29, église. Baie o, l’un des apotres prend la tête du docteur Benjamin, inspecteur général des Services de la Santé de la Marine. Vitrail offert par ses enfants
Toutes les vitraux de la nef ont été offertes par des prêtres, des cirés, des laïcs, dont les noms sont inscrits sur des bandeaux inférieurs ; Leurs visages apparaissent parfois et de façon très visible, comme dans la baie 15 où il s’agit d’Alain Clavez, portraiy fait d’après une photographie que sa famille m’a montré. En baie 7 il s’agit de François Phelepp. Il en est de même de l’abbé Noël avec ses bésicles.
1919, Morlaix, 29,la Salette, baie7, le 22 mai, « en la mémoire de ma bien aimée vénérable mère » B.G.
1925-1935, ; Plobannalec, 29,église, toutes les baies de la nef offertes par familles.
1926, Rochefort-en-Terre,56, baie 0 en mémoire du Commandant de Boisseguin, mort pour la France en 1916.
1929, Scaër, 29, église, madame Louers, en souvenir de ma fille Jeanne, baie 5.
1930, Monterrein, 56, église, tous les vitraux sont offert par la famille Dubois-Baudry, dont les armoiries ornent les baies. Pour saint Amédé , l’inspiration était le grand-père Amédé. Le saint Alain, en habit breton, correspond au maire de l’époque, monsieur Alain Dubois-Baudry.
1932, Cléguérec, 56, église. Don de Monseigneur Jan, évêque du Cap Haïtien.
1932. Josselin, 56, église, verrière de Gruber. « offerte par le duc de Montmorency » ici en donateur.
1934, Belle-Isle-en-Terre, 22, chapelle Notre-Dame, vitrail offert en ex-voto d’un accident de cheval.
1934, Le Faou, 29,église, baie 2, don de la famille Saluden, il s’agit ici d’un don posthume du chanoine Saluden, mort en 1933, représenté en saint Jaoua, et grand ami du curé. Sa belle-sœur tenait l’atelier de vitrail Saluden.
1947, Lorient, 56, église Sainte-Bernadette, « en remerciement 1939-1945 »
1947, Plogastel-Saint-Germain, 29, église. « Offert par le maire » baies transept.
1952, Hennebont, 56, basilique, dons de plusieurs familles dont ex-voto à un lieutenant de vaisseau.
1965, Pencran, 29, église Notre-Dame, baie 1, offerte par le comte de Rosmorduc.
Brennilis, 29, église Notre-Dame.. Suite à l’inauguration de la centrale, madame Pompidou, devant l’état lamentable des vitraux XVe, fait don de la restauration.
1982, Guidel, 56,église, baie figuratif offerte par le prince de Polignac, la seconde par le sénateur maire.
1984, Guidel, 56, chapelle de la Pitié, madame la mère du maire de Guidel.
1985, Taupont, 56, église, Monsieur marcellin, président du conseil régional.
1986, Le Conquet, 29,chapelle de Lochrist, monsieur Missoffe, ancien ministre.
1986-1987, Plonéour-Trez, 29, église, la ville jumelée participe à la restauration des vitraux. Une inscription le souligne.
1994, Pontivy, 56, église, le Lions-Club offre la restauration d’une baie XIXe