les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.
JEAN LE BIHAN ET LA CROIX DE VERMEIL.
Ma grand-mère paternel, de Pontivy, chez qui je passais une partie de la guerre, , j’avais de 5 à 10 ans, me racontait souvent, des histoires de chouans. Il est vrai que du côté de Pontivy, là-bas dans le Morbihan, il s’était passé, durant la Révolution, des choses, parfois belles, parfois pas belles du tout. Le grand-père, un docteur était un amateur des chants. Dans sa salle d'attente lorsqu'il n'avait pas de clients, il jouait sur ses instruments et chantait des chansons bretonnes dont il composait la musique. Je le découvrirait bien plus tard.
Ces récits de faits historiques déformés par l’imagination et par la transmission de générations en générations, étaient devenues des légendes. Ces légendes, je les avais complètement oubliés.
La découverte des documents de l'an mille septcent soixante quatre
Il y a quelques années, mon père,qui est mort depuis à un âge bien avancée, me passa une liasse de documents écrits à la main d’une belle écriture en vieux françois, datant de quelques années d’avant la Révolution. Parmi eux, se trouvaient des baux fermiers où le nom d’un Jean Le Bihan du village de Kerio en Noyal-Pontivy revenait à toutes les pages. Ce nom et ce village où je n’avais jamais été me disaient cependant quelque chose et avaient un parfum d’enfance.
Quelque temps plus tard, je tombais sur un livre ayant trait à cette époque Révolutionnaire dans le Morbihan. J’y retrouvais étalé sur cinq pages ce Jean Le Bihan et ce que ma grand-mère me racontait à sa façon.. Et dans ce livre des années 1980, un petit-fils narrait ce que sa grand-mère lui avait raconté, une grand-mère dont le Jean Le Bihan était son aïeul
Ce Jean Le Bihan était aussi mon aïeul. Le narrateur je ne le connaissais pas, pas plus que la grand-mère.
Ces Le Bihan habitaient donc au village de Kerio, non loin de la route de Pontivy à Loudéac, et ce, depuis un temps immémorial, c’est-à-dire depuis au moins le XVe siècle, Ils possédaient un manoir rustique, avec aire à battre, puits, longères, couvertes de paille, au bout desquelle était une étable à porcs., une galerie en bois, des tas de bâtiments agricoles entourés de vergers, de champs de labour et de prairies toujours vertes.
Tout cela existe toujours, en partie, entre les mains du dernier Le Bihan de cette branche. Car le l’ai rencontré depuis ce le Bihan à Kerrio.
Revenons en 1789
Comme tous les gens de l’époque, juste au début de la Révolution, Les Le Bihan étaient religieux, comme on disait à l’époque . De plus, ils se transmettaient, de père en fils, le titre de trésoriers de la fabrique de chapelle du quartier, chapelle très célèbre par son pèlerinage à la Sainte-Mère et son pardon aux chevaux et aux joueurs de boules. Le trésor de la paroisse étaint une croix de vermail, qu'il cacha au fond d'un puit afin de la soustraire aux Révolutionnaires.
Chaque année, au mois de juillet, c’était le mois du Pardon, il y venait une multitude de fidèles, qui voulait par de riches présents, chacun suivant sa bourse, solder les faveurs de la sainte Patronne du lieu où en demander encore. Car cette Sainte-Mère écoutait bien ses paysans et répondait dans la mesure du possible à toutes leurs demandes
Aussi la chapelle était riche de dons et possédait un trésor plein d’objets précieux, d’or, ou d’argent et de vermeil, que les le Bihan comptabilisaient. Ce trésor servaient à entretenir la chapelle, il fallait bien de temps en temps refaire la toiture d’ardoises, deux fois le clocher avait été touché par le tonnerre. Les vitraux où l’on racontait l’histoire de la Vierge et de son fils devaient être entretenus tous les demi siècles quand cela n’arrivait pas plus tôt avec les vandales, car ces choses arrivaient aussi à cette époque. Donc, cette chapelle avait un trésor et les le Bihan en étaient les gardiens.