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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

1Technique du vitrail au XV° siècle, étude faite lors des travaux sur les vitraux

ette étude sur la technique au XVe est faite essentiellement avec ce que nous avons appris lors de la restauration des vitraux de la cathédrale ;

 

Technique du vitrail au XVe siècle

 

Ce mot vitrail ne fut couramment employé qu’à partir du XVIIe, auparavant les contrats ou inventaires ne parlait que de « verrine », de « verrière » ou de vitre comme pour l’église de Braspart en 1543 lors du contrat entre  le peintre verrier Gilles Le Sodec et le donateur Charles de La Marche.

 

La technique du « vitrail »  a très peu évolué depuis le premier manuel technique du moine Théophile au XIIe siècle, mais son exécution a toujours été longue et demande une suite  importante d’opérations dont le départ est le carton.

 

Le carton et son auteur

Ce dernier, sans quoi rien ne peut être envisagé  est un dessin, grandeur nature de la représentation figurée ou pas, fait à la dimension de la baie, indiquant aussi le tracé du plombage et l’emplacement possible des ferrures. Il peut être l’œuvre du peintre verrier, l’œuvre d’un peintre, plusieurs esquisses ou projets de vitraux du XIVe sur parchemin nous sont parvenues, et aussi l’agrandissement ou mise à l’échelle d’une gravure. Il ne faut pas  négliger la place et le pouvoir du commanditaire dans le choix du sujet et sa bonne conduite.

 

L’apparition, dès le XIVe siècle, d’un papier assez rigide et assez grand, dit carton, permet alors la façon d’un carton grandeur nature. Il s’agit de feuilles de papier collées les unes sur les autres  La toile est aussi utilisée, plus facile, en la roulant, pour le rangement et le transport. Auparavant, le dessin était fait sur une table blanchie.

 

Le verre et sa fabrication

Ce carton va servir à la découpe du verre. Celui-ci, dans notre région,  offre deux modes de fabrication. Une première dite du manchon, une seconde dite cive ou plateau. Les deux façons sont  reconnaissables, la première par ses bulles et la seconde par ses ondes concentriques et son excroissance centrale.  Dans la première, le verre  en fusion  est recueilli au bout d’une canne et le souffleur  fabrique  une sorte de bouteille dont les deux extrémités sont sectionnées pour obtenir un manchon  qui est ouvert de haut en bas et aplatie au four pour donner une forme  rectangulaire. Dans la seconde,  le verre est soufflé sans aller jusqu’à  prendre la forme de la bouteille tout en étant accompagné  de mouvements rotatifs ; La canne est enlevée pour  transmettre la sphère de verre à une tige de métal dit pontil. La rotation continuant, une spatule de bois élargie la surface jusqu'à faire une cive de 90 centimètres de diamètre. L’emploi de cives de cette dimension a été relevé à la cathédrale dans les baies de la nef.

 

Ce n’est semble-t-il pas le peintre verrier, au XVe qui lui-même, fabrique son verre. De nombreux témoignages écrits indiquent qu’ils étaient vendus, du moins les cives, par paniers d’osier.

 

Cette fabrication était encore empirique au XVe siècle. Les sables et les cendres végétales ou autre utilisés étaient d’une grande impureté malgré les soins apportés Pour accélérer la fusion de cette matière siliceuse, il fallait y ajouter de la poudre de verre, fritte, qui la plupart de temps était récoltée avec  des débris de vitraux, ou des loupés, ou tout autre matière vitreuse pilée. De plus  le verrier n’arrivait pas toujours à posséder, avec les oxydes métalliques qu’on doit  y ajouter,  la maîtrise totale des teintes, Mais cela avait l’avantage de fournir des teintes variées.

Tous les verres étaient au départ colorés dans la masse, sauf le rouge qui est plaqué sur du verre blanc, dit aussi incolore. Puis apparaissent les bleus, puis les plaquages aux deux couleurs, nombreux ici dans cette cathédrale à la fin du XVe siècle.

 

La coupe du verre.

 

Les éléments de verre dont le peintre verrier a besoin  sont coupés au fer rouge en suivant le carton par transparence. Une première gravure à la pointe indique la forme à suivre, le fer suit cette marque, puis un doigt humecté de salive passe au dos. Le choc thermique chaud et froid fait le reste. Parfois il est nécessaire de gruger, c’est à dire,  régulariser, les bords de la pièce. Il est possible qu’à la cathédrale on ait utilisé un gabarit, certaines pièces de verre étant exactement identiques en plusieurs exemplaires comme dans les armures. Pour s’y retrouver dans le puzzle géant qu’est une verrière, le peintre verrier utilise  des repères gravés sur chaque pièce.

 

La peinture des pièces.

 

Pour donner à ces verres leur signification figurative, le peintre verrier emploie une peinture dite grisaille qui est une préparation propre à chaque atelier et qui se compose d’oxyde de cuivre ou fer, de verre pilé, à laquelle  il est ajouté un liant propre à chaque atelier, vinaigre, urine, etc. La pose de cette grisaille est faite sur la face intérieure au pinceau ; soit en lavis, en trait ; Le trait en hachures moyen d’exprimer les courbes et les ombres est utilisé  dans certaines baies de  la cathédrale. Ces hachures  donnent une facilité et une rapidité d’exécution Les enlevés de cette peinture se font au bois, à la pointe, à la brosse et même au pochoir. Cette grisaille peut être posée en couverte sur la face extérieure, c’est le cas à la cathédrale où elle rejoint le jaune d’argent qui est apparu le siècle précédent. Celle-ci est une préparation de chlorure ou de sulfure d’argent, mélangée suivant les ateliers avec un support, ici  à la cathédrale  avec de l’ocre qui permet de colorer  en surface les verres incolores en divers jaune  dont les teintes peuvent aller du citron à l’orange.

 

La gravure.

 

Une autre façon de travailler  le verre est la gravure. Elle est faite sur les verres plaqués où une couche de couleur,  comme le rouge, peut être enlevée à la pierre et à l’archet. Cela permet de faire apparaître dans une pièce de verre une seconde couleur, dont le jaune d’argent.  Ce procédé montre la technicité de l’atelier du peintre verrier. En dehors des vêtements, on trouve ces gravures dans les armoiries. Cependant, elle y est souvent détrônée par le chef-d’œuvre où une pièce de verre ou plusieurs de diverses formes sont incrustées dans une découpe préalablement établie dans un verre de la même forme, au millimètre près

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