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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

CATHEDRALE DE QUIMPER BAIE 130

        CATHEDRALE SAINT-CORENTIN
                    DE QUIMPER

               
Baie 130, nef, côté sud.
                        Vitrail dit du Pont l'Abbé.



 



actuellement, en place, vitrail, de quatre lancettes trilobées, exécuté en 1998.


Le vitrail du grand chantier du XIX°siècle,ici lancettes 1 et 2 à gauche, et 3 et 4 à droite, avait piètre figure,  lorsque  nous dûmes le déposer, en vue d’une restauration.

Les grisailles, qui devaient lui donner vie, avaient en majorité disparues.

Aussi, nous proposâmes à l’architecte en chef des Monuments historiques, de redonner couleurs et vie à ce vitrail, tout en gardant la silhouette des personnages que nous laissait le dessin du plombage.

 Le bas du corps du chanoine, première lancette, qui avait été signalé par de Blois comme existant vers 1820, avait disparu et remplacé par diverses pièces sans rapports avec le sujet

 < ll ne reste presque rien de ce vitrail ; On n'aperçoit que le bas du corps d'un chanoine en chape à genoux ; ses armes qu'on voit sur le prie-dieu sont d'or au lion rouge qui sont celles des Ducs, Barons de Pt 'Abbé> de Blois



Sur la tenue de la grisaille, déja signalée en 19O4.

Il y a tout ou rien à dire. Cela dépend comment on le voit, car il ne restait quasiment rien,  Le dessin en trait de grisaille a disparu et apparaît en négatif, incrusté sur la face du verre. Les lavis, qui donnaient vie aux visages, et vêtements, ont fondu. Seuls subsistaient les jaunes d’argent dont ceux de la chape du chanoine de la première lancette. Ce désastre, qui est le cas de tous les vitraux de cette restauration du XIX°siècle,  est signalé dès 1904, entre autre  par l’abbé Alexandre Thomas.

Qu’est-ce une grisaille ?

C’est une couleur vitrifiable préparée par un mélange de fondant, verre pilé, et d’oxyde métallique dilué dans un liquide,   qui,  posée au pinceau sur le verre, s’incorpore à ce dernier lors d’une cuisson. Elle peut être  posée au trait, en lavis. Avant cuisson,  elle accepte toutes les sortes d’enlevés. Elle peut être de teinte noire, brune, verte, etc. Elle n’est pas un émail. Ce mot de grisaille a été inventé au XIXe siècle. Avant on parlait de couleur.

Il semblerait qu’elle disparaît sur ces vitraux du XIX°  par la faute d’un verre trop sodique qui la rejetterait avec l’appuie de la condensation. L'apport de soude dans la fabrication du verre permet une plus grande rapidité dans le refroidissement.


                            Description

             Photos ci-dessous après restauration.1er et seconde lancette. à gauche. A droite, troisième et quatrième.


1er lancette.
 
Saint Paul, l’épée de la main gauche, présente un chanoine à genoux sur un coussin de couleur rouge, les mains jointes devant son pupitre. Ce personnage serait  un de Pont l’Abbé, comme le montre l’écusson qui avait quasiment disparu sur le vitrail avant travaux.

Seconde lancette.


Suivant le même principe, le donateur, un chevalier, à genoux, les mains jointes et portant sur les côtés deux épées,  est présenté par saint Jean l’évangéliste qui porte de sa main gauche le calice aux serpents, Ayant survécu à l’ingestion du poison que lui avait  imposé Aristodème, on lui met un calice chargé d’un ou des aspic ou d’un crapaud. Le Lion de Pont l’Abbé s’étale sur sa cotte jaune.

Troisième lancette.


 Faisant face à ce dernier, une dame de Pont l’Abbé, probablement demoiselle Ploeuc, comme l’indique le blason porté sur sa robe, est présentée par sainte Marguerite portant sa palme de martyre.

Quatrième lancette.

Suivant la précédente, un évêque, crosse en main et portant mitre, présente les écritures. Il s’agirait de saint Ronan,du moins, le disent les historiens du XIX°comme Le Men, ce dernier, archiviste, a suivi ce chantier et aidé les verriers de cette époque de ses conseils qui, souvent n'ont pas été suivi.
 
Le travail de restauration


Pour accomplir ce travail, après la conservation de certaines pièces, nous avons été, pour la peinture des pièces qui étaient à remplacer, grandement aidé par les vitraux du XV°. Ainsi chez saint Ronan, la mitre ainsi que la crosse proviennent de la baie 131, il en est de même de la tête du chanoine. Par contre, les décors des vêtements de ce même chanoine ont été copiés sur la baie 125. Les sols de cette baie ont été repris  ici chez cette baie 130..le peintre étant Antoine Le Bihan, le reste, avec la recherche, étant un travail d'équipe, architecte compris.


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