Baie à quatre lancettes trilobées, à trois panneaux de vitrail du XVième par lancette.
5 panneaux sur 12 ont disparus, il s?agit des quatre dais et du bas de la lancette où saint Michel terrasse le dragon. Un seul visage, sur les quatre, manquait, il s?agit de celui de la sainte Marguerite ci dessous après restauration
L?archiviste historien de la cathédrale la fin du XIX° Le Men nous laisse un premier inventaire de cette baie.
1er lancette ? Saint Georges reconnaissable à sa cotte d?armes blanche d?une croix rouge dite « croix de Saint-Georges » et au dragon qu?il perce de sa lance. 2° lancette ? Saint Julien, sous la figure d?un chevalier armé, vêtu d?une cotte d?azur, portant sur la poitrine une croix d?or. Sa main gauche s?appuie sur un bouclier armorié des mêmes armes que l?on remarque encore sur la bannière, ou pennon, qu?il tient de la main droite. Ces armes sont celles de la maison de Pratanras, en la paroisse de Penhars. Ce saint Julien, n?est pas le saint du même nom qui fut premier évêque du Mans ; c?est saint Julien, dit l?Hospitalier, ou le Pauvre, qui avait été militaire et dont la fête se célébrait le 12 février. Il était le patron d?une des paroisses de Quimper. Il existe sur lui un ancien cantique rempli de circonstances merveilleuses, que l?on chantait autrefois dans nos campagnes. 3° lancette? Sainte Marguerite foulant aux pieds un dragon. 4° lancette ? Sainte Catherine, appuyée sur une roue.
. Cousine de la baie 111 ! Il est intéressant de noter que plusieurs éléments architecturaux sont identiques à ceux de la baie 111. Il s?agit des socles, de la tenture qui prend la même courbe dans le haut, des colonnettes des côtés, de la partie haute du dais à trois côtés et de la partie terminale avec le clocheton et les contreforts,
Des gravures de repère au dos des pièces de verre.
Ces gravures, nous n'en trouvons que dans la lancette de saint Georges au second panneau (d2) à partir du bas avec un. graphisme proche d?un 7 et au troisième panneau (d3), avec un graphisme proche d?un X . Cette dernière gravure de repère se retrouve cinq fois sur les pièces d?architecture du dais des colonnettes et du socle. Seuls ces deux panneaux portent des gravures de repère. Les autres panneaux reconnaissables. Les autres panneaux de vitraux qui constituent la fenêtre sont très reconnaissables.techniquement.avec leurs pièces de verre très épaisses (proche de sept millimètres), les bords ou tranches qui sont taillés par éclatements, et la cuisson, trop poussée, en deux couches superposées qui a donné aux pièces de verre des formes concaves ou convexes aux pièces. En fondant à plus de 600 degrés, la pièce supérieure a pris la forme de la pièce inférieure. Les jaunes d?argent, par implosion, se sont reproduits sur la pièce jumelle.
Cette mauvaise cuisson n?a pas nuit à la qualité de la peinture, mais on peut se demander, vu la difficulté de la mise en plomb de pièces non seulement épaisses mais tordues, pourquoi ces panneaux de vitraux n?ont pas été recommencés. Manque de temps, de verre ?.
Sainte Catherine
Dans cette baie, elle voisine avec une sainte Marguerite dont elle tourne allègrement le dos, et comme elle, elle est issue d?un travail de grisaille et jaune d?argent sur du verre incolore. Elle se tient debout sur un sol au carrelage noir et blanc et se détache avec son grand nimbe ovale d?une tenture bleue à damas.
Son corps se déhanche sur sa droite, sa main gauche s?appuyant sur la roue brisée, dans l?autre main, l?épée est dressée obliquement et parallèlement au visage. Elle porte un long et ample manteau blanc, ne découvrant pas les pieds, retenu à la taille du côté droit et s?ouvrant sur le corsage rouge de la robe. Sa tête penchée tourne de trois quart dans la même direction que la sainte Marguerite de la baie 105 et de plus à la même place, lancette a,. Dans un grand nimbe blanc, sa couronne, en jaune d?argent sur une verre incolore, ornée de perles ou olives de couleur blanche est surmontée, comme les couronnes royales, de trois hauts et fins fleurons, eux même séparés par deux autres petits, Des cheveux, bien jaunes et bien peignées s?échappent à droite et à gauche
Sainte Marguerite,
Père, prêtre de faux dieux, elle eut une nourrice chrétienne. Son Père, indigné de sa folie chrétienne, l?envoya garder des troupeaux. Un général la croisa un jour et en tomba amoureux. Il lui demande d?abjurer sa foi, elle refusa et donc fut torturé, vers l?an 175.
Ici elle est présentée avec un Dragon, forme du démon, qui la dévora et dont elle perça les entrailles, sortant saine et sauve
On la découvre ici se découpant sur une tenture bleue à damas, alors qu?elle sort du dragon.
Ce dernier essaye de la retenir en mordant un pan de sa robe.
Comme sainte Catherine, elle est vêtu d?un manteau de couleur blanche, mais bordé d?un galon jaune aux grains de café blanc qui se retrouve sur les manches. Ce manteau laisse apparaître une chemise ou robe au jaune d?argent avec un collet des mêmes grains de café mais de tailles plus petites.
Il va sans dire que ce galon et le haut de sa chemise feraient plutôt penser à décor de chape d?ecclésiastique avec orfrois et agrafe ou mors de chape.. Ses longs cheveux tombent nattés de chaque côté sur ses épaules. Une tenture en verre rouge damassée anime le fond de la niche.
Saint Julien l?Hospitalier
L?histoire de ce saint est merveilleuse et rocambolesque à la fois.
Un oracle avait prévu qu?il tuerait son père et épouserait sa mère.
Encore jeune homme, il rencontre à la chasse un cerf qui lui demande : "comment oses-tu me poursuivre, toi qui doit être l?assassin de ton père et de ta mère".
Aussi il se réfugie chez un seigneur qui le marie à une riche héritière. Voilà que celle-ci reçoit en son absence les parents de Julien et les couche dans son lit. A son retour, ce dernier les tue, croyant tuer sa femme et un amant.
Pour expier son crime, il fait pénitence et consacre sa fortune et ses forces pour aider les gens à franchir les bras d?une rivière en bateau. Il institue des hospices à proximité pour que ces derniers puissent se reposer.
D?où le grand nombre de chapelles, églises et lieux dits proches des bras de mer qui portent son nom : Landerneau, paroisse Saint-Julien, Quimper, qui eu aussi une paroisse à son nom, Le Pouldu, Locquenolé, Riec sur Belon, Plonéour-Lanvern.
Surtout ne pas le confondre avec saint Christophe qui lui fait passer les rivières.
Il fut aussi, dit-on, militaire.
Donc, il est ici, devant une tenture rouge damassée, debout, sur un sol pentu à damiers noirs sur blancs, sous la figure d?un chevalier armé, vêtu d?une cotte d?azur, portant solerets, jambières, genouillères et cuissards.
Sa tête est protégée par un casque dont la visière est relevée et dont le ventaille est percé de petits trous. Il porte sur sa cotte les armes à croix jaune contournée de 4 fleurs de lys de la famille de Prat-ar-Raz de Penhars.
Il tient de la main droite une bannière ou pennon aux mêmes armes, croix d?or sur fond d?azur. Il en est de même pour le bouclier, posé à terre verticalement, qu?il tient d?une main gauche protégée par un gantelet, comme est la droite.
Il est tourné de trois quart sur sa droite, son corps s?appuyant sur les deux jambes à demi écartées. Son regard est dans le vague, dans le même sens que la sainte Catherine. Un autre chevalier, sans nimbe, aux mêmes armes de Prat ar Raz portant la même tenue, un bouclier et un pennon, mais un chapeau à plumet à la place du casque, se trouve dans la lancette centrale de la baie 113.
Saint Georges.
Il ne restait de cette lancette que certaines pièces du second panneau dont la tête casquée et nimbée de ce saint Georges, et 6 à 7 pièces du troisième panneau. Le panneau inférieur avec le dragon n?étant plus compréhensible suite à des restaurations.
Comme saint Julien, il est habillé d?une cotte d?armes et de certains éléments d?armure.
Il porte, comme armoiries, la croix rouge dite« croix de Saint-Georges ». Il semble porter un bouclier dans le dos. Il ne porte pas de pennon, mais une lance qu?il tient des deux mains avec gantelet. Son visage tourné de trois quart vers sa gauche est encadré par un heaume dont il a rehaussé, comme saint Julien, la visière percée de multiples petits trous ronds. L? épée à la poignée ciselée, et au pommeau en gland, aux quillons un peu courbés, est accrochée, probablement dans un fourreau, sur le côté gauche de la cotte. Ce personnage se détache sur une tenture bleue à damas.
Toutes les pièces d?origine de cette baie ont subi aussi une cuisson trop élevée et du coup présentent des verres très déformés et par là même très difficilement enchâssables dans la résille de plomb. Cette verrière aurait dû probablement être refaite, mais sans doute les délais ont fait qu?elle fut conservée dans cet état. Ces défauts permettent d?approcher un peu plus les techniques de cuisson de ce début du XVe siècle. On y trouve la confirmation que les verriers cornouaillais de cette époque cuisaient leurs pièces peintes en les disposant en deux couches superposées et séparées par une trop fine couche de plâtre au autre support.
Socles et dais.
Les colonnettes montant du socle jusqu'au dais sont un peu plus large que les autres. Elles ont un filet en jaune d argent bien conservé sur certaines pièces anciennes.
Comme dans biens des baies, la tenture, ici sans galon, découvre dans sa partie haute le choeur avec voûtains habituel à ces baies. Au-dessus, une tour dont on ne voit que trois des côtés. Sur chaque face est accroché un gable à la moulure formée d?une suite irrégulière de perles encadrée de deux boudins parallèles . La perspective ou l?essai de perspective, elle n?apparaîtra que plus tard, ne laisse visible intégralement que la moulure extérieure des gables de droite et de gauche. Fleurons, pinacles, oculus agrémentent la façade. Au dernier étage un clocher dont on n?aperçoit aussi que trois faces, entouré de pinacles avec fleurons, démarre sur une tour calée par arcs boutant et culées.. Ciel bleu pour le premier et le troisième et rouge pour les deux autres.