– RENNES – – EGLISE SAINT-GERMAIN– VITRAIL BAIE SUD
UN VITRAIL
OFFERT PAR UNE CONFERIE DE MERCIERS EPICIERS EN 1545
A PROPOS DU SAINT MICHEL ET DE LA VIERGE DE L’APOCALYPSE.
Ces deux panneaux ont, à mon avis, toute une histoire.
Le Saint Michel, que les historiens du XIXème prenaient, en voyant ce vitrail, pour un seigneur ou pour un chevalier, est présenté suivant son iconographie, qui est :costumé en guerrier, portant casque et armé du bouclier et d’une lance.
Si l’on s’en tient toujours à l’iconographie, Saint Michel est le saint Patron de la Corporation des merciers et épiciers, dont l’écu est d’azur à la croix pleine d’or, cantonnée de quatre croisillons d’argent.
Dans cette verrière, pas d’écu dans le bouclier, il a dû être détruit à la Révolution, pris pour un blason de seigneur. (Il est à noter qu’à Rennes, les armoiries furent brisées 5 jours avant la date légale de l’exécution du décret)
Le blason se voyait donc dans le bouclier et, une restauration post-révolutionnaire en avait tronqué le sens, et le signe distinctif des quatre croisilles avait disparu.
Photo à droite,avant restauration et rétablissement du blason et suppression des plombs de casse et un bon nettoyage.
OU L’ON ARRIVE A UN CONTRAT DU XVIème SIECLE.
Ce Saint Michel ? et ce blason de la Corporation des Merciers-Epiciers, accompagnés de la Vierge de l’Apocalypse, nous ont amenés à découvrir le sens d’un contrat du 21 octobre 1545, concernant le verrière ouest de l’église St Germain.
Dans ce contrat on relève qu’en présence des trésoriers et fabriciens de l’église Saint-Germain et de l’assemblée de la Confrérie des Merciers et Epiciers de la ville et faubourg de Rennes, il est commandé à un peintre vitrier, du nom d’Orson Lesec, un vitrail dont le sujet devrait être l’Apocaplypse. De plus les armes de la Confrérie devront y être apposées en deux fois dans les lancettes de la fenêtre.
Voilà donc un premier point probablement élucidé.
Nous découvrons alors que la Vierge de l’Apocalypse et le Saint Michel peuvent provenir de la verrière ouest.
Le POURQUOI ?
Le sujet de l’Apocalypse ainsi que le lieu dans une verrière ouest, tel que l’ont choisi les fabriciens et le confrérie, correspond bien à cette tradition du Moyen-Age transmise ici jusqu’au XVIème siècle.
Au Moyen-Age, le fin des temps et la pensée du.Jugement Dernier ( chapitre Xx de l’Apocalypse) étaient présentes à tous les esprits, et l’emplacement traditionnellement réservé aux sculpteurs, était, dans la grande majorité des cas, pour ce sujet, le tympan des porches ouest. Car c’est le côté qu’éclaire le soleil couchant. C’était le drame solennel du jour qui finissait. Et l’Apocalypse est la fin de l’histoire de l‘homme
De cet Apocalypse, qui fut offerte ici, dans cette verrière ouest nous ne possédons aucune descri ption et de cet Apocalypse, on ne peut connaître qu’elle vision fut choisie, nous savons pa contre que ce vitrail possédait six lancettes et un tympan ouvragé. On peut cependan t relever que l’archange St Michel apparaissait presque toujours dans la vision du Jugement Dernier.
C’est peut-être pourquoi cette profession Merciers et Epiciers, apte aux gains et puissante , choisit ce Saint Michel,
Il est reconnu que cet ange, lors du jugement dernier, avec sa balance, pèse les bonnes actions de l’âme . Et cela tout en surveillant le diable qui, tel un marchand d’épices, essaye, de donner un coup de pouce au plateau.
Ogée signale qu cette confrérie des merciers et épiciers possédait encore « ses armes dans la vitre derrière le Grand Autel, au bas, derrière un vase en bois peint »