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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

CATHEDRALE DE QUIMPER, choeur BAIE 107

ar panneau il comprend lancett
    Cathédrale Saint Corentin de Quimper
            Baie 1O7 du Choeur

 



Nous somme devant une baie à quatre lancettes trilobées

Elles ont la même hauteur et sont composés chacune de  quatre panneaux de vitraux.  L'historien de la Cathédrale Le Men ne  nous en a pas laissé d'autre d'appellation que  la: « Troisième fenêtre ( nord)».

 Les descriptions du XIX ième siècle.




De ce vitrail, nous avons un premier aperçu du début du XIXe siècle que nous fournit Aymar de Blois. Pour lui  les  lancettes de ce vitrail : représentent La Trinité, Notre Dame, St Pierre , et le chanoine donateur à genoux présenté par un Saint dont on ne distingue pas les attributs. La destruction des Ecussons ne permet plus de connoître de quelle maison étoit le Chanoine. Les Chanoines sont le plus ordinairement représentés en chape ; on en voit pourtant quelques uns en surplis, mais c'est le très petit nombre ; il est même rare que cela soit autrement, quoiqu'on puisse voir quelques exceptions à cette règle, même dans l ,église de Quimper. » 1,
Pour Le Men, un demi siècle plus tard ce n'est pas tout à fait la même chose qu'il nous propose et la Vierge citée plus haut a disparu ou était-ce une mauvaise lecture du  personnage de saint Paul.

Par panneau il faut lire lancette.

1er Panneau . Un chanoine à genoux, revêtu d'une chape bleue et présenté par un saint dont on n'a pu reconnaître l'attribut.
2e Panneau ; Saint Pierre, apôtre, tenant d'une main un livre et de l'autre une clef.
3e Panneau . Saint Paul, apôtre, tenant une épée la pointe en bas.
4e Panneau . La Sainte Trinité représentée de la manière suivante : Dieu le père assis, tient son Fils crucifié entre ses genoux, et le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe, est posée sur la bras droit de la croix Il en reste d'assez nombreux exemples, à Ergué-Armel, à Plogonnec, à Spézet, etc. mais le plus ordinairement la colombe est figurée les ailes déployées, sur la poitrine ou sur la tête du Père-Eternel.

Les quatre écussons
Le Men continue en rappelant que les quatre écussons qui sont au bas des lancettes y ont été mis  au XIX°siècle, sur ces indications et ce pour remplacer ceux qui s'y trouvaient auparavant.  Ce sont les armoiries de quatre chanoines de la cathédrale à l'époque de la confection de ces vitraux du choeur. Soit les chanoines  Pierre du Quenquis ou du Plessix-Nizon, Jacques Buzic, Olivier de l'Hôtellerie et Jean de Tréanna. Ces blasons étaient effacés  ou brisés en 1992. Nous les avons  donc refaits.

Autre avis d'historien

L'abbé Alexandre  Thomas apporte quelques précisions sur le chanoine donateur de la première lancette2.Il serait Pierre du Quenquis, 1415-1459, «  un des plus insignes bienfaiteurs de la cathédrale ». Lui aussi, il voit une colombe sur le bras droit de la croix., et ne reconnaît pas comme Le Men et Aymar de Blois le saint patron du chanoine donateur qui se découvre  en fin de compte comme étant  un saint Jean Baptiste.


L?état en 1992

L?état en 1992,  près de 120 ans après la dernière grande restauration, n'était pas si mauvais que cela et certaines pièces de cette restauration du XIXe siècle ont pu être conservées, leurs grisailles, que cela soit au trait ou en lavis, ayant tenues.

   
La  Sainte-Trinité,  quatrième lancette

Tout d'abord, nous n'y avons  rien trouvé concernant cette colombe,  vue par les historiens,  qui aurait été posée sur le bras droit de la croix.  Il s'agit d'une erreur de lecture d'une pièce car il s'agissait en fin de compte de la main droite du Père Eternel dont  l'index et le médius sont dressés . Par contre, un emplacement laissée par les pièces anciennes existait et  la peintre verrier Lusson, croyant bien faire, y avait fourni un INRI.  Nous avons fait l'échange et avons installé à la place la queue de la colombe, image du Saint Esprit. Le reste du corps  de ce Saint Esprit trouvait alors sa place dans une tête démesurée que ce peintre verrier avait fourni pour remplir l'espace au-dessus de la barlotière.

Dieu le Père, dont la seconde main, celle de gauche,  soutient la traverse de la croix, est vêtue d'un manteau de couleur bleue sur une robe blanche dont on aperçoit un morceau sur le côté droit du Christ.
 Le corps de ce crucifié  était complet  lors de la dépose en 19893,  seule une partie du visage faisait défaut.  Dans la croix de couleur jaune, ici jaune d'argent sur verre incolore, la traverse horizontale est en bois rond  veiné alors que le bras vertical est en bois raboté. Des éléments du fauteuil où est assis le Père Eternel, se voient à droite et à gauche de la robe, par contre en verre jaune XIIIe.

Sur le fond rouge, ou le nimbe vert se découpe autour de la couronne à fleurons exécutée au jaune d'argent, deux petits anges,  en vis à vis, sont  en adoration. Ils sont accompagnés de trois petits nuages, , et terminent cette composition par une courbe. 
         
Saint Paul. troisième lancette.


Sur cette lancette, nous avons, en 1992, remplacé très peu de pièce. Nous  pouvons  cependant signaler la fourniture de pièces peintes pour la tête du saint Paul, son nimbe et la partie de rideau au-dessus, deux pièces de la robe verte, sept pièces des colonnettes, une pièce du dais et quatre pièces du socle. Quand au blason, il a suffit de le doubler d'une pièce peinte pour lui rendre sa jeunesse.






La description du saint et l'épée
Les Vitraux de la cathédrale Saint-Corentin de Quimpe

  De sa main gauche, saint Paul étreint l'épée qui est ici présentée la pointe en bas  Certes, ce glaive, attribut, rappelle l'instrument avec lequel il fut décapité, mais Il fait aussi allusion à un passage de l'épître aux Hébreux, IV. 12, où Saint Paul déclare que la parole de Dieu est plus efficace et pénétrante qu'un glaive à deux tranchants, l?état du verre ne permet pas une bonne lecture.

Le Livre.

Si sa main droite n'est pas visible sous le pli du manteau, cela semble intentionnelle. Saint Paul n'ose toucher le livre qui est doctrine, apostolat et prédication. Ce livre  doit être toujours entrouvert chez saint Paul, par respect pour la Parole Sainte qu?il contient. Cette façon de l'envelopper dans un pli de son manteau se voit dès les premiers siècles dans diverses mosaïques.

Un ample manteau répond au bleu du nimbe orné d?entrelacs. Un phylactère monte de la droite de la lancette et se courbe au-dessus de lui pour revenir vers l'arrière de son crâne. On peut y lire difficilement le nom de Paul, apôtre.







Saint Pierre. Seconde lancette.


Du travail de restauration

 Ici aussi nous avons  fourni peu de pièces en 1992, car un grand nombre de celles fournies par le peintre verrier Lusson, restaurateur du XIX°, a été conservé.

 Notre  travail  de restauration a surtout consisté en des incrustations d'éléments de pièces peintes et cuites en raccord de ton. Par contre, le blason  d'argent, au chêne de sinople ensanglanté d'or, a du être repris mais les deux haches en gravures sur verre plaqué rouge ont été conservées.

Le personnage

Un phylactère, volant, au texte indéchiffrable, qui doit se lire Pierre  Apôtre, part de l'extrémité de la  grosse clef que l'apôtre tient  levé de la main  gauche. Tandis que sa droite tient le livre des écritures

Il est habillé d'un grand  manteau rouge, proche d'une chape, qu'il porte sur une aube blanche,  tombant jusqu'au sol,. I

Cet apôtre tourne la tête  sur la droite, prenant la même pose du possible saint Pierre de la baie 105.  On ne sait qui il regarde dans la lancette précédente, soit  le donateur, soit le saint Jean-Baptiste. C'est peut-être vers le premier, car ce chanoine se prénomme Pierre, si l'on en croit Alexandre Thomas. On comprend mieux alors  la scène du donateur de la scène suivante.

Quant à saint Pierre, sa silhouette au manteau rouge et nimbe vert se détache sur la tenture bleue.

Les phylactères des deux lancettes


Le graphisme en courbe des deux phylactères est assez intéressant. Chez saint Paul, cette courbe semble l'enfermer, le protéger de l'extérieur,  le concentrer dans sa réflexion, alors que chez saint Pierre, elle ouvre la  possibilité d'une conversation avec le chanoine donateur.

  



 Jean Baptiste, première lancette

     Nous avons le droit ici à un Jean Baptiste, au nimbe  de couleur verte, très différent de celui de la baie 103, se détachant  sur une tenture rouge. 
Est-ce sur la demande du donateur que l'artiste lui a fait revêtir une simple peau de bête dont la tête, servant de coiffure, pointe son museau au dessus du visage de l'intercesseur .
Celui ci repose sa main droite près de l'épaule du chanoine.  L'agneau  pascal, portant le nimbe, est assis sur le livre au sept sceaux que porte saint Jean Baptiste. Il tient entre ses pattes  la croix de résurrection et dresse son museau et le regard  vers le visage de Jean Baptiste
Le possible donateur de ce vitrail.

Le chanoine Pierre du Quenquis,  à genoux les mains jointes dans la pose des orants, porte une chape  de couleur bleue garnie de broderies. Comme saint Jean Baptiste, il se tourne et vers saint Pierre et vers la Sainte Trinité qui trône de face.

Les socles et les dais

Deux socles du XVe  siècle sont absents et les blasons de ces panneaux comme les sols sont l'oeuvre du peintre verrier Lusson, comme il est dit plus haut, ils étaient soit effacés soit brisées.. Les socles prennent le même type de balustrades mais non ajourées que la baie 103, avec les petits plants de fleurs dans les coins inférieurs.

Les quatre dais ont pris le même dessin. Ils sont composées de 17 pièces  de verre incolore travaillées de grisailles et de jaune d'argent.  L'architecture présentée ici  est la plus trapue, avec des  motifs  les plus arrondis  de ces bais du côté nord.

Au centre de la base et apparaissant au dessus du galon jaune égayé de perles blanches de la tenture,  c'est un choeur d'une chapelle d'église qui montre ses voûtains et culées  au dessus d'une baie de chevet  tronquée avec ses têtes de  lancettes et un quatre feuilles vitré  de losange qu'accompagnent à droite et à gauche des réseaux de deux autres baies . Au-dessus  quatre tours rondes,  proche des échauguettes, mais de hauteurs différentes, deux par deux, percées de deux ouvertures, avec coiffure en poivrière sont accolées aux angles d'une construction à trois faces surmontée d'un clocher se terminant pas un dôme couvert d'une fine toiture en poivrière. Ces derniers éléments se découpent sur des ciels, bleus pour les deux premiers et rouges pour les suivants.


NOTE

1, de Boisbilly, feuillet n° 5.


2. -   Abbé Alexandre Le Grand, op, cit,.p, 53
3,  Suite à la tempête  de la nuit du 15 au 16 octobre 1987, qui avait bien secoué les vitraux, une dépose en conservation eut lieue.

Pour plus d'information:Les Vitraux de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper" Société Archéologique du Finistère. www.lefinistere.org
.
 


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