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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

le saint Jean-Baptiste et le donateur

         cathédrale de Quimper,

                         baie 115






          






            
Le saint Jean-Baptiste,
        L'Agneau Pascal et le donateur

De stature puissante, ce saint Jean-Baptiste peut nous surprendre au premier abord. Ses attributs sont peu visibles; morceaux de peau de bête, et, dans la lancette suivante, l'Agneau.




De plus, nous avons peu l'habitude de voir ce précurseur si royalement habillé, bien que Debidour en signale quelques un, sans indiquer le lieu et le nombre de représentation,« avec un manteau qui dissimule la bizarrerie de sa tunique en peau de vache ou de chameau »

 La tête ayant disparu, celle en place actuellement a été crée en se documentant sur d'autres têtes existantes. La découpe des pièces environnantes nous aida et nous laissa deviner que ce Jean-Baptiste était pourvu, à l'origine, d'une chevelure abondante, et d'une barbe toute aussi fournie.
 Le nimbe d'un bleu profond, se découpe, comme le reste du personnage, sur un fond rouge décoré d'un damas au pochoir posé sur la face intérieure du verre. Celui-ci est attaqué par des myriades de cratères de la taille d'une tête d?épingle. Sur l'autre face, soit côté extérieur, ils sont plus importants de taille..
                                                   


Les pieds, posés en angle droit, et les jambes nues dépassent d'un pan de robe en peau de chameau. L'ample manteau est rejeté sur l'épaule gauche et découvre ainsi le bras gauche et la main, qui présentent, dans l'autre lancette le Livre et l'Agneau.




Celui-ci, comme dans toutes représentations a une petite taille, que Debidour
 compare à celle d'un chat. Ce vêtement, en verre incolore, avec rehaut de grisaille et jaune d'argent comme la robe, est décoré d'un large filet ornemental qui offre au regard une frette de bâtons rompus, formés de triangles contenant chacun un trilobe.

A la hauteur de l'épaule droite, le filet de ce manteau, avant de passer sous la barbe, où il est devenu perles et grains de café, découvre un large triangle de peau de chameau dont la place ne peut être réaliste mais est simplement un indicatif supplémentaire du personnage. Ce manteau est traité à la grisaille brune, soit au trait soit au lavis, avec, pour marquer le volume des plis, un graphisme losangé, fait de traits et d?enlevés au bois.

Quant à la doublure de ce vêtement, elle est une suite ininterrompue d?un enchevêtrement de cercles dont les volumes pourraient faire penser au bull-pack. Cette façon de traiter un graphisme est, à notre avis, unique. Ce, peut-être, un élément qui nous indique un auteur inventif et hors du commun. Il nous a laissés, de plus,  sur une pièce, l'empreinte d'un de ses doigts sur la grisaille, alors fraîche et pas encore cuite. Lui-même ou un autre, mais pas du même doigt, laissa aussi son empreinte dans la baie 113,. Quant à l'emplacement de ce Jean Baptiste à la droite de la Vierge, c'est un choix fréquent car il indique ainsi  qu'il est le précurseur.


Le chanoine donateur.


Pas plus qu' Aymar de Blois, nous ne pouvons connaître son identité. Il en est de même pour le second chanoine . Par contre il est envisageable que leur prénom soit Jean et Jean-Baptiste, comme cela est de règle à plus de quatre-vingt dix pour cent pour les donateurs. Par contre, il est plus que pensable et même évident que ces deux chanoines se connaissent et collaborent à cette baie par leurs deniers.

A genoux devant un prie-Dieu, le livre étant de restauration du XIXe siècle, dont les pieds forment un arc ogival conforté par une entretoise, le donateur porte une chape rouge avec orfroi brodé d'or. Le motif est composé d?une suite de, un bâton, deux perles, un grain de café, et deux perles. A la hauteur de l'attache du cou, un motif floral précède, ou annonce une suite, dans le dos du vêtement, avec l'apparition d'un saint dans une niche gothique.


Le visage a disparu, laissant son contour d'origine. Les mains sortent des longues manches d'un surplis, dont l'interprétation des plis du bas est encore une recherche particulière de l'auteur de cette baie. Ce surplis, qui se doit de ne pas dépasser les genoux, nous donnent, par l'effet de l'agenouillement du chanoine, des plis se creusant en profondes vallées et là, d'un esprit différent de ceux que l'on voit chez le second chanoine.

Sur le fond pourpre, au dessin au pochoir sur la face intérieure, flotte un phylactère dont le texte a pu être déchiffré malgré les manques:« Domine IHS X FILII» invocation librement tirée du Gloria: «Domine filii unigenite Jésus Christe.»

L'Agneau, au nimbe crucifère, tient la croix de Résurrection, à l'étendard flottant. Il le fait avec son pied gauche arrière, à l'encontre de l'habitude, qui veut que cela soit par les pieds de devant. Sa position, agenouillé sur le livre apocalyptique, à la couverture verte, et en pente, est plus qu'inconfortable. Les sept sceaux, qui devraient fermer ce livre, et que lui seul est digne d'ouvrir, sont absents. Le XVe, puis le XVIe, ont, semble-t-il, négligé cette tradition iconographique.









   
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