Cette lancette, fait partie de la baie que l’on voie dans le transept sur notre gauche en remontant la nef vers le chœur
Sur un fond rouge damassé, la Vierge porte l’enfant Jésus sur le bras gauche, position que l’on trouve le plus souvent. Ce qui n’est cependant pas le cas, dans cette cathédrale, pour les Vierges de quatre autres baies.
Cette lancette de la Vierge, contrairement à l’avis de certaines personnes qui la donnent comme faite de « débris .tant bien que mal assemblés», est quasiment entière. Les deux têtes, celle de Marie et celle de Jésus, très fragmentées, sont, avec les deux du saint Christophe, sont les seules anciennes de cette baie 115.
Debout, elle se présente la tête légèrement penchée et de biais, le regard, vers la gauche, perdu dans le vague, regard qui passe au dessus de l’enfant. L’auteur a traité le visage avec réalisme et sûreté du trait . Les longs cheveux, une mèche sur le devant, une seconde plus fournie sur le dos, descendent en vagues, et attestent l’état d’innocence de Marie. Les traits de grisaille se mélangent aux enlevés au bois sur un léger lavis, le jaune d’argent servant de colorant sur la face extérieure. La couronne, très décorative avec ses fleurons et ses grains de café, se détache du nimbe, dont la bordure, à base de frettes, posé verticalement derrière la tête, et démarrant au ras du cou. Une bordure, à base de frettes, accompagne le champ.
Notre-Dame est vêtue d’un manteau bleu avec orfroi au jaune d’argent où se succèdent, entre deux filets, une suite de grains de café et de perles. Posée sur les deux épaules, ce manteau est relevé puis retenu par le bras droit. Cela laisse entrevoir le bas d’une robe, faite dans une étoffe d’un rouge violacé, dont le haut se termine, sur un pudique décolleté, par un collet au graphisme fait d’entrelacs proches de lettres où l’on pourrait découvrir un possible DAME.
L’enfant Jésus est assis sur le bras de sa mère, la main droite bénissant, tandis que la gauche soutient le globe terrestre d’où émerge une croix aux quatre bras égaux.
Celle-ci est très différente de celle que nous trouverons chez saint Christophe. Il en est de même pour le globe. Ici pas de séparation en trois espaces, mais en deux horizontaux, l’inférieur offrant une suite de courbes pouvant indiquer l’eau et par là, la mer. L’autre partie étant la terre.
L’auteur du vitrail, car c’est bien le même dans les deux représentations, rien que le graphisme des décors le démontre, a sûrement voulu différencier les deux sujets, prenant pour le second I’iconographie de rigueur.
Cet enfant est habillé d’une robe faite dans un tissu assez lourd, ce que le dessin des plis semble indiquer, et de couleur verte. Cette couleur doit être intentionnelle ; rappel de la jeunesse du personnage par comparaison avec le printemps de la nature. Il en est de même pour le bleu du manteau de la Vierge.
Cette couleur peut ici exprimer la plénitude de la grâce divine et la robe rouge violacé annonçant sa douleur de mère. Cette robe est doublée et porte le même graphisme que l’on trouve chez saint Jean-Baptiste.
Le visage se penche probablement vers un donateur. Le peu de cheveux, symbole de l’enfance, est relevé au jaune d’argent.
Le nimbe crucifère, posé verticalement, porte trois branches pattées jaunes, se terminant par une courbe sur la bordure de même teinte, tandis que le champ est incolore.