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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

LA CATHEDRALE DE QUIMPER




                LA CATHEDRALE SAINT CORENTIN DE QUIMPER
                        PETITE HISTOIRE DE SES VITRAUX

ci contre la Crucifixion de 1417 qui échoua à Castelnau-Bretonoux au XX°siècle.


Cet édifice  offre pour le vitrail deux époques très différentes :  celle des fenêtres hautes et  celle des fenêtres basses. Pour les premières, il s’agit du  XVe siècle ,  et pour les secondes, une époque plus récente, qui courre  du milieu du XIXe siècle à 1994

       


            Les fenêtres hautes , image de la                           richesse du                                                 XV°siècle

Les vitraux des fenêtres hautes ne peuvent  que  nous donner une mince   idée  de ce que cette cathédrale possédait  dès le XVe siècle dans  toutes ses fenêtres, autant hautes que basses. Et si les années et leurs outrages n’avaient causé leurs pertes partielles ou complètes, cet édifice aurait à l’heure actuelle une place importante dans l’histoire du vitrail. Malheureusement, on  ne peut estimer  que seul un peu plus du quart  des vitraux du XVe  a survécu.  Ces vitraux , que nous voyons actuellement, sont  conservés majoritairement à  leur place d’origine.





            L’impact du « sac » Révolutionnaire .


Pour les fenêtres basses de toute la cathédrale, il est peu probable que des verrières anciennes, à l’exception d’un élément ou deux, existaient encore lors du « sac »  de  1793, beaucoup de fenêtres étant bouchées par les échoppes adossées à la cathédrale. Ce  siècle  ayant du remédier, avant ces événements, à la vétusté des autres fenêtres,  par une vitrerie blanche.  Pour les vitraux, ce « sac » révolutionnaire ne s’attaque, semble-t-il, qu’aux armoiries des baies hautes du choeur et de la nef, à porté de mains, par les toitures.

            Possible négligence des restaurateurs.

           Par contre, il ne faut pas nécessairement  attribuer à                     cette furie révolutionnaire. la perte de 26 visages sur 36 des baies hautes de la nef ; têtes vandalisées sans distinction de grade ou de qualité, Le mystère demeurera, ou alors, est-ce pour certaines, la négligence intentionnelle d'un restaurateur sans scrupule du XIX° siècle comme le rapporte l’archiviste Le Men, où dans un vitrail, ce personnage aurait  substitué une pièce neuve à la place d’une tête ancienne simplement fêlée. Cela pourrait être corroborée par la découverte en 1993, de plusieurs visages du XV° siècle, certes en mauvais état, provenant des baies Nord et Sud du choeur de la cathédrale. Petits trafics très à la mode au XIX° siècle dont les exemples fleurissent.

                Les verrières hautes du choeur


On peut estimer sans beaucoup se tromper que dès 1415, les vitraux des 13 baies du choeur sont mis en place suivant un programme qui s’organise autour d’une Crucifixion qui prend la baie axiale et que deux baies de la famille ducale encadrent.  De même on peut donner la date de 1417 pour la fin des travaux. De part  et d’autres, inclus dans des niches diverses, apparaissent des saints, certains présentant des donateurs du clergé et  de la noblesse, ces derniers souvent en famille. 
            Programme cohérent et témoignage intéressant.
            En tout cas, dans ce choeur, nous nous trouvons devant     un programme cohérent de vitraux, mis à part quelques apports étrangers et postérieurs, d’une grande qualité et qui est, sans doute, un témoignage intéressant de l’art du vitrail au tout début du XVe siècle. Le durée d’exécution assez courte,  la composition et opposition Nord Sud, le choix prédominant de la lumière, bien dans l’esprit de l’époque pour un choeur, ne peuvent qu’y contribuer.

            Qu’elle en était le chef d’orchestre de ce programme ?

Le chef d’orchestre de ce programme de vitraux ne peut être qu’un personnage hors du commun, car le seul fait  de réussir à réunir sur un même plan,  dans un temps assez court, sans tenir compte des prééminences et de la hiérarchie, des seigneurs, un évêque, des chanoines et des ateliers de verriers, devait être un pari fou et peut révéler un véritable talent de médiateur. Ce pourrait être l’évêque de l’époque, Bertrand de Rosmadec, qui s’est glissé humblement comme donateur  dans une baie.

            L’artiste n’est pas Jean Sohier.

On a dit et redit que ces vitraux sont l’œuvre d’un certain Sohier, Jean ou Jamin  famille qui en fin de compte n’est que préposée à l’entretien et plus tardivement. On ne peut donc pas associé son nom à l’exécution de ces 13 baies  Une lecture attentive de ces oeuvres montre, pour ce choeur, comme pour les fenêtres hautes de la nef, la main de plusieurs ateliers inconnus,  pas obligatoirement de Cornouaille, et auteurs parfois de deux ou trois verrières. Il est très possible que ce soit les donateurs( payeurs) eux-mêmes, laïcs ou clergé, qui en ont fait le choix., et c’est peut-être pour cela que les registres de la fabrique n’en font aucune mention, alors qu’à la même époque  ils nous confirment les autres travaux.

               
Le nord pour le clergé, le sud aux seigneurs !

Il a aussi  été souvent dit que ces vitraux du côté nord sont «  réservées pour les donateurs ecclésiastiques » et ceux du sud « des donateurs laïcs ». Pour le Nord, cela n’est pas tout à fait vrai car, sur les six fenêtres, trois  seulement offrent  la représentation d’un membre du clergé donateur ; un évêque et deux chanoines.  Cela n’empêche pas de penser  que les trois autres ont eu un donateur  dont la trace,  comme de possibles armoiries,  a  pu disparaître au cours des âges. Cette disposition,  seigneur d’un côté, clergé de l’autre, n’est pas  reprise  dans les fenêtres hautes de la nef et transept.


                    Les verrières hautes de la nef et du transept.

Ces verrières arrivent lorsque tout l’ensemble de la nef avec sa façade occidentale et son transept est terminé et, pour ces 20 fenêtres, il faudra attendre la deuxième moitié du XVe siècle et ce, jusqu’à l’an 1500 .

Le programme est le même que celui du  choeur, avec ses niches, ses saints intercesseurs, ses donateurs dont la majorité  en sont des chanoines, dont les écus s’accrochent aux voûtes. Quelques laïcs les accompagnent dans cette recherche de l’éternité.  La lumière n’est pas la même que celle du choeur,  elle est beaucoup plus chaude, aux teintes contrastées, bien dans l’esprit de cette seconde partie du XVe, annonçant le siècle suivant et offrant les nouvelles techniques de coloration des verres. 
                Les deux baies du côté nord.

Deux baies  du côté nord surprennent par leur sujet hors programme : une Charité Saint-Martin et une Piéta. On  peut penser que ces sujets sont arrivés là en provenance des baies basses ; à qu’elle époque ? nul ne le sait. Sur les ateliers qui y ont travaillé on ne connaît,  en dehors de la technique, quasiment rien, si ce n’est, par comparaison de pièces peintes, que l’un d’entre eux a travaillé à la même époque à la chapelle du Penity en Locronan.


Les verrières basses et les deux grandes baies                         nord et sud du transept
   

 Dès 1856, l ‘évêque en poste, Mgr Sergent lance pour toutes ces fenêtres  une   campagne de création de vitraux qui sera poursuivie au cours de ce  XIXe siècle, Pour cela, il est fait appel à plusieurs peintres verriers en majorité parisiens. D’autres vitraux sont posés au début du XXe, 2 en 1904, et trois dans la seconde partie du même siècle  en 1952,1981 et 1994.


                Un programme décousu.

Devant cet ensemble de vitraux, nous sommes avec un programme décousu, où se suivent sans ordre, avec des auteurs différents, l’histoire locale, le patronage des multiples chapelles et les sujets demandés par des donateurs de cette époque,  sujets qui, du moins pour ceux du XIXe siècle, mêle le vitrail tableau, reconnaissable  à ses grands sujets, et, le vitrail archéologique, à ses petites scènes, dans l’esprit des vitraux du XIIe. 

Les oeuvres  plus récentes du XXe siècle n’ont rien fait pour arranger cet aspect. Quant à la nef, la vision d’ensemble de cet espace n’est pas avantagée par la dissymétrie des fenêtres, au nombre moins grand du côté sud, dû à  l’emplacement de l’ancien évêché aujourd’hui musée.
            
                               



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