les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.
Les verriers bretons et la Renaissance.
L?apport de la renaissance dans le vitrail breton est très complexe. Cet apport est arrivé très lentement avec peut-être en priorité l?influence flamande. Le néerlandais Arnoul de Nimègue arrive en 1502 à Rouen. Il y a aussi les échanges maritimes.
Mais le verrier breton ne tourne pas vite chemise. Il garde son caractère propre et cependant l?importance des vitraux XVIe Bretons est grande. Cette importance s?articule autour de trois grands pôles : Quimper, Rennes et Tréguier. Rennes et Laval ont aussi leur importance.
Ces écoles, peut être dû à l?éloignement et à la pérennité d?une foi propre à la Région, on ne perd pas ses vieux saints, saint Yves, sainte Barbe, saint Mathurin, n?évolueront que lentement et franchiront l?aube du XVIIe siècle avec toutes leurs spontanéités, sans beaucoup d?altérations, alors que les influences de la Réforme annihilera les autres régions. Plus on avance dans l?analyse des vitraux du XVIe siècle en Bretagne et peut-être plus particulièrement en Cornouaille, plus le rapport de ceux-ci avec l??uvre de Durer est indéniable.
Le rapport des oeuvres de Durer.
Certes, on connaît ces Petites et Grandes Passions, répétées maintes fois, avec certes d?autres apports; datant de 1507, 1509 pour les premières, de 1511 pour les secondes, mais il y a les autres bois qui sortent de ces premiers sujets : Nativité, rois Mages, Annonciation, Vie de la Vierge, Vie de Nazareth, la Trinité, etc.
Le succès de ces gravures n?est pas spécifiquement breton. Il est sans précédent dans l?histoire de l?art, et l?Europe en fut inondée. Durer n?a rien inventé sur le fond. Il a transcrit sur bois et sur cuivre, à une époque riche en impressions, une iconographie déjà fixée dans ses grandes lignes, mais là avec bonheur et richesse.
Influence de Durer
Cette influence de Durer dans l?Ouest s?est installée plus ou moins rapidement dans l?Ouest. Le plus tôt, c?est une vie de la Vierge de Paule, 17 ans après l?impression, 1511-1528. Ce n?est pas le cas pour Les Passions, comme celle de Louvigné de Bais qui est arrivée cinquante ans plus tard. La bonne moyenne serait d?une vingtaine d?année, du moins pour les ?uvres qui ont été transcrites identiquement sans oublier le moindre détail. Si le verrier breton n?a pas négligé le moindre détail de l??uvre originale, il a cependant apporté son style, l?influence de l?époque en y ajoutant son propre bagage d?éléments décoratifs de la Renaissance qu?il a digéré et modifié. Plus on avance dans le temps, il semble que la gravure la plus proche de l?original ne soit plus le modèle duquel on s?inspire.
copie de copie
C?est une copie de copie qui est utilisée. Cela offre une originalité propre, copie à laquelle d?autres éléments décoratifs sont insérés. L?utilisation du même carton ne veut pas dire dans tous les cas, copie servile. Il est l?objet de modifications dans l?espace. Pour les fonds, l?apport des paysages reste assez simple pour les Passions. Par contre, pour les autres sujets tels que Vie de La Vierge, Vie à Nazareth, Nativité, l?influence de la Renaissance se fait plus sentir. Elle apporte des lointains et des architectures violemment colorés avec des jaunes, des lilas et des rose ; Quant aux intérieurs, ils sont violets, pourpres et bleus marine et de plus très architecturés, parfois ils atteignent une monumentalité. Verriers bretons ou flamands ?
Les verriers ont beaucoup circulés.
Dès le XIIe siècle les verriers ont toujours beaucoup circulés au grès des chantiers. On peut relever certains de nos compatriotes à Chartres ou à Notre-Dame de Paris comme Jean Jouan. Des verriers de Quimper jouissent de quelques considérations et certains se voient affilier à la corporation de ceux de Paris, certes à titre honoraire. Un certain nombre de ces peintres verriers du XVIe est connu, mais il est possible de relever parmi eux certains dont la consonnance est plutôt étrangère à notre région, comme Michel Bayonne, pour la région de rennes, ou Jehan le Flamand à Stival. A Rennes encore, Guyon Lallemand ou Jehan d?Abeville travaillant de concert avec Thebaut de Charenton à Fougères. On trouve encore Jehan Adrian, Gaspar Vante à Rennes et Pierre de Hemsce, ainsi qu?Albert de Horst à Vitré, cité aussi dans les comptes de Tréguier. A Carhaix, Veller Thielmans naturalisé Tilleman. Cet apport de verriers étrangers est-il spécifique à notre région ? Cela peut me sembler réaliste. Il est vrai que les échanges maritimes sont nombreux. Mais n?ayant pas toutes les donnés sur les autres régions de France, je ne peux que signaler la présence dans l?actuelle région des Pays de Loire en 1472 d?un verrier du nom de Goldeff d?Utrecht, installé à Orléans et dont la veuve prit la suite. C?est le seul, si l?on croit le Corpus Vitrearum de cette région. Il n?y a pas que les verriers flamands qui entrent en Bretagne, les ?uvres aussi. L?exemple précoce est de 1473, avec la Confrérie des marchands de Vitré qui rapporte trois panneaux de vitraux pour leur chapelle. Un autre fait, en 1494, Anne de Bretagne se commande, cela montre qu?il n?y a pas que le goût pour l?art flamand, donc Anne se commande treize vitraux à un verrier parisien du nom d?Anne Pierre
. Parfois, certains vitraux, pas du tout dans l?esprit cornouaillais peuvent poser des problèmes sur leur origine. Il faut peut être voir en eux des provenances étrangères à la région. Nos seigneurs étaient de grands coursiers, tel le seigneur de Guengat en Italie. La Bretagne a toujours été une terre d?accueil et particulièrement à cette époque dans le domaine des arts. C?est le cas entre autres, où, pour l?entrée d?Anne de Bretagne en 1505 à Rennes, il est fait appel à deux peintres de Hollande dont Jehan Adrian, pour décorer les échafauds. Le travail fini, ils se retrouvent à Vitré en 1517, 23 livres, avec un peintre vitrier de cette ville, pour de nouveaux décors lors de l?entrée de la comtesse de Laval. La décoration des entrées de personnalités est-elle une spécialité des « étrangers »semble-til! En tout cas, l?ouverture de notre pays et un certain esprit plastique plus nordique n?ont pas tué l?inspiration de nos ancêtres ? C?est bien le contraire. Pendant deux à trois générations, ils ont continué à utiliser cet apport et cette influence avec doigté et sensibilité, tout en sachant conserver leur âme propre. Mais tout cela prit fin au cours du XVIIe siècle. Le vitrail n?est plus à la mode et l?on retombe dans la vitrerie blanche. Les éléments de la Renaissance dans le vitrail en Bretagne. Dans les vêtements avec les damas et l?apport de la grenade se répétant à droite et à gauche., Modelage des draperies par le choix de verre d?épaisseurs et de teintes changeantes. Décors architecturaux « antiquisants » avec coquilles, palmettes. Origine, première renaissance italienne : Arcades, arcs de triomphe, pilastres, colonnes, chapiteaux, consoles, pendeloques faites de feuillages et de cabochons, ornement de perles. Joueurs de tambourins et de flûtes échappés de scènes de genre flamande(R. Barriè) Arrivée du symbolisme avec les Triomphes et les Pressoirs. Disparition des médaillons symétriques et bordures. On juxtapose les sujets sans plus de séparation que les meneaux et les barlotières Les Passions sont un lieu de choix surtout en fin du XVIe siècle, pour tout le vocabulaire figurés dont les grotesques. Grelots de pendant d?oreilles, Ergué-Gabéric et Penmarc?h, Pont-Croix, ?uvres picturales germaniques,. (Roger Barrie.) Décoration des harnais incrustés de métal jaune, proche des harnachements d?apparats. Casques ronds à limaces, visière avec plumet ou oblong imitant les casques de parades à l?antique. Tréflévénez. Le Croisty. Sainte-Barbe de Ploeuven. 1529, Candélabre, t, collégiale de Champeaux ; Quimper, 30 janvier 2000