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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

La Dormition de la Vierge

LA DORMITION
Ici Dormition de la Vierge de la chapelle Notre-Dame des Cieux de la commune d'Huelgoat  en Finistère. Il ne reste que 2 panneaux d'un ancien vitrail les A2, second panneau de la lancette de gauche et B2, second panneau de la lancettesuivante.

Sur un  panneau de cette Dormition,  le Christ a hérité de la tête d’un apôtre alors que sa tête « plane » 10 cm à côté.  Un autre panneau de cette Dormition existe dans une autre baie avec les apôtres et l’ange portant la palme. Ci-dessous reconstitution photographique.
Marie est allongée, dans la position inverse de quasiment tous les autres représentation.




DORMTION-WEB.jpg





L'historique des récits desDormition de la Vierge Marie





On attribue le récit de la Mort et de l’Assomption de la Vierge à Meliton, un disciple de saint Jean et parfois même à saint Jean, lui-même. Le texte est très ancien et eut une grande portée. On en retrouve en versions arabes et Coptes.

C’est semble-t-il Grégoire de Tours qui le fit connaître à I’Eglise des Gaules en l’abrégeant. Au Xllème siècle, Vincent de Beauvais et Jacques de Voragine le reproduisirent avec peu de modification.



DESCRIPTIFS.


Marie est étendue sur un  lit de parade qu’entourent les apôtres attristés ou priants, car des divers lieux où ils prêchaient l’évangile, ils sont tous venus portés sur les nuages (Vitrail.du XIIe siècle à la Cathédrale d’Angers.)
Ci contre gravure de Durer;

Au XVe siècle domine l’idée de l’absoute.


Saint Pierre, avec la chape ou tout simplement l’étole  croisée sur l’aube, asperge le corps d’eau bénite et récite les dernières prières. Un autre apôtre tient l’encensoir.
 Saint Jean a en main la palme verte que lui a remise l’archange Gabriel afin que Marie soit assurée de sa victoire sur la corruption et la mort. Elle vient du paradis c’est elle qui est évoquée lors de la Fuite en Egypte.
Le Christ, arrivé du ciel, enlève l’âme de sa mère sans ses bras et cela devant tous les apôtres sauf Thomas.

 Dans un autre registre, saint Jean est enlevé sur une nuée qui le dépose à Ephèse. Il accueille les apôtres et leur demande de ne pas pleurer afin que les païens ne disent pas «  Voyez comme ils craignent la mort, ceux qui prêchent la Résurrection. »

Le Convoi de Funérailles
, précédé de saint Jean portant la palme, est intercepté par le Prince des prêtres qui veut faire brûler le corps. Ses mains restent sur la catafalque.


L’on ignore de lieu et la date et les circonstances de la Mort de la Vierge.
A droite vitrail du XVI° de la chapelle du Ktreisker en Briec,Finistère
à gauche,vitrail XVI°de Louvigné de Bais, Morbihan,

Récit apocryphe.

« De Transitu Mariae » proche du VIe siècle, où le Christ vint au milieu des apôtres pour recueillir l’âme de sa mère. Le lendemain, le corps fut mis au tombeau et Jésus la ressuscita et les anges l’emportèrent au ciel.

Les Dormitions bretonnes suivent la tradition du XVe siècle où domine l’idée de l’absoute.
Ci dessousDuault, fin XVI° Côtes d'Armor.

L'historien Couffon, MSHAB1 1943, p. 53. signale que dans presque  dans toutes les Dormitions du XVIesiècle l’un des apôtres porte des lunettes ou du moins une paire de binocle.
Ex. Chalons/Marne baie 38. Mémoire de verre,p.30



   
Spézet,Finistère,chapelle Notre-Dame du Crann.



Là première scène, qui nous occupe en ce moment, demande à être décrite en détail.  Elle est encadrée ou surmontée d’une sorte de portique ou arcade architecturale portée sur un entablement et des pilastres à chapiteaux corinthiens. L’  ensembIe. .du tableau est composé d’après les données le la Légende dorée et offre beaucoup de rapports avec le panneau flamand du retable de Kerdevot, en Ergué-Gabéric.


La Sainte Vierge est étendue sur son lit funèbre, noblement drapée dans son manteau. les mains  croisées sur sa poitrine.


 Les apôtres tous avertis par un appel mystérieux pour venIr assister à ses derniers moments, sont réunis autour d’elle..

 Saint Pierre, portant  au cou son étole croisée la bénit et récite les dernières prières qu’il lit dans un livre tenu par un autre apôtre placé à sa gauche. Saint Jean. à sa droite, porte la branche du palmier du paradis, qu’un ange a apporté à Notre Dame, lorsqu’il est venu lui annoncer  l’approche de sa mort.

A son chevet,. un des apôtres tient d’une main une croix
processionnelle. et de l’autre un encensoir. A ses pieds, c’est un autre apôtre qui tient un bénitier et asperge d’eau bénite son corps sacré.


C’est donc tout l’appareil et le cérémoniaL des funérailles chrétiennes. Trois autres apôtres sont agenouillés sur des prie--Dieu, le premier lit dans un livre d’heures ; le second se lamente dans sa douleur, les mains croisées sur sa poitrine ; le troisième, les mains jointes, contemple avec respect et piété sa souveraine. Les  autres l’entourent avec des expres-sions diverses de tristesse et de vénération.
Au-dessus, dans l’encadrement de l’arcade,  au milieu d’une gloire lumineuse, Notre Seigneur  emporte au ciel l’âme de Sa divine Mère, figurée sous la forme traditionnelle d’un petit corps nu. Quatre petits angelots, les nains jointes, l’entourent et lui font cortège, tandis que deux anges musiciens jugés sur la corniche de l’entablement, jouent de la viole et célèbrent ses louanges.  Abgrall. 1913..



INVENTAIRE.BRETAGNE

Bannalec    29        Chapelle deLa Véronique. Vitrail Disparu                                                        MSHAB plan XII
Bazouges laPérouse , 35                                       XVI°
Briec        29        CHapelle.St Corentin_Le Kreiker.            XVI°
La Chapelle Janson      église       1558
Duault     22        église                        1594
Ergué-Gabéric 29       Chapelle Notre Dame de Kerdevot                XV°
La Ferrière 22        église                        XVI°
Gouezec    29        Ch. NotreDame  des Trois Fontaines. Vitrail Disparu      XVI°
Huelgoat    29        CHapelle.Notre Dame des Cieux.                XVI°
La Martyre 29         église                        XVI°
Languidic  Morbihan        ChapelleSaint Diboban            1588   ci-dessous

Louvigné de Bais 35     église                        XVI°
Merléac    22        Chapelle.Saint Léon                        XVI°
Moncontour 22        église, éléments possibles en Baie3        XVIe
Nantes    44         Notre Dame . Vitrail Disparu
Plabennec 29        Chapelle NotreDamede Lesquelen. VitrailDisparu              XVI°
Ploërmel    56             église                        XVI°
Quimper     29        Chapelle Du Penity     VitrailDisparu                XVI°
                    Chapelle. Du Guéodet  Vitrail Disparu                XVIe
Rennes     35         EGLise.St Germain                    1545
Spézet    29        ChapelleNotreDamedu Crann                1550
 
DIVERS
Ablis                        1550
Avesnes     Sarthe            1540         Egl. St Jean Baptiste
Bale                         1666         ( revue de l’art n°10)
Baugy          Oise            1530
Beauvais      Oise            1550
Chambry                    1515

Crenoy        Aube            XVI        Egl. St Aventin
                                Ange apportant un palme
Ecouen
Eve           Oise            1540
MESNIL Aubry                1560
Rheinfelden
Roye       Somme                       1534
Rouen                     1500 vers    Egl. St Godard
                                Le vitrail à Rouen, F.Perrot
St Quentin                     1220
Soissons                      1225
Vieux Thann                  1466
A Etampes, 1540-1555, il existe une Dormition avec un essai d’habits d’apôtres de l’époque du Christ.

Dans les Pays de Loire, on trouve 8 Dormitions de la Vierge traitées en funérailles et 28 Dormitions simple dont Chartres.


XIXe et XXe.
Dinan, 22, église Saint-Malo, 1877, Denis, « Mort et couronnement de la Vierge »
Langonnet, 29, chapelle Neuve, 1985, JPLB.
Morlaix, 29, église Saint-Martin des Champs,  baie 11, dans médaillons, 1859, JLNicolas.
Ploudaniel, 29, église Saint-Yves, 1862, Florence.
Quimper, 29, Cathédrale,  baie 2.1891, Lavergne
Saint-Nolf, 56, chapelle Sainte-Anne. XXe dormition de la Vierge sur deux lancettes dans baie avec fleur de Lys.

 

ARTISTE et DIVERS
 Bourricquen Claude        relevé des Cordeliers.
Durer            vue de face        1510   
Collaert         Sculpteur            1580
                                D’après Stradamus Joan
Galle                            idem . MSHAB XXV pl. XVI
Schongauer        vue de face         1491 avant jardin des     arts
                                n° 198  ( 1971) p. 23.30


Mulhouse        musée historique, retable Lösel.

A  Rennes en l’église Saint-Germain, nous voyons dans la verrière  du Sud entre autres sujets l’annonce par l’Ange de la future mort de la Vierge.

Marie avait soixante ans (soixante douze suivant une autre tradition qui paraît moins vraisemblable pour Jacques de Voragine).

Marie, depuis longtemps, désirait rejoindre son fils. Un jour, au milieu d’une grande clarté, un ange apparaît à Marie. Il porte à la main un palme. “Marie, dit-il, je te salue et je t’apporte une branche de palmier du Paradis. Tu le feras porter devant ta dépouille dans trois jours, car ton fils t’attend”.

Ce palme est aussi évoqué dans la fuite en Egypte. Ici, il veut indiquer que Marie est assurée de sa victoire sur la corruption et la mort.

Ce sujet est assez rare en vitrail. C’est semble-t-il le seul en Bretagne.
Il peut être vu à Soisson et à Saint-Quentin.

Ici à Saint-Germain, on peut remarquer que le visage de la Vierge est le même lors de l’Annonciation et lors de l’Annonce de sa mort. Est-ce une image voulue de sa vie éternelle?

LA DORMITION DE LA VIERGE

Ce sujet est très fréquent dans le vitrail. En Bretagne, on peut en dénombrer une quinzaine de représentation.

Ce sont les grecs qui ont donné le nom de “Dormition” à la mort de la Vierge, car pour eux cette mort ne fut qu’un sommeil.

Au XV et XVIème siècle, la Dormition de la Vierge était, surtout plastiquement, l’expression de l’absoute suivant un schéma bien défini.

Saint Pierre, revêtu d’une chape ou simplement d’une étole croisée sur une aube, asperge le corps de Marie avec de l’eau bénite. Il se sert d’un goupillon proche des aspersoirs en bois ou en métal du XVème siècle qui ont la forme d’un bâton se terminant par une longue touffe de longues soies de blaireau. On le nomme goupillon par analogie avec la queue du renard. Saint Pierre récite les dernières prières. C’est le cas ici à Saint-Germain.

Un autre apôtre doit tenir l’encensoir, tandis que saint Jean tient en main le palme que lui a remis l’archange Gabriel ; c’est le palme de l’annonce de la mort de Marie.

Ici à Saint-Germain, on trouve bien saint Jean, à qui le verrier a ajouté un geste de tristesse, mais pas l’apôtre avec l’encensoir. De même, ont disparu le Christ ou un apôtre tenant la croix processionnelle.

Ces personnages devaient faire partie d’une scène plus importante d’au moins quatre tableaux sur un plan horizontal. La présence de seulement la moitié du corps de la Vierge peut nous le confirmer.

La présence des trois femmes en pleurs est unique en Bretagne dans les Dormitions de la Vierge, mais cette présence est de tradition dans les évangiles apocryphes.

Jacques de Voragine parle de “choeur de vierges”.

Dans un autre évangile apocryphe et, d’origine inconnue, mais cité en 1863 par L. Ayma, on peut lire que:
“Le troisième jour, vers la troisième heure, le sommeil descendit sur tous ceux qui étaient dans la maison, et personne ne put se tenir éveillé, excepté les apôtres et trois vierges, compagnes fidèles de la Vierge Marie”.

Dans notre verrière, les femmes et saint Jean en pleurs surprennent si l’on s’en tient aux deux textes où saint Jean demande de ne point pleurer.

1Mémoire de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne.


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