les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.
LOCRONAN.
Eglise Saint-Ronan. (c) classée en 1843
Baie 0, Maîtresse vitre. Passion, XV°
La famille de Névet y possédait ses armes ainsi que la représentation d'un seigneur armé de toutes pièces en cotte d’armes sur un cheval enharnaché de son harnais de combat tenant la bannière chargée de l’écusson. La cotte d’armes était armoriée. Ailleurs, alliances
1475, un mandatement ducal prévoyait une remise d'impots pour l'érection de ce vitrail.
Dans ce vitrail, on découvre les armoiries de Marguerite de Foix et du Duc François III qui épousa cette dame en seconde noce le 27 Juin 1471.
A noter que cette Marguerite eut une fille Anne, qui devenue Reine de France
avait une dévotion toute particulière pour saint Ronan, le patron de cette église et fondateur.
Il existe d'autres titres où Anne de Bretagne fit ériger la maîtresse vitre avec ses armes pleins, mais il semble qu'il s'agit de la chapelle du Penity où l'on relevait les armoiries du seigneur duNevet. et ces armoiries ont , semble-t-il, été transférées vers l'extrême fin du XVième siècle dans notre maîtresse vitre de la Passion.
Une restauration du début du siècle, par un verrier qui n'avait pas le temps ou l'idée de faire des recherches et qui, récupérant quelques pièces de l'armure de ce seigneur du Névet, en fit une Jeanne-d'Arc. C ela se passait en 1910.
Que reste-t-il de 1475, dans cette verrière?
Aucun des restaurateurs n'a établi une étude historique des pièces qu'il avait entre ses mains.
Il est très difficile, tant que les panneaux de vitraux ne sont pas en atelier, démontés de leurs plombs, nettoyés, comparés, de donner un avis un tant soit peu sérieux de l'authenticité de l'oeuvre. Et il y aura encore une marge d'erreur. Nul n'est infaillible.
Certes, il y a les armoiries de Marguerite de Foix et de François II. Mais n'ont-elles pas été restaurées au cours des siècles? Il y a aussi des anges avec phylactères qui semblaient être de la même main. De 1475, cela semble tout.
Le reste, avec le Père Eternel et la Passion peut être daté. Plusieurs chercheurs, dont Roger Barrié, le confirment. D'environ une dizaine d'années plus tard, mais cependant avant l'an 1500.
Il est à noter que certains anges portent des textes comme "adorémus" répétés plusieurs fois et qui n'ont rien à voir avec une Passion.
La question peut se poser. Etait-ce vraiment une Passion qui était prévue au départ? ou viennent-ils, ces anges, comme cela est fréquent, d'une autre baie dont les vitraux auraient disparus!
159O, travaux de réparation des vitres par Gilles Le Camus pour 87 livres et 10 sols.
1869,Le 4 avril , le mauvais temps a enfoncé plusieurs vitraux de l’église. Locronan et sa région. P.386.
1902, don d'une dame Laumonnier: 10 000 francs pour la restauration des vitraux.
1933, le chanoine Pèrennes,historien note la présence de mousses sur les vitraux qui attaquent la surface des verres y creusant des cratères.
1973, exposition de certains panneaux de vitraux à Amsterdam, dont celui du "Jardin des Oliviers".
1977-1979, restauration sans grands frais du vitrail , suite à la dépose durant la guerre, par l'atelier parisien de Jean-Jacques Gruber
Dans cette baie, plusieurs panneaux ont disparus au fur et à mesure des ans. Ils ont été remplacés aux XIXe et XXe siècle.
Il s’agit de la résurrection de Lazare, l’Entrée à Jérusalem, la suite de l’Entrée, la Cène, deux panneaux de Jeanne d’Arc à cheval. Notice sur les paroisses du Finistère 1933-1936.
Qu'elle en est l'auteur? Comme beaucoup d'oeuvres de cette époque, elle est restée anonyme. Une étude approfondie, lors d'une restauration, peut amener à des comparaisons intéressantes, mais encore faut-il que l'on puisse avoir les moyens matériels, pour cela, c'est-à-dire avoir une documentation importante sur les autres verrières et cela à base de relevés, si possible, faits lors de travaux précédents ou pouvoir avoir entre les mains un échantillonnage de panneaux de la même époque et du même style, la photo n'étant pas toujours un moyen assez fiable.
Baie 2 , (la première baie à la droite de la maitresse vitre) les pièces anciennes proviennent de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Atelier jean Pierre Le Bihan et Benjamin Mouton, architecte en chef M.H.1985
Baie côte sud, au-dessus de l’orgue, on peut voir dans le tympan des anges XVe surplombant une verrière disparue.Restauration et complément atelierJean-Pierre Le Bihan
Un vitrail de Rault, verrier de Rennes, premier moitié du XXe, représentant saint Ronan, et qui se trouvait dans la fenêtre nord du pignon ouest a été déposé suite au travaux de 1977, et mis en caisse dans le sacristie haute.A cette époque, les baies du côté Nord qui étaient de la vitrerie losange, ont été remplacées par des vitraux au graphisme répétitif de peintre verrier Duvivier.
Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
Vu le nombre de pièces anciennes et leur diversité qui s’y trouvaient encore en 1980, il est possible d’envisager qu’il y est eu un réemploi au XIXe de pièces provenant de l’église Saint-Ronan. Il pouvait y être relevé une Sainte-Trinité, un saint Pierre, la tête d’un roi provenant d’un arbre de Jessé, de pièces d’architecture des XVe, XVIe et XVIIe, un ange d’une Nativité, des morceaux de vêtements, une tête, reste de grotesque et des pièces de grisailles sur verre blanc proches du début XVIIe.
Chapelle Saint-Eutrope. Disparue. La famille de Prat an Raz y avait droit de
vitre.