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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

VITRAIL KALEIDOSCOPE


goulienW.jpg

                        KALEIDOSCOPE OU ANICONIQUE

Ci-dessus, Goulien,chapelle de Lannourec.

Ce nom fut  attribué à un certain style de vitrail par Brongniart,(1)alors directeur de Sèvres en 1839, mais n’a rien à voir avec celui qui nous a servi vers les années 1963 pour définir un certain style de vitrail présent dans le Finistère.

« Donnez-nous tels dessins que vous voudrez, aussi mauvais que ceux de la Sainte Chapelle, aussi kaléidoscopiques que les vitraux de ce temps. »

Style  et époque de vitrail ,1830-1850, que j’ai baptisé de ce nom vers les années 1960 et qui prolonge le système de vitrerie géométrique en verre incolore en usage encore à la fin du XVIIIe siècle

Ce style de vitrail prolonge le système de vitrerie borne encore en usage à la fin du XVIIIe siècle. La nouveauté, c’est que le graphisme géométrique est devenu d’une part plus inventif, fait d’obliques et de courbes avec souvent un point de concentration qui  souvent est le centre du panneau de vitrail.

D’autre part la couleur réapparaît avec du verre de couleurs franches teinté dans la masse, dont le rouge qui n’aurait été historiquement remis au point en France qu’en 1826 par Bontemps, verrier et chimiste de la manufacture de Sèvres.

En 1832, Saluden, peintre vitrier de Landerneau possédait du verre rouge dans sa palette de teinte.

A cette époque, ce verre rouge existait en Allemagne et en Angleterre, mais peut-on se tabler sur une exportation.  Il faut y ajouter le verre dépoli blanc(2) au jet de sable, le dépoli posé sur la face extérieure n’arrivera qu’à la fin du XIXe.

Des vitreries des XVIIe et XVIIIe, ces verriers du XIX° ne peuvent faire place nette.

On retrouve parfois des éléments comme « la croix de malte » et le centre du « moulinets en tranchoirs évidés », centre qui est une fleur constituée d’un centre rond et de quatre pétales en langues de vipères. 

Ils ont certainement entre les mains un livre de Félibien, 1699, intitulé « Des principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture et autres arts qui en dépendent. »

  Dans le Finistère, et particulièrement chez Cassaigne,AUTRE-BAIEW.jpg

les couleurs que le verrier possède sont peu nombreuses  et la qualité mauvaise avec des bulles, trop sodique avec phénomène de micassisation ou irisation sur la face extérieure: deux bleus, deux violets, deux rouges, deux jaunes, un vert.(3)

La technique de coupe ne semble pas faite en suivant un gabarit, mais plutôt par transparence sur un carton ou sur un dessin dressé sur la table. Le plomb est la plupart du temps un large plomb proche de 12, mal étiré. Il est produit à l’atelier avec des tireuses de plomb provenant d'Allemagne. Il est cassant, avec des lèvres minces, la soudure à l’étain est plus proche de la brasure et souvent fond le plomb.

Peut-on penser pour la Bretagne à une importation d’Angleterre et même pour les autres régions par Rouen dès avant cette date de 1826. En 1832, on trouve trace de commande de verre rouge par peintreverrier Pierre Saluden de Landerneau.

Ce genre ou style de verrières serait contemporain des premières recherches de restauration et d’imitation des vitraux des XIIe et XIIIe. Cette école a fleuri dans toute la France.
Une trentaine d’églises du Finistère en possède.
Les deux photos noir sur blanc sont des verrières de la chapelle de Lannourec en Goulien.



GOULIEN-BAIE-0W.jpg Dans le Sud-Finistère, ils sont probablement tous du même atelier, qui serait celui de Cassaigne, On ne peut tout lui attribuer, on peut parler d’une école, qui laisse en 1846, à Pluguffan, lors de la restauration de la verrière du chevet, un tympan avec ce genre de vitraux.

Le verrier recherche une vitrerie répétitive, plus monumentale et plus colorée, que les vitreries du siècle précédent.

Tous les panneaux du même lancette, et même d’une fenêtre sont identiques, parfois inversés. La couleur y amène parfois par ses oppositions une impression de troisième dimension.

Le verrier, parfois, ne tient pas compte de l’architecture, il suggère un rideau. La palette de verre est rudimentaire, due au peu de choix de teintes que leur offrent les verreries.

Ces verrières, contemporaines des premières tentatives de restauration et d’imitation des vitraux anciens, font parti d’un courant à part du vitrail archéologique et du vitrail tableau en exergue au début du XIXe.

La verrière est faite pour elle-même, et ne tient  aucun compte des autres verrières, la plupart XVIe et figuratives, ni de l’esprit de l’édifice. Le même modèle peut se retrouver dans plusieurs édifices, ceci du moins pour le Finistère.pENMARCHW.jpg

Il s’agit d’une œuvre de création, décorative, dont la place dans l’histoire du vitrail devrait être plus connue.

Il est vrai que tous ne sont pas des chefs-d’œuvre artistiques, il est vrai aussi que la technique de coupe, et de montage est souvent assez rudimentaire. Je parle pour ceux du Finistère. Il n’est pas rare que le verrier, n’hésite pas à s’en servir en accompagnement des verrières XVIe qu’il restaure.
A gauche, Pont-Croix;

Ces verriers n’ont pas de four et donc  ne cuisent pas le verre.

La technique. ( Penmarch, Pluguffan, Bénodet.) datation + proche de 1826.

Atelier débutant, coupe très mauvaise, avec qu’elle outil travaille-t-il ? Se sert-il de gabarits ? coupe son verre par transparence ?  à la règle ?  L’existence du gabarit ne peut être confirmé, aucune pièce ne se correspondent, malgré la répétition du sujet. Difficulté de remise en plombs lors d'une restauration..

Verre bien de ce début de siècle, il est de mauvaise qualité, sa palette est réduite, il est souvent trop sodique, avec phénomène de micassisation sur la face extérieure.A gauche PenmarchPONTCROIXW.jpgPENMARCH-NBW.jpg

Plomb cassant. Fait à la lingotière. Plus souvent du 12 aux larges ailes friables et à l’âme fine, un millimètre. Ce plomb est mal monté, il est mal coupé, souvent trop court.A droite Pont-Croix.

Soudure à l’étain, plus proche de la brasure, qui fond le plomb par endroit.

Le thème du triangle :la Trinité.


Se trouve très souvent dans le réseau d‘ une baie. Il peut être entouré de nuages, de rayons. Il est de toute les couleurs.

Les ateliers possibles.

Quimper. Cassaigne. travaux: Guengat, Pluguffan, Pont-Croix. Quéménéven ; Kergoat.

Landerneau ; Saluden . Tréflévénez. Landerneau, maison particulière Saluden.

Un atelier à bordure accordéon. Pluguffan, bas côté choeur. Coadry. Goulven. Melgven.


.




Il n’est pas rare que le verrier n’hésite pas à s’en servir en accompagnement des verrières XVIe qu’il restaure
 ;

Les Annales de Bretagne, 1986, confirme les dates que je propose. «  Les réalisations par ce qu’elles sont voire rudimentaire échappent aux deux grands courants autour desquels s'organisent le renaissance du vitrail français ».

Les écoinçons.


Très souvent il remplace à mon avis une armoiries détruite à la Révolution ou défaillante, surtout lorsque cet écoinçon ou raquette se trouve au sommet.

On peut aussi relever qu’on  trouve des vitraux kaléidoscopes dans les réseaux de baie comportant des vitraux XVIe.



Il est intéressant de noter que certaines recherches du peintre Filliger (4) allaient dans le même sens.

Inventaire.


Dans celui-ci nous présentons deux styles tout à fait différent, l’un tel qu’il est décrit plus haut, le second où nous trouvons qu’un filet de bordure en plis d’accordéon. Le premier sera souligné

Bénodet, 29, église Saint Thomas, choeur,  4 baies de dessins différents, deux fenêtres plus récentes.. Premier écoinçon central, triangle rouge sur rayons, second triangle rouge sur nuages et rayons.Photo ci-contreBENODETw.jpg

Beuzec-Cap-Sizun, chapelle de Lescogan. 3 baies

Douarnenez,
chapelle Sainte-Hélène. Deux baies avec motifs rapellant la mer.

Fouesnant, église, 2 fenêtres, tardif , disparus

Gouezec, église, Chevet, deux écoinçons bustes de personnages dans rayons.
Goulien,
église.

Goulven
, église, deux fenêtres choeur,  filets de couleurs vert et violet sur fond blanc

 Guengat, 29, église, n’existait pas en 1897, ref Abgrall, photo et citation, disparu lors de pose vitraux Gruber, reste un chef d’œuvre. Existe le même à Melgven Bonne Nouvelle.

Landerneau, 29, maison des Saluden, proche du moulinet en tranchoirs évidés de Félibien  et de la Rose pleine et simple. Couleurs :  Rouge, blanc dépoli, teinté très foncée, vert, jaune, violet, bleu. Avec en plus des bordures cassées qu’on trouve aussi à Goulven Saluden,

Landrevarzec,
église

Lanriec, église, disparu

Le Juch.
, 29, église

Leuhan, 29, choeur, style différent.

Melgven,
église 1852, plus affiné. et chapelle Bonne Nouvelle.
PONTCROIX-BAIE-FOND.JPG
Penmarch, Saint-Nonna,
cf., revue Bretagne et livre photos 1930, alors en bon état. Trois graphisme différents, un par fenêtre. 3 baies, les 3,5 7, 3 graphisme différents Baie A. 2 violets, 2 bleus, 32 rouges, 2 jaunes, 1 blanc dépoli, i vert dans le rond.  Technique : soit au gabarits limité à deux panneaux, soit coupé à la demande sur dessin tracé sur la table. Très difficile à remettre en plomb, en partie dû aux anciens plombs dont  l’épaisseur de l’âme est de un millimètre. Ref. Revue Bretagne et livre photos 1930.
Ci-contre, vitrail proche des fonds baptismaux.

Devant être supprimées, ces verrières ont été conservées sur la décision de l'inspecteur général des Monuments Historiques M.Auzas, contre l'avis d'autres personnes.

.

Ploëven,
église, grosses fleurs. Chapelle Sainte-Barbe, au dessus verrière
XVIe.
Plomelin,
chapelle Saint-Roch.

Plouarzel,
Saint-Alar

Plouhinec , église, réseau du transept et certaines baies avec motifs fleurs., disparu.

Pluguffan,
église chevet 1846.. Dans l’écoinçon central, triangle blanc dont les rayons partent groupés en six endroits, dans les autres, diverses recherches avec croix de malte, rose à cinq pétales. plus chevet partie supérieure. Plus 2 fenêtres façade Est décor accordéon.

Couleurs : bleu violet léger, violet très léger, verre dépoli, rouge, un petit bleu isly.
Le dessin d’idée générale assez intelligent, malheureusement nombreuses coupes sans intérêt dans la même couleur comme si le verre ou la pièce manquait ou cassait lors de la coupe.
Côté extérieure, micassisation sur 1 centimètre autour des plombs, qui sont de 12 avec quelquefois du plomb ficelle.
        Fenêtres Est, montage borne et triangles de couleurs.

Pont-Croix, église , fenêtre proche porche sud, n’existait pas en 1930, ref Revue Bretagne. Fenêtre sur porche sud, proche de Kergoat.

Pouldavid, chevet deux écoinçons avec cœur rouge et rayons, culte du Sacré Cœur, 1870.quatre écoinçons avec rayons et divers motifs centraux. Voir dossier XV et XVI

Primelin,
église, fonds baptismaux.

Quéménéven, Notre-Dame de Kergoat, 2 baies transept, 1841, Cassaigne, proche de Pont-Croix.

        Quimper, chapelle de Ty Mamm Doué. 5 baies.
            Chapelle de l’Hôpital.
            Eglise de Penhars, disparu. Cassaigne
       

        Saint-Nic, églises, tympan de la baie du chevet, le bas a disparu vers 1955.

        Scaër, chapelle du Coadry. Bordure accordéon dans le choeur.

Tourch, un lobe dans fenêtre du chevet. Existait en 1897, ref Abgrall, photo et citation.

La Trinité. Triangle rouge sur rayons jaunes.

Tréflévenez, église cinq fenêtres, 1852.

        Tréglonou.

        Trégourez, rond jaune avec rayons

    Tremeoc, église, fenêtre du chevet avec étoile blanche à cinq branches sur fond bleu. Chapelle Saint-Sébastien, très mauvais montage et coupe..



 .1.- « Brongniart, directeur de Sèvres, écrivait en 1839 : Donnez nous tels dessins que vous voudrez, aussi mauvais, que ceux de la Sainte Chapelle, aussi Kaléidoscopiques que les vitraux de ce temps. » cf. Olivier Merson. 1895.p 290.
Cf. BSHF. 1983.p,149,

Les Annales de Bretagne, 1986, confirme les dates que je propose : «  Les réalisations parce quelles sont inodales         voire rudimentaire échappent aux deux grands courants autour desquels s’organisent la renaissance du vitrail français. Il s’agit d’un choix esthétique et non d’un pis allaer dû à l’impuissance du verrier »

2.- le verre dépoli au jet de sable a une apparition probable vers 1847-1850, du moins dans la région, Saluden possède des factures de cette date, le prix était de 1, 60 la feuille au lieu de 6,00 les couleurs et 9,00 le rouge.

En 1849, Victor Petit dans l’Annuaire de l’Yonne critique une verrière en remarquant qu’il aurait mieux valu mille fois un verre blanc dépoli.

En 1885, le Carmel du Mans fourni des vitraux losangés en verre dépoli au Carmel de Vannes/

3 ;- En 1850, Bernard, premier verrier de Rouen, envoie des ouvriers vitriers échanger du verre neuve blanc contre de vieux carreaux, car les fabriques refusaient de faire du verre verdâtre. Celui-ci est du à l’impureté dans le sable, entre autres de l’oxyde de fer même en quantité infime.

Le verre vert selon Appert, 1898, est réalisé avec 100 kg de verre blanc, 250 gr de cuivre et 100 à 150 gr d’oxyde de chrome.

4.- Charles Filiger, 1845- 1928. Ami de  Paul Gauguin,  Paul Sérusier, Emile Bernard, passe plusieurs années en Bretagne, Pont-Aven, Le Pouldu, Rohan, Gouarec, Trégunc, Plougastel-Daoulas.

Les ateliers.

Cassaigne. 1840 Guengat, 1841  Quéménéven, Kergoat, 1846 Pluguffan, Goulien. Pont-Croix, porche sud, Penmarch, Tréméoc

Atelier Landernéen. Tréflévenez, 1852.

Atelier bordure accordéon ; Pluguffan , bas côté choeur,  Scaër,Coadry, Goulven, choeur, Melgven, Bonne Nouvelle

Douarnenez, Sainte-Hélène..

1.- « Brongniart, directeur de Sèvres, écrivait en 1839 : Donnez nous tels dessins que vous voudrez, aussi mauvais, que ceux de la Sainte Chapelle, aussi Kaléidoscopiques que les vitraux de ce temps. » cf. Olivier Merson. 1895.p 290.
Cf. BSHF. 1983.p,149,

Les Annales de Bretagne, 1986, confirme les dates que je propose : «  Les réalisations parce quelles sont inodales         voire rudimentaire échappent aux deux grands courants autour desquels s’organisent la renaissance du vitrail français. Il s’agit d’un choix esthétique et non d’un pis allaer dû à l’impuissance du verrier »

2.- le verre dépoli au jet de sable a une apparition probable vers 1847-1850, du moins dans la région, Saluden possède des factures de cette date, le prix était de 1, 60 la feuille au lieu de 6,00 les couleurs et 9,00 le rouge.

En 1849, Victor Petit dans l’Annuaire de l’Yonne critique une verrière en remarquant qu’il aurait mieux valu mille fois un verre blanc dépoli.

En 1885, le Carmel du Mans fourni des vitraux losangés en verre dépoli au Carmel de Vannes/


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