les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.
DAOULAS. VITRAUX DISPARUS INVENTAIRE
Eglise Notre-Dame, ancienne abbatiale.
Sur cet édifice, et ses vitraux, autant en figurations qu’en armoiries nous avons relevé un grand nombre de documents qui se complètent ou se répètent .
Le document, le plus intéressant pour le vitrail, a rapport à une Passion qui se trouvait dans la baie du chevet. Elle est donnée, par les historiens, comme étant des années 1519-1535. Ce vitrail aurait été fait sur la demande de Charles Jégou, l’abbé de l’époque et aurait été détruit lors de la Révolution, pour les uns, caché dans un souterrain pour d’autres !
L’auteur de ce document serait un dénommé Louis Pinson, chanoine de Daoulas depuis 1685. qui aurait décrit ce vitrail dans ces années. Son désir était de déchiffrer les armoiries de cette baie. Il nous permet de connaître la surface de cette baie qui aurait fait 8 mètres de haut sur 5,30 de large.
Description de la Passion,
Le donateur.
Dans le bas de la fenêtre se voit l’abbé donateur, Charles Jégou, à genoux sur un prie-Dieu. Il est présenté, non par son saint patron, mais par saint Augustin, en habits pontificaux comme l’abbé, tenant une croix pastorale. La présence de ce saint peut se comprendre car l’abbé était auparavant un Augustin. Un de ses abbés, en chape, l’accompagnait, tenant des deux mains le livre des Evangiles qui portait sur la couverture les armes de l’Empire ! Un autre écusson aux armes de l’abbé est présent auprès du prie-Dieu. La seule couleur indiquée dans cette description est un rouge celui des habits de dessous des deux personnages et le rouge de l’écusson.
La Passion
Elle était présentée en 19 tableaux, mais on ne connaît pas le nombre de panneaux. de vitraux dont le sujet est composé. La description de chaque scène est riche de détails.
Cela commençait par la Cène, suivie du Lavement des pieds, de deux scènes du jardin des Oliviers, veilliez et priez puis l’arrestation. Jésus devant Anne, Jésus devant le Sanhédrin, la Flagellation, devant Pilate la tête couronnée d’épines, puis le lavement des mains, la montée au Calvaire et Véronique.
Le sujet de la Crucifixion semble prendre plus de place si l’on comprend ainsi : « ces 4 tableaux sont une fois plus grands que les autres et proprement n’en font qu’un » l’auteur a partagé la scène en quatre . La première c’est le bon larron et son âme qui s’envole. Suit Longin qui perce le côté du Christ. Puis la mise en place du mauvais larron.
Le quatrième tableau offre la descente du Crucifié où sont représentées « distinctement 45 figures », Marie en pamoison, saint Jean, Marie-Madeleine , des saintes femmes, des cavaliers, un bourreau, les soldats qui se partage la robe, un diable.
Les quatre derniers tableaux offrent la mise au tombeau, la Résurrection et l’Ascension, ici environnée des apôtres et de Marie.
Attribuer cette Passion à un atelier Quimpérois par analogie avec d'autres Passions n'est pas évident. La description qu'on en a ne nous facilite pas la tache Elle est pourtant bien dans les dates.
Au-dessus, dans le réseau, un grand nombre d’armoiries :
armes de France-Bretagne, Bretagne-Pont-l’Abbé, de Rohan, de Vitré,de Rohan-Bretagne, de Rohan-Vitré, de Léon, de Léon-d’Avaugour, de Léon-de Rohan, de du Chastel, de Manfuric-Lezuzan surmonté de la crosse de l’abbé Manfuric, de l’abbé Jégou, de Lezuzan-Guarlot Rosmadec, de Rosniven, Manfuric Lezuzan-du Chastel, de l’abbé Guerrault, de Manfuric Lezuzan-Kergouarn, de manfuric Lezuzan-Huon, Manfuric Lezuzan-Rosmadec, de l’abbé Petit, de Kervain, de Trefilis, de Rouazle, de Keroullé, de Guerrault, soit trente armoiries.
Autres documents des XIV au XVIII° siècle se rapportant à la présence de vitraux
Il s’agit de commande de vitrail ( fait faire), de présence d’armoiries, d’entretien, de jouissance avec entretien de vitraux, de description de donateurs parfois en couples .et cet inventaire nous permet de dénombrer une quinzaine de vitres
Le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère 1897, pages 136 et suivantes nous livre elle aussi des lignes intéressantes sur la présence de vitraux à la chapelle du Faou, .
Pour la vitre principale, non datée, L’auteur de fin XVII°, Louis Pinson, écrit « son mauvais goût justifie son antiquité » Il y dénombre près d’une quinzaine d’écus, l’un accompagné d’un couple de donateurs agenouillés, l’autre, cavalier avec son casque près de lui et sa femme derrière. L’homme est présenté par un évêque mitré et crossé, tandis que l’épouse l’est par saint Pierre. Sur sa jupe, un écusson aux armes du couple. Une seconde vitre avec cinq écussons se trouve au-dessus de la porte du cloître
La chapelle du rosaire, anciennement Saint-Sébastien, possède des armes d’environ 1575 dans le sixième panneau et au dessous. Il y est aussi donné le droit à un sieur de mettre ses armes dans une fenêtre au-dessus de sa sépulture. Un autre seigneur peut jouir de trois fenêtres à condition de les entretenir. Sinon elles seront bailler à autre. On peut aussi retenir que dans la baie du chevet et du côté évangile, est présenté un abbé à genoux sur un prie-Dieu avec son saint patron, Ollivier
1502, armes en la deuxième vitre de la chapelle du Rosaire de Guillaume le Lay.
1554, acte passé par l’abbé Jean Prédour qui consent à François du Louet de jouir des 3 fenêtres suzaines de la chapelle au bout de l’autel Saint-Sébastien, à savoir des dites fenêtres du pignon et les autres en la muraille costière, à la charge de les entretenir sinon l’abbé se garde le droit, en cas d’indigence de réparations de la donner à qui lui plaira
.1598, René du Louet a ses armes en la vitre du Rosaire, ancienne saint Sébastien..
Autel dédié à sainte Madeleine.
Huit pannelles ou fenêtres avec armoiries dont l’une avec un prêtre en habit sacerdotaux à genoux sur un prie Dieu sur lequel il y a un livre et un calice surmonté d’une hostie et au bas deux grands flacons qui servent là de burettes et au-dessous est écrit maître Pierre le Roux a fait faire cette vitre, non daté.
1581, vitre avec armes de Jean de Kerguizian en la chapelle de la Madeleine.
Autres indications de la fin du XIV° au XVII° siècle.
1398, Dom Jean Guerrault fait faire la fenêtre du Chapitre.
1432, armoiries en la grande vitre d’Etienne Petit, 1410+ 1432, abbé.
1453, armes de Guiomarc’h de Rohan, en la vitre au-dessus de la porte du cloître
1468, armoiries en la grande vitre de Gui Maufurié, abbé.
1494, contrat entre Guillaume Le Lay et Jean de Kerguen par lequel ce dernier doit entretenir une fenêtre au dessus prohibitivement à tous autres, avec la faculté d’y mettre ses armes dans la fenêtre près l’autel Saint-Sébastien.
1529, acte passé entre l’abbé Charles et Guyomarch Tanna, sieur de Querven de mettre ses armes à charge d’entretenir la fenêtre en bonne réparations pour la chapelle Saint-Gilles.
1533, armes de Jean du Largez en la grande vitre au dessus de l’ancienne sacristie
1712, le 10 avril, le duc de Rohan réclame ses armes au plus haut de la fenêtre du choeur de l’église. Les paroissiens font observer quelles n’y étaient pas autrefois mais qu’on le laissera faire « à ses périls et fortune »
Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1897,
Chapelle Sainte-Anne.XVII° siècle.
1965, vitrerie blanche en mauvais état, remplacée par la suite par l’atelier Jean-Pierre Le Bihan qui relève dans la maçonnerie de nombreuses traces de barlotières et de feuillures indiquant les présences anciennes et successives de vitraux.