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les articles sur le vitrail, succèdent à des pages de croquis mémoires ou vise versa dans le but de ne pas fatiguer le blogueur.

Concarneau et ses vitraux du xveime siècle

CONCARNEAU ET SES VITRAUX  DU XViEME SIECLE
        QUI ENTRENT DANS L'EGLISE ACTUELLE


       

Deux vitraux du XV° siècle  dans l’immeuble d’une congrégation.


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    Le 29 octobre 1989, sont dispersés à Concarneau, chez les Petites Soeurs de l' Assomption, les meubles et effets de la congrégation.(1)
    Seul, ce jour là, restera en place une verrière composée de deux lancettes du XVèime et un écoinçon du début XXèime présentant l'écu de la ville de Concarneau.
   
    Les deux vitraux composant le vitrail sont dans la cage d'escalier de la maison, à mi-palier, et du coté est, dans une maçonnerie de pierre avec meneau central. Cette œuvre du XV° est installée là comme un vitrail civil, et est devenu ainsi une décoration, bien dans l'esprit du début XXèime, époque où fut construite cette maison par la famille Deyrolle, baie-vue-de-l-ext--rieur.JPG

Un vitrail est enlevé de son lieu d’origine qui nous est encore inconnu.

L'un de ces Deyrolle, Théophile, participa, après 1896, à la restauration du vitrail de Saint Exupére en Dineault, actuellement au Musée Breton de Quimper.Pour ce vitrail, lors de sa vente par la fabrique,un "Monsieur Deyrolle de Concarneau envoyé par Monsieur le Prefet du Finistère",offre 550 francs, surenchérissant de 10 pour 100 sur les autres offres. Cela se passait en 1893. (2)
    Mais ceci n'a rien à voir avec le vitrail de Concarneau. Il nous montre simplement que la famille des anciens propriétaires de la maison de Concarneau était amateur de vitraux anciens.

    La nouvelle destination du vitrail.

    Les Petites Soeurs de l'Assomption, avant de quitter définitivement Concarneau, firent don de ce vitrail à la paroisse. Il fut alors déposé et mis en sécurité.(3)
    La nouvelle église de Concarneau étant en gestation, il était question de l'y incorporer, ce qui fut fait en I996.
    Une recherche de leur provenance fut alors entreprise dans plusieurs directions :

comparaison avec d'autres oeuvres de la même époque, inventaire des vitraux disparus et des édifices dont les baies auraient pu avoir des points communs  grâce à l'originalité de ces têtes de lancettes.
    Seule la datation du XVèime était évidente et l'esprit de l'oeuvre n'était pas sans analogie avec les vitraux bretons et plus particuliérement cornouaillais, autant dans les parties figurées que architecturales des daies.

    Autres découvertes d’une chercheuse Québécoise ;
   
    Nous en étions là, lorsqu'en Juillet 1995, une chercheuse  Québécoise, Katia Nacia Saladez (4), nous contacta en vue de nous rencontrer pour une expertise de documents sur des vitraux qu'elle pensait être bretons. Il s'agissait de photocopies en noir et blanc d'un catalogue d'une vente de chez Drouot en 1927. 

    Description succinte des vitraux  de la vente de l'hotel Drouot.         

    Il s'agissait de quatre lancettes,présentant dans des niches gothiques,une Nativité,  une scéne de la Passion, une Crucifixion et une Résurrection.
    La relation avec les deux lancettes de Concarneau fut instantanée et ne me fit aucun doute.
    N ous étions devant quatre vitraux , frères des deux de Concarneau que nous avion sortis des coffres..
    Les tirages n'étaient pas excellents,aussi, par la suite, grâce au conservateur du Centre du Verre au Musée des Arts Décoratifs, Jean Luc Oliviè, j'obtins d'excellents clichés photos.
    Le décor architectural, la façon de traiter les personnages, tout était identique ,si ce n'est l'emplacement des barlotières et le socle du bas des
baies de Concarneau d'invention du début XXiéme.

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    La provenance des vitraux de la vente de l'hôtel Drouot.

   
    A défaut de connaitre leur emplacement initial du XVième siècle, le catalogue de la vente de 1927 nous apprenait que les quatre lancettes, vendues 119000 francs ,appartenaient à monsieur A. Gilbert, professeur de médecine à L'hôtel Dieu. De plus le catalogue indiquait "vitraux provenance Bretagne".
    Nous n'en savons pas plus pour l'instant. Il est possible que l'ensemble provienne d'une autre vente une trentaine d'années plus tôt.
   

    Les ex-vitraux du professeur Gilbert ont-ils disparu?


    Suite à notre entrevue à l'atelier, avec Katia Nacia Saladez ,celle ci ,au congrès international du Corpus Vitrearum de Sienne en 1995, présenta mes diapos de Concarneau et ses photocopies à l'assemblée. Les divers chercheurs américains ne réagirent pas. Selon eux, le format des vitraux était trop considérable pour avoir été vendu chez eux et s'ils existaient aux Etats Unis , ils ont du être morcellés.

Des pièces provenant de la cathèdrale de Quimper.



Par le même courrier, elle me signalait qu' une chercheuse mais française, avaient repéré des fragments d'architectures, montants, socles, arcs à redents, provenants sans aucun doute des fenêtres hautes du choeur de la cathédrale de Quimper. Ils étaient incorporés dans des vitraux, dits panneaux d'antiquaire, avec 6 têtes de donateurs et donatrices, de la même provenance et qui nous avaient manqué lors de la restauration de I993. iLS A avaient du disparaitre dès 1858 comme l'a était la Crucifixion du chevet.

    Réflexions sur une hypothétique composition d'ensemble.

    Les six panneaux des têtes de lancette, les deux de Concarneau, plus les quatre de la vente Drouot, nous indiquaient que nous étions devant une baie comportant au moins six lancettes, chaque lancette présentant un minimum de 5 panneaux. La hauteur de ces lancettes aurait été alors de trois mètres vingt cinq.
    Nous n'étions plus devant une Vie de la Vierge, supposée au départ, mais en face d'une Vie du Christ, dont probablement les six panneaux: Crucifixion, 5.7.11 et Résurrection, 6.12.18. terminaient la composition du vitrail du côté droit de la baie et tout en haut. Il était aussi possible que le Mariage de la Vierge, 19.25. et l'Annonciation, 2O.26. précédent dans le bas gauche la Nativité 21.27.


Notes

(1). Pierre Louis Le Maitre- Journal Le Progrès- du 29.6.1991.
(2). Roger Barriè- Arts de l'Ouest - I977
(3). dans les ateliers de jean pierre Le Bihan.
(4). Cette chercheuse prèparait une thése de doctorat sur le vitrail ccornouaillais et fait partie du Corpus Vitrearum.
(5). Lettre de Katia Nacia Saladez du 2 .10 .1995.

 Une description des deux vitraux actuellement dans la nouvelle église suivra
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