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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 05:19
                CATHEDRALE SAINT-CORENTIN DE QIMPER.
                             BAIE 121

             DITE  DE
                    SAINT CHARLEMAGNE


 FACADE OUEST DU BRAS NORD DU TRANSEPT

   

    Dans cette baie à cinq lancettes, les personnages, au nombre de 7, non compris les anges du sommet des baies, s'étalent sur deux panneaux en hauteur,  le second et le troisième.
Les dais prennent les trois panneaux du haut, alors qu'en bas, les socles, entièrement du XIXe siècle, occupent un seul panneau.

Le réseau, comme dans toutes les baies, de cette cathédrale,  une exception près, est du XIXième siècle.(photo en fin du blog.)

   
        Les descriptions du XIX ième siècle

A cette baie, aucun nom n'avait été donné par les trois historiens de la cathédrale. J'entends par là,Messieurs de Blois du registre de Boisbilly 1,  R.F. Le Men 2 et l'abbé Alexandre Thomas.3. Tous les trois  donnent, à ces baies de la cathédrale, des numéros qui varient suivant l'endroit par où ils commencent leur inventaire.
Le patronage de saint Charlemagne a été donné lors de la  sortie en 2OO5 de l'ouvrage sur « les vitraux de la cathédrale » dû à la Société Archéologique du Finistère, 

Aymar de Blois relève : << Les panneaux (lancettes) de ce vitrail représentent un chanoine, saint Pierre, Notre Seigneur Jésus Christ, saint Paul et un autre chanoine : rien n'indique plus à quelques familles appartenaient ces deux chanoines. >>

Le Men, qui indique bien dès le départ qu'il y a cinq panneaux, 4, ne décrit que quatre, avec en premier << un chanoine à genoux présenté par un saint évêque. Son camail porte : parti d'or à une aigle d'empire de sable et d'azur à trois fleurs de lys d'or ; même armes dans le tympan. En second, saint Paul ; apôtre. En 3, un chanoine à genoux, présenté par un saint qui tient une épée. En 4, saint Pierre, apôtre."


Quant à l'abbé Alexandre Thomas, dans ses deux plaquettes sur la cathédrale, décrit ce que nous avons sous les yeux actuellement, et en place depuis 1873-1874.

 <<saint Pierre, un chanoine présenté par un saint évêque, saint Charlemagne portant en alliance les armes de l?Empire et les armes de France, un chanoine présenté par un saint, saint Paul. >> Il ajoute, au bas de la notice du livret le plus ancien, qu' avant 1873, le panneau 2 e occupait la place du panneau 1 e. Celui-ci et le 5 e avaient été transférés dans l'abside depuis 1837. >>


Un saint Charlemagne, acte politique.

Il en ressort, d'après  les  deux premiers témoignages, que  ce saint, canonisé le 28 décembre 1164, n'existait pas dans cette baie. Leurs écrits ne peuvent être mis en doute.

Mais en juin 1851, paraît un mémoire qui sera complété en 1862, du baron de Guilhermy, membre de la Commission des Arts qui visita la cathédrale le 2 octobre 1848, puis, devenu membre de la Commission des monuments historiques, séjourna à Quimper du jeudi soir 28 octobre 1862 au samedi 3 à midi. Mémoire qui confirme la présence de Charlemagne à cette époque. Il relève :Un personnage, peut-être Charlemagne, barbu, couronne en tête, sceptre en main, manteau bleu à fleur de lys d'or ; Un saint évêque. assistant un ecclésiastique en chape. La couronne a disparu lors d'une des restaurations postérieures à ce mémoire

Mais d'où peut-il provenir  puisqu'il n'existait dans aucune autre baie ? Guilhermy ne l'indique pas.  En 1892, lorsqu'il écrit son opuscule sur la cathédrale, Thomas l'a bien vu.
 Est-ce une découverte fortuite de quelques pièces, un acte politique que l'actualité a remis au premier plan ? Un hommage en l'honneur d'un empereur qui mourut en 1873 ? Car c'est bien l'année de la restauration de cette verrière. J'entends Napoléon III.
   
Le Men signale bien  ces armoiries sur le camail5 du premier chanoine. Il indique bien d'Empire et de France.

Mais l'aigle ne doit-il pas porter la couronne d'empereur sur le crâne ?. Ce  qui n'est pas le cas  ici. Ce n'est pas moins sûr comme nous montre le Saint Charlemagne d'Issoudun.  Par contre le restaurateur du XIXe siècle s'est empressé de mettre  ces couronnes sur les blasons qu'il a inventé dans trois têtes de lancette. .

 Venons en donc à Issoudun . On peut y voir, au musée Saint-Roch, un saint Charlemagne, du tout début XVIe, époque très proche du nôtre, en armures portant le globe terrestre à trois continents de la main gauche et une épée de l'autre. Ses armoiries présentent bien le même aigle non couronné

  
  Peu de pièces d'origine

 Comme nous l'avons laissé entendre, de ce Charlemagne, il n'y a que peu de pièces d'origine: la tête, le petit collet blanc, le haut du sceptre et deux petits éléments du manche du même sceptre, sans oublier ce blason.

Dessous , comme par hasard, dans un texte de gothiques, qui existe toujours, le restaurateur avait inscrit : restituerunt, encadré par A Lusson, Lefèvre'.. anno domini mdccclxxiv.
( 1874)

Le visage

Le visage, du XVième, sur verre incolore, est travaillé à la grisaille noire, les enlevés sont fait, au bois pour les cheveux, à la pointe pour les poils, avec des hachures fines et épaisses de grisaille pour les sourcils. Les enlevés à la brosse caressent les joues, et la conservation de cette pièce est très bonne, en dehors de la face extérieure qui est parsemée de cratères.Ici, à gauche, avant notre dernière restauration.

Que dire  de plus sur la présence de ce Charlemagne dans la cathédrale, et en voit-on ailleurs ?

Le Moyen âge n'acceptait pas, ou très peu, autant en sculpture qu'en vitrail, la représentation de rois, évêques, ou empereurs, si ce n'est qu' en tant que donateurs bien figurés, exception faite de saint Louis, et de Charlemagne et de la première croisade dite «  croisade Charlemagne »6 ou alors dans des oeuvres narrants des  légendes.

 Un vitrail du XIIIe siècle a été offert par les pelletiers de Chartres sur  Charlemagne et sa légende. Un second sur la même légende est signalé  ayant existé à Saint-Denis.  A Strasbourg, du XIIIe siècle, le musée de l'oeuvre Notre-Dame présente un empereur assis que l'on dit être  Charlemagne, portant globe terrestre et sceptre

            Saint Pierre.

Personnage monumental, très droit, dont le mouvement est encore accentué par la verticalité de l'immense clé double7 opposée parallèlement à la retombée de la manche rouge que termine la main droite. Tout cela est accompagné par la masse descendante du manteau gris.

Comme saint Paul, que l'on trouve à l'extrémité de la baie, il tourne le visage vers sa droite. Cette baie étant sur la façade Ouest du bras Nord du transept, les deux apôtres regardent donc la croisée du transept. 

Son visage

La pose de cette tête, qui semble être indifférente à ce qui se passe sur sa gauche, est contrariée par son corps, qui tourné de biais, nous conduit, comme une invite, vers cette gauche Ses deux petits yeux noirs accentuent cette impression. La barbe vient compléter ce mouvement. Il est intéressant de relever que ce mouvement en diagonale est repris par le manteau dont la partie haute monte quasiment jusqu'aux cheveux.

Ce visage de grisaille brune sur verre rose ne présente pas le stéréotype du saint Pierre. La mèche de devant, ordinairement puissante, est ici juste indiquée, et bouclée. Boucles que l'on retrouve non seulement dans les cheveux, dans la barbe, mais aussi au bout des moustaches avec deux boucles, l'une remontant vers le haut, la seconde, vers le bas.. La robe rouge, qui descend jusqu'au sol, laissant apparaître les deux pieds, est ouverte, au col, sur cinq centimètres et possède un bouton à droite et un à gauche.

Le livre des écritures

La tache bleue et rectangulaire du livre des écritures apporte un plus à cette dominante rouge. Sa couverture nous livre la moitié d'un décor composé de cinq  quadrilobes et de parallèles offrant une forme rectangulaire et se croisant au centre. sa tranche est jaune et peu épaisse. 

Les clés

 Immenses en verre bleu clair, couleur du métal chauffé et recuit, avec rehaut de jaune d'argent, la clé de saint Pierre, ou plutôt les clés, car elles sont bien deux, mesurent ensemble 54 centimètres de longueur, alors que la tête du saint Pierre ne  fait  que 24 centimètres. Ces clés symbolisent non seulement le pouvoir de saint Pierre d'ouvrir et le pouvoir de fermer, mais aussi le pouvoir spirituel dont il est investi.

 Le symbole est aussi bien expliqué,  lorsqu'on regarde la main gauche qui les porte, avec le petit doigt en arrière, et cela malgré la lourdeur de ces clés. Petit doigt tendu pour boire une tasse de thé !  Cette main, comme la seconde, auxquelles ont peu ajouter le pied droit qui est ancien, sont en verre rose et traités en grisaille brune.

Le manteau,

Ici, un morceau d'étoffe grossière et lourde, dont l'aspect gris est donné par un verre violet plaqué sur un bleu très clair, est jeté en travers de l'épaule.  En suite il descend le long du dos pour réapparaître sous la main droite à la paume ouverte. Ce manteau est repris par-dessus le bras droit pour redescendre le long du corps jusqu'au sol de couleur bleu balayée de zébrures au pinceau.

Ce vêtement nous offre une étude de plis que nous n'avons jamais rencontrés. Ces plis sont cassés, très nerveux, avec courbes, angles droits, obtus, accentués par une ombre portée très forte. Moins apparente dans la robe rouge, cette façon de travailler se retrouvera dans le manteau de saint Paul.

Derrière le personnage, une tenture verte avec damas, enlevé à la brosse et ce, du côté intérieur, tombe avec feston sur un sol bleu. Des cratères, petits mais nombreux, s'étalent sur la face extérieure de ce rideau. La trame horizontale a pris la proportion de 24 centimètres sur 24.

Le chanoine donateur et le saint évêque.
 
Le panneau inférieur étant du  XIXe siècle, nous ne voyons rien à en dire, ce qui n'est pas le cas pour le panneau au-dessus où sont groupés les deux personnages.

Visages au même dessin

    Pour les têtes, sur un verre plus violet que rose, l'auteur a repris le même dessin, par transparence. Cette façon de procéder  nous l'avons trouvé dans la baie 116 et la retrouverons ailleurs.  Visages au nez pointu, petits mentons. La différence vient des cheveux bouclés et un front dégarni pour le donateur, alors que ceux de l'évêque sont raides, bien coupés et écrasés sous la calotte qui apparaît sous la mitre, dont les deux cornes ne sont pas anciennes. Un seul des deux fanons, extrémité du galon frontal, retombe sur le devant.

        Par contre, dû à leur place dans la hiérarchie ecclésiastique, le costume n'est pas le même. Chez l'évêque, la chasuble verte, symbolise son indépendance ; Elle  est ornée au collet par une suite de perles auquel s'accroche une croix dont le centre est décoré d?une patère dont l'avant-dernier anneau est de perles. Trois autres emplissent les bras de la croix, sur un semis toujours de perles. Le jaune d'argent joue sur un verre incolore. Un foulard, qui semblerait être l'amict,  est glissé, croisé, sous ce vêtement.

 La main gauche, est habillée du gant blanc de cérémonie, remontant jusqu'au coude, et portant un pompon, terminal du lacet de serrage. Un gros bijou est posé sur le dos de la main et une bague s'enfile  sur l'annulaire. Cette main tient la crosse, dont le n'oeud prend la forme d'une petite construction. L'autre main, comme cette dernière, sort de dessous la chasuble.  Le revers de celle ci est parcouru de cercles enserrant un quadrilobe sur jaune d'argent, et s'ouvre à plat à l'arrière du donateur, dont l'orfroi présente un saint Pierre dans une niche. La chape bleue, dont nous n'avons qu'un petit morceau, est brodée de motifs végétaux. Le mors de chape prend une proportion excessive, et est faite, semble-t-il de tissu. Deux éléments de la soutane violette apparaissent au collet et aux manches, d'où sortent les deux mains jointes, pour qui il a été utilisé le verre du même violet que pour les visages.

Le chanoine donateur et le saint à l'épée.

De Blois parle bien d?<<un autre chanoine>>. Le Men, d?un<< chanoine à genoux présenté par un saint qui tient une épée. >>,  Alexandre le Grand<< un chanoine présenté par un saint>> De ces deux personnages, il ne reste quasiment rien, si ce n'est une pièce de la chape au dessin bien usée.

        Saint Paul.

Dernière lancette de cette baie, le personnage ne manque pas de stature, posé devant la tenture bleue au damas exécutée au pochoir sur la face intérieure. Cette tenture, comme les quatre autres, prend une forme concave dont la courbe est indiquée et par le galon supérieur jaune et par la franche inférieure de la même couleur.

Robe verte, dont on ne voit que la partie haute et le bas. Longues manches, dont la gauche est même retroussée. Chute très longue, aux plis cassés, traînant sur le sol  et ne laissant entrevoir que les doigts du pied gauche, et un élément du second .

 Manteau violet, et non morceau d?étoffe, jeté sur l?épaule comme pour saint Pierre, fermé au cou avec une broche jaune, tout en laissant apparaître un petit triangle du vert  de la robe.A gauche, élèment du manteau après restauration. Les plombs de casse ci-dessus ayant été supprimés et remplacés par des incrustations et collages

 L'auteur y a utilisé la même technique de pliures très ombrées et cubistes, mais en moins grand nombre que pour le manteau de saint Pierre, la retombée de ce vêtement ne le permettant pas. Le pan gauche de ce manteau est remonté sous le bras droit, et, est, semble-t-il, coincé par ce dernier, dont la main s'ouvre vers le sol. La main droite, au bout d'un bras gauche relevé à l'horizontal, tient obliquement l'épée dont la lame est exécutée dans un verre bleu très clair. Jaune sont les quillons et le pommeau de l'épée.

Le visage, qui prend la même direction que celui de saint Pierre, nous donne l'impression d'être plus allongée, cela grâce à la barbe plus longue et pointue et aux cheveux moins épais qui tombent le long du cou. Comme on la vu pour le donateur chanoine et le saint évêque, pour dessiner les grands traits du visage, le verrier a pris le parti d'employer le même poncif, tout en se laissant une certaine liberté. Ici la barbe et les moustaches sont moins bouclées, plus effilochées, emmêlées, les yeux levés sont sans lourdes paupières, les cheveux bien plus bouclés, et sur la joue gauche pousse une grosse verrue  d'où sortent cinq poils. Tout cela sur un verre rose, repris pour les mains et les pieds, sur lequel joue une grisaille brune.

Les dais.

Tout d'abord, il faut exclure les deux dais des extrémités, chacun composé de trois panneaux, puis les trois têtes de lancettes centrales, dont la présence de bustes d'anges ne semble pas être une pure invention.

 Sur  les panneaux inférieurs nous découvrons le bas de leur aube ou robe d'origine. Mais le fait qu'ils jouent des instruments de musique et tiennent le blason timbré d'un aigle, ici couronné, doit être de pure invention, aucun texte ne nous l'indiquant. Le restaurateur du XIXe siècle aurait-il trouvé une pièce ancienne pour s'en inspirer,  pourquoi alors n'aurait-elle pas été restituée ? Pourquoi avoir mis cette armoiries sur les trois têtes de lancettes ? Une, au dessus de Charlemagne aurait suffi. Nous sommes en 1873.

La courbe de ces premiers étages de dais  se retrouve dans les baies 123 et 126. Comme ceux de ces deux baies, la baie 121 offre aussi au milieu un gable accompagné tout au long de sa monté, et jusqu?au sommet, de fleurons. Ce gable s?appuie sur un balcon dont les balustres, ajourées de quadrilobe, et de formes losanges séparés par deux montants. Sur la tablette court une succession de fleurs de lys. Deux colonnes avec pinacle calent le tout.

Le deuxième étage démarre en retrait sur une base triangulaire qui monte jusqu'au haut, encadré de deux éléments arcs boutants avec claire voie  surmontés de deux baies cintrées. Aux extrémités, démarrent les deux colonnes, de nouveaux accrochées par un arc boutant, qui supportent les anges. La partie centrale, percée de deux baies de deux lancettes trilobées, donne assise à un socle ou terrasse sur laquelle se tient un personnage qui pourrait être David jouant de la harpe. Le seul d?origine étant celui de gauche. Le restaurateur, se trouvant devant un manque des deux autres personnages a, semble-t-il, pris la parti de répéter cet hypothétique David deux autres fois. De plus il ne savait rien des architectures de la première et dernière  lancette et encore moins de la présence possible de personnages.

 Dans cette architecture les pièces étant identiques de coupe et de dessin, seules des marques de repères les différenciant lancette par lancette, David pouvait être à n'importe quelle place. Il porte un chapeau, à front de tricorne et bombé sur l'arrière. Une barbe collier très fournie, colorée au jaune d?argent, encadre le visage qui est un peu incliné. La main droite, dont le bras sort d'un manteau à larges ouvertures pince les cordes de la harpe.

Le rideau à décors de losanges s'enfonce en biais dans la niche, laissant apparaître sur le galon une suite de lettres dont nous n'avons pu éclaircir le sens. Il s'agit d'une suite désordonnée  de E, de M, de H, de M de A répétée quatre fois dont deux, ceux de droite, posées à l'envers.

Au-dessus, foisonnement de gables, de pinacles couronnés de fleurons à l?inévitable jaune d'argent, qu'entourent deux robes d'anges exécutées chacune dans une seule pièce de verre mais de teintes différentes, verre verdâtre pour l'ange de gauche du panneau C5 et verre d?une teinte d'ocre léger  pour celui qui lui fait vis à vis7

Sur ces robes on relève quelques gravures de repères : G pour le panneau c5, 6 pour le panneau b5, w pour le d5 et des 9 sur le panneau d4. Le ciel, ou fond, prend alternativement des couleurs de violet rouge ou de vert.

 
   

Notes,

1, Arch. Dioc. Quimper, Registre de Boisbilly, 8 L 1.op. cit., p.121.
2, R.F.Le Men, op.cit., p.131.
3, Abbé Alexandre Thomas, Visite de la cathédrale de Quimper. Op.cit.p. 107.La cathédrale de Quimper, op.cit.p 47
4, par panneau entendre lancette.
5 Le Men appelle camail ce qui est en fait une chape ; Note de Castel.
6, « Le Vitrail Roman » Grodecki, Brissac, Lautier, p. 94-95.
7,dans la baie 124, on retrouvera une double clé, mais un peu moins grande et de couleur jaune.
8, Sur la robe d'un ange, on relève une tache de jaune d'argent. Elle provient, lors de la cuisson, de la superposition de deux couches de pièces, le lit de plâtre les séparant n'ayant pas empêché la projection, à une certaine température, d'éléments de jaune d'argent. La pièce posée au-dessus se révèle, par le dessin, être un pinacle, et de plus, d?une dimension inférieure à la première.

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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 08:27



                        QUIMPER
        CATHEDRALE SAINT-CORENTIN

                        BAIE 114

            Troisième lancette ©

                    Sainte Marthe
protectrice d'une épouse de Lézongar.




J?ai posé ce mot d'épouse, car nous n?avons aucun renseignement sur ce fait. Elle porte bien cependant les armoiries des Lézongar. Elle est placée ici dans la même baie que son éventuel époux.

 Il ne fait pas de doute que c'est la même main qui a peint les deux personnages. Cette façon de travailler ne se retrouve dans aucune  baie, encore présente dans la cathédrale, bien que nous ayons trouvé que les pièces des colonnes, du moins ce qui nous en restait, étaient identiques à celles de la baie 129. Nous verrons plus loin quelques analogies avec la baie 123.

La place de cette dame ?

Elle  est bien dans cette baie. L' aveu relevé par l'historien Le Men le confirme. Mais est-ce bien l?épouse de ce Christophe. Et Ronan,  s'agit-il de son frère ou de son fils ? Ils sont  tous deux chevaliers en 1495, date assez proche de celle que l'on pourrait attribuer à cette baie.

Nous ne connaissons pas son prénom. Avons-nous  le droit de lui donner celui de sa sainte protectrice ?  Comme le dit Emile Male,  il y a bien une raison pour que le donateur ou la donatrice ait choisi leur protecteur.

Témoignage de sa présence à la cathédrale.

A signaler les quelques lignes d?Auguste André , fin XIXième, sur la présence  dans la chapelle de la Victoire avec d'autres panneaux  d?une<< Marguerite de Lézongar, dame de Kerméno, présentée par sainte Marguerite, vêtue mi-partie de gueules à 3 macles d?argent et d'azur, à la croix d'or cantonnée d'une fleur de lys d'or ; ce dernier parti se retrouve sur l?un des personnages représentés dans une fenêtre du transept méridional : ce sont les armes des Lézongar ; les vêtements et les tentures sont de brocard, dont les dessins sont rendus sur la vitre avec la plus grande richesse.>>15



Est-ce bien la même dame de Lézongar ?

A-t-il confondu sainte Marguerite avec sainte Marthe ? D?où tient-il ses renseignements ?  Il l'indique.16 Entre autres, il cite De Blois avec la nouvelle édition  du Dictionnaire d'Ogée. Je n'ai rien trouvé aux pages indiquées.

Une Marguerite de Lézongar existait bien, fille de Jeanne du Fresne, morte en 1538 et première épouse de Roland. Elle ne pouvait porter les armoiries décrites.

Dans ces deux panneaux, l?ensemble des pièces anciennes est arrivé jusqu?à nous.

Description de la scène.

Cette scène est dominée par un choeur rouge avec voussoirs en anse de panier et clef, reposant sur les sommiers de deux colonnes et  trois baies en verre bleu dont les deux extrêmes possèdent deux lancettes trilobées semblables à la lancette précédente.

Les mains jointes, comme beaucoup de pièces voisinent des ferrures,(barlotières) ont disparu. Cela  est dû à la rouille qui ,en gonflant, les brise.

.     Le rideau, ou tenture, dont le galon se courbe vers l?intérieur, est de couleur verte à damas intérieur. Il est exécuté sur du verre soufflé en plateau. De celui-ci, nous avons pu exécuter, sur la face extérieure, un relevé des courbes parallèles et ce travail nous a permis d?estimer que ce plateau de verre avait un diamètre d?un minimum de soixante seize centimètres.

Cette dimension de plateau se retrouvera dans d'autres bais de la cathédrale.

    Sainte Marthe
Nimbé de jaune au XIXe, le visage de sainte Marthe, en verre incolore,17 se baisse vers la donatrice. Il est encadré de longs cheveux,18 au jaune d'argent, qui tombent sur les épaules des deux côtés. Ils sont maintenus sur le sommet du crâne par un serre-tête.

Son manteau de couleur rouge est agrémenté du damas sur la face extérieure, avec les défauts de cette solution qui apporte sur la grisaille une culture de champignons. Ce vêtement est bordé de passement blanc perlé. Des éléments d?une robe bleue à emmanchures jaunes sont encore présents.

 De la main droite, cette sainte tient une petite croix, en verre jaune, qui porte aux extrémités des boules tronquées égayées de perles.

Sa main gauche repose sur l'épaule de la donatrice. Nous avons relevé au dos de la pièce de verre utilisée pour son visage, une marque de gravure,  qui semble indiquer l'axe du milieu du panneau.19.

Le galon supérieur du rideau, de forme concave, ne porte pas de texte mais une succession de graphisme qui utilise des losanges carrés encastrés les uns dans les autres, losanges entourés de perles et de ronds concentriques.

 Le prie-Dieu, qui possède deux petits pieds, se présente de trois quart. Sa structure qui imite ici le faux bois, est de couleur mauve. Il est recouvert sur la tablette supérieure d'un petit tissu rouge sur lequel est posé le livre d'où pendent deux fermoirs ou sceaux. Le dessinateur, épris de réalisme, y a indiqué le tenon de la traverse horizontale.


La donatrice
A genoux, la possible Marthe de Kermeno, épouse de Lézongar, porte une coiffe.  aux parties rabattantes, qui encadrent d?habitude le visage d'une jeune épousée, et tombent jusqu'aux épaules, Ces pièces de la coiffe sont de couleur violette.  Quant au fond de cette coiffe, c'est une résille, ou filet, faite de losanges agrémentés de perles à chaque intersection et aux centres.

Un double collier torsadé d'or supporte un gros bijou ovale au centre rouge, qui pourrait bien être un camée. Celui ci repose sur un chemisier à poils, probablement d?hermines 20 s'ouvrant sur le devant, comme l'indique la présence de deux boutons, au-dessous du bijou.


La robe, violette à l'origine, cède la place, à hauteur de ceinture, aux armoiries des Lézongar et des de Kerméno, sans pour cela perdre sa texture de robe, avec ses plis, ses ombres. La pose agenouillée de la donatrice repoussent vers l?arrière la croix d'or de l?époux. La  coupe de la pièce de rouge centrale, encore dans les trente centimètres, est d'une très bonne qualité de coupe avec ses redents, et ses incrustations. Malheureusement les grisailles posées aux dos pour l'ombrer ont accéléré le phénomène habituel d?altération. Les deux macles d?argent visibles sur cette partie de robe nous offrent aussi cette dextérité avec chaque fois un chef-d'oeuvre lors de la double incrustation du losange rouge dans le macle blanc, puis dans le verre rouge de la robe. Cette dextérité se retrouvera dans des pièces encore bien plus compliquées et plus fragiles des dais.
    La Tarasque
Derrière, en position verticale, empiétant sur la robe, et bien mal restauré, il en manque une moitié de la bouche, apparaît le tarasque, à l??il jaune incrusté en chef d'oeuvre, Cet animal monstrueux est ici long de plus de trente centimètres, de couleur bleue, avec une aile aux membrures arrondis, du même violet que celui du prie-Dieu.

     Du sol, au rouge violet, au dessin à base de demi losanges, proches des gaufrés fréquents dans l?art roman, enlevés au bois sur grisaille, il ne restait que deux petites pièces, à gauche et entre  les deux pieds du prie-Dieu. Le restaurateur du XIXe, ou du XXe, je pencherais pour ce dernier, avait proposé un herbage, mauvaise copie de la lancette précédente. C?est pourquoi nous avons rétabli ce sol..

Les  dais dont trois d?origine
     Dans cette baie, trois dais sur quatre sont d'origine et remplissent les trois premières lancettes, dont celle  de la Donatrice. Certes ils  n'ont pas traversé cinq siècles sans dommage, et présentent de nombreux plombs de casse et de pièces XIXe et XXe.

Ces panneaux, comme les quatre des donateurs devaient être très sales, lors de la dernière restauration ou de la pose d'après la guerre 39-45, car le dais XIXe, comme les quatre autres de la même époque, était recouvert d'une couche d?une peinture d?un gris vert granuleux au doigt, qui n?avait rien à voir avec une grisaille, et qui se révéla difficile à enlever. Exemple de bonne volonté pour atténuer les effets de vitraux plus récents, mais qui aurait pu abîmer les grisailles anciennes à jamais.
Même auteur
Nous avions relevé plus haut, que les colonnes de cette baie et celles de la 129, avaient une même main comme auteur. Ici, les dais, sont, si ce n'est de la même main, copiés sur la baie 123. L?analyse de la pose des grisailles et la façon  de les poser confirme cette hypothèse, comme divers détails.

   
   
Même importance des échappés sur le ciel, vertes pour le a3, bleues pour le b3 et rouges pour le c3, et ici encore plus accentuées par les trois ouvertures du second étage, qui sont vides de meneaux. Ces baies vides d'éléments ne sont-ils pas là pour rappeler, qu'avant 1469,21 les baies de la nef étaient ainsi. Cette baie aurait-elle été exécutée avant celles de la nef et particulièrement la 123  alors que pour moi le transept est arrivé en dernier ? En tout cas cet atelier travailla dans le transept et la nef, mais sommes-nous encore tout à fait sûr.

Les ch?urs que surplombent ces dais présentent la même distribution et parfois la même coloration. Cela est remarquable avec le c3 de la 123 et le c2 de celle-ci la 114.
            La distribution de la lumière.
Le principe de distribuer la lumière vient ici parfois de droite, c?est le cas du dais en c4, parfois de gauche, pour le dais d4. C?est semble-t-il au bon vouloir de l'auteur.

Cela va à l?encontre des autres baies, choeur, nef, transept ou la dominante de provenance, l'Ouest, est, en gros, toujours la même, que les baies soient ou Nord ou au Sud. C?est le cas de la baie 123, avec  cependant ici et là un élément que le peintre a fait ressortir avec une lumière contrastée.

Comparaison avec la baie 123

Ce dais s'étale sur trois paliers. Au sommet pas de fleuron,  mais une boule ovalisée terminant  un toit pointu à six pans, comme la 123, dont  trois sont visibles, et dont la base est cachée derrière une balustrade courbe  composée de fleurs de lys en continu, ou de feuilles d?ache, 22 pour  le A3, mais malheureusement aux motifs décapités pour les deux autres.

     Dessous, une corniche composée de moulures aux talons renversés, puis une petite tour, dont le baie centrale offre deux lancettes trilobées et un réseau. Les deux autres baies, vides, sont à moitié cachées par deux pinacles couverts de boutons. Même processus pour la 123.

Au-dessous d'un vaste parapet percé de créneaux, ceux-ci n'existent pas en 123, et d'où démarrent quatre pinacles dont les deux cités plus hauts, l'édifice prend de l'ampleur avec ses trois baies en claire voie, et ses arcs-boutants accrochés au haut des colonnes montant depuis le socle  La 123 a rempli sa baie centrale de deux lancettes trilobées et les deux autres, cachées par un pinacle, dont on n'a que le socle en 114.

Ce parapet, à trois faces, est, entre deux moulures en boudin, agrémenté de graphismes divers : suite de losanges avec perle au centre, pour le c3,  suite de doubles cercles séparées par deux perles, pour le a3, et  faisceau de figures formée de lignes courbes répété par renversement, chez le b3. Détails que ne possèdent pas la 123.

Cette dernière a simplifié la coupe de la galerie du premier étage qui surplombe le choeur. La courbe court de droite à gauche sans détour. Ce qui n'est pas le cas pour la 114, où la pièce du fronton, avec ses deux culs de lampes, ses deux socles et ses deux moitiés de colonnes, est  d?une coupe accumulant les difficultés.

Autre différence, avec dans cette galerie, une suite, entre deux cordons, de petites ouvertures rondes évidées, garnies certaines  de deux écoinçons en tête à cu, d'autres de quadrilobes et au centre un seul avec un vitrail losangé.

Lorsque la 123 offre un immense fleuron sur ce fronton, la 114 joue avec des feuilles enveloppées.23 Celles-ci se retrouvent à droite et à gauche du dais de la 123.

A noter  quelques pièces gravées dans ces dais. Pour le c3, des 3 inversés sur les pièces de verre bleu, et sur le d3 des g à petite tête et gros ventre.

NOTES
16, références données par Auguste André : De Blois, nouv.éd.du Dict.d?Ogée, II, p.419, 419 ; Philippe-Lavallée, Ass.Bret.,classe d?arch., Congrès de Quimper, séance du 20 septembre 1847, Bull., t.I, 1 re livr. ; p. 25, et supplém. A la 4e livr., p. 263 ; Pol de Courcy, Guide de Nantes à Brest, p.252 et  La Bret. Contemp ., p.8.
17, Dans la liturgie, puis après dans l'iconographie chrétienne, le blanc fut attribué aux femmes et aux vierges. Il fut aussi au Moyen Age une couleur de deuil, et de là vient le nom de Blanche de Castille qui vécu un long veuvage. En attendant l'apparition de la sanguine, fin XVe, le violet est utilisé pour les visages, mains, pieds des hommes. Dans cette baie, pour l?Enfant Jésus, le verre incolore est utilisé, il en a été de même dans la baie précédente.
18, Les longs cheveux tombant sur les épaules, signe d?innocence, sont l?attribut des vierges, des jeunes filles. Ils peuvent être aussi une parure mondaine comme pour Marie- Madeleine . Ils indiquent la vie dans le désert, saint Jean-Baptiste, Marie l?Egyptienne. Le Christ, avec ses cheveux longs, se conforme à la coutume des Nazaréens.
19, Cette gravure indiquant le milieu du panneau apparaît souvent dans les baies de la cathédrale. Parfois longue de deux à trois centimètres, elle peut prendre jusqu?à vingt centimètres et passer sur plusieurs pièces successives. De quand date-elle ?  Montaient-ils les panneaux à l?envers et axaient ainsi leur panneau pour régler les filets ou les dimensions de largeur ? Cela date-il d'une restauration ?
20, Nous retrouverons l?emploi de l?hermine dans la baie 129. Elle est utilisée entre autre, pour la Vierge dans la baie XVe de Concarneau. L'animal et sa fourrure obtiennent un statut vestimentaire et insignologique lié à l?exercice ou délégation de pouvoir. Ce n'est plus une fourrure mais un symbole, doublure au début, elle passe progressivement de l?intérieur vers l'extérieur. La Bretagne, terre d?Europe.
21.R.F.Le Men, op. cit., p.242, Il nous apprend et nous en découlons qu'il n'y avait probablement pas de vitraux à cette date, lorsqu?une tempête renversa << les cloisons en planches des fenêtres du haut de la nef, du côté de l?évêché.>>
22, Plante appartenant aux ombellifères. Le dessin de sa feuille qui ressemble au trèfle est très employé dans les chapiteaux gothiques.










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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 08:36
CRETE, CROQUIS  DERNIERE SEMAINE DE JUIN 2OO7

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 20:06


                CATHEDRALE SAINT CORENTIN de QUIMPER

                BAIE 114  FIN QUINZIEME SIECLE
                            Deuxième lancette (b)

            Saint Christophe présentant
            Christophe de Lézongar.

Les trois panneaux composant ce tableau sont quasiment anciens, et de la fin XVe, si ce n?est le socle.

C?est la première fois dans cette étude sur les vitraux anciens de la cathédrale que nous rencontrons la disparition de ces socles. Nous verrons par la suite que dans la nef, elle est due, semble-t-il à une nouvelle pente de la toiture des bas côtés, postérieure à la pose des vitraux.

Les colonnes,
soutenant les dais que l'on relèvera ici, et dont il ne restait que de petits éléments,dus aux déposes successives pour restauration ou pour protection lors de la dernière guerre, ne seront pas souvent présentent, dans les baies, dans le choeur, elles furent quasiment toutes présentes et de plus grandes largueurs.
 
Sur fond de tenture rouge, trois personnages.

C?est sur un fond de tenture rouge à gros damas posés sur la face intérieure, dont certaines pièces de verre dépassent les quarante centimètres de long,  ainsi dans le manteau de saint Christophe, nous en trouvons une de trente huit centimètres12, que l'auteur inconnu pose ses trois personnages, trois, car nous oublions trop souvent l?enfant Jésus dans la présentation. Ce dernier n?étant plus mis qu?au titre d?attribut de saint Christophe, comme l?arbre déraciné ou l?eau.

Ici,  cependant, comme dans beaucoup de cas, c?est lui, l?enfant Jésus, qui domine et qui de sa main au doigt levé donne une âme à cette pose par trop statique, où trois visages suivent la même oblique qui fait la liaison entre les mains jointes du donateur et celle de l?enfant.

Cet enfant Jésus est posé, bien à cheval, sur le dos de saint Christophe, un pied à droite, un pied à gauche, vêtu d?une robe ample d?une teinte violet parme,  robe agrémentée d?un collet ornée de perles et autres graphismes.

Le visage,  présenté de trois quart vers sa droite, comme les autres personnages,  et sur lequel les cheveux de grisaille noire courent en vagues de boucles colorées au jaune d?argent,  a été pris ainsi que les deux mains et les pieds dans un verre incolore, Il en est de même du collet. Cette pièce de verre est, sur la face extérieure, mangée de cratères là où le jaune d?argent n?a pas été posé.

Tandis que la main droite, levée à la hauteur du visage, bénit, la gauche retient la base du globe terrestre,  traité au jaune d?argent sur verre incolore, surmonté de la croix, elle aussi en verre incolore.

A droite et à gauche de cet enfant Jésus, le galon jaune de la tenture offre, à gauche, entouré d?une succession de perles jumelées, un texte dont seul est compréhensible les trois premières lettres : S A I N puis I V L I.E.N.13 Les six dernières, de l?autre côté des épaules de l?enfant Jésus, aux graphismes très libres, ne nous donnent au premier abord rien d?approchant de ce qu?il aurait du être tout ou partie de : CHRISTOPHE.       

     Encadrant la tête de l?enfant, deux chapelles aux voûtes bleues avec chacune une baie  à deux lancettes trilobées surmontées d?un écoinçon. Ce dernier, comme les têtes de lancettes a une forme  proche d?une pointe de flèche. Pour ces baies, il a été posé une grisaille grise très dense sur un verre incolore. Un enlevé à la brosse permet de faire apparaître les meneaux.

Le saint Christophe ne porte pas de nimbe, comme pour la 113.  Quant au visage, il est malheureusement du s XIX.
.Cette perte de la tête XVe nous interroge sur le fait de savoir si, à l?origine, il dialoguait, la tête tournée vers l?enfant Jésus, qui lui possède son nimbe jaune. Habitude iconographique, il s?appuie de la main droite sur un frêle tronc d?arbre, tiré d?un verre jaune dont la face extérieure est cratérisée. Ce verre, plusieurs fois utilisé dans cette baie, présentera toujours les mêmes défauts.

Pour la main droite, comme la main gauche, qui ici dans un geste d?accompagnement repose contre le dos du donateur, c?est un verre de couleur rose plaquée sur un bleu très clair qui a été choisi. C?est la condensation, en étoilant de petits cratères  le rose de la surface intérieure du verre, qui nous permet de connaître la composition du placage, sans avoir recours à un écaillage désastreux.

un foulard élément ancien.

De la tête originelle, il reste cependant un élément, en plus d?une indication de cheveux, un foulard tourné et noué, et flottant sur sa gauche, direction prise dans les crucifixions par le linge recouvrant le bas ventre du Christ. Mais ici, il n?y a pas de rapport. Ce foulard accentue simplement le mouvement d?avancé du passeur qu?est saint Christophe, qui prend ici, vu le sujet, une pose statique, rendu  obligatoire par son rôle  d?intercesseur.

Il porte un manteau vert, à galon orné de perles blanches, dont la doublure rouge, agrémentée d?un bouton jaune, apparaît avec un élément du col rabattu à l?échancrure du cou. Un damas égaie ce manteau. A l?opposé de celui que l?on trouve sur les rideaux de fond, ce damas est posé du côté extérieur.

Nous avons relevé à la cathédrale, sur les pièces de vêtement, une dominante de pose de damas sur la face extérieure du verre, mais nous ne pouvons en faire une règle.14 Malheureusement, comme c?est le cas pour ce manteau, la grisaille, donnant le dessin, qui n?a pas été enlevée lors du travail au pochoir, est le champ d?une culture de cratères.

Derrière le donateur, et un peu en retrait, la jambe gauche du saint Christophe, malheureusement XIXe, entre dans l?eau. Verre bleu gris où la grisaille et le trait dessinent des vaguelettes d?une chute d?eau faites de boucles sucessives, proches du motif d?ornementation appelé flots grecs.

Christophe de Lézongar prend la pose de tout donateur, en orant, à genoux sur un coussin rouge à l?unique pompon et aux  motifs  de fleurs et de feuillages. Cette pièce a été diminuée, au cours des ans, d?une bonne partie.  Dessous, le sol  de couleur verte  reçoit diverses petites plantes dessinées aux traits de grisaille.

Sur le prie Dieu, jaune,  où s?ébauche une perspective pas encore au point, repose, directement sur le bois, et posé de biais, le livre ouvert des écritures, dont six traits de grisaille veulent imiter, sur la page de gauche, le texte. La tranche de ce livre, travaillée au jaune d?argent, est balayée d?une suite de X en enlevés.

Quant à la page de droite, elle est à moitié cachée par les deux mains jointes du donateur. Un verre rose terne, le même que celui  des mains du saint Christophe, est ici utilisé, avec un  trait noir pour dessiner les doigts. Le médius et le petit doigt de la main gauche portent chacun une bague. Il en est de même pour l?index de l?autre main.

Ce verre rose est aussi utilisé pour le visage, dont les cheveux, très bouclés, sont dessinés avec un pinceau très fin. Ceux ci se terminent très fournis à l?arrière, prenant la forme d?un chignon. Ce verre rose est malheureusement, pour cette pièce, un champ de culture pour de gros cratères, dues ,comme nous l?avons déjà vu, à la pose sur la face extérieure d?une grisaille ombrée.

Ce donateur revêt une cotte d?armes bleue dont le collet a trois niveaux. Sur cette cotte il porte une croix d?or cantonnée à dextre d?une fleur de lys de même. Ce n?est pas ce qu?a vu Le Men.
Description de la cotte d?armes
Un canon d?avant-bras,  en deux éléments, apparaît sur le bras gauche, au dessus de l?épée dont seuls apparaissent la poignée rouge et les quillons recourbées vers le bas. La lame est dans un  fourreau de couleur  violette- Cette enveloppe est faite dans une pièce de verre de trente-neuf centimètres de long.
Cinq centimètres d?une cotte de mailles dépassent en deux endroits sur sa cotte bleue,  nous permettant de découvrir deux tassettes.

Les jambes sont protégées par des cuissards, genouillères, jambières. lacées, et solerets. Ces pièces d?armures sont exécutés en  un verre incolore grisaillé et dépoli au dos. Des rivets ou écrous, animent ces pièces.

Aux genoux, des plates à décors, dénommées rouelles, protègent les jointures. Le bleu acier que l?on a trouvé avec le saint Michel de la 113.n?est pas utilisé ici.

Le heaume, couronné d?un panache rouge est posé sur le sol vert. Sa présentation est intéressante.

Son profil est bien angulaire et pointu, offrant ainsi aux coups de l?adversaire une surface oblique qui déviera leurs courses. La visière n?est pas montée sur des pivots latéraux comme il en est l?habitude. Le heaume est coupé en deux dans la partie inférieure Une fente longiligne ferait office de visière et de vantail. Cette pièce d?armurerie n?est pas en manque de décors relevés au jaune d?argent : cercles, cordons. Dans le bas une boucle pivote et dont le but semble, en même temps, de fermer les deux parties du bourrelet inférieur, et d?accrocher ce casque ailleurs. A l?arrière apparaît attaché un axe ou pivot qui permettrait semble-t?il l?ouverture.

Ce heaume serait donc enfilé par l?arrière de la tête et fermé devant. Ce serait la première supposition. La plus sérieuse, car tout le dessin de cette armure est plus décoratif que réaliste, pour exemple la façon de traiter les genouillères, c?est qu?il s?agirait d?un heaume de joute. Celui ci diffère de ceux de combat, car il est solidement bouclé sur la poitrine et dans le dos. Ce serait là le pourquoi de cette boucle et de l?axe arrière.

A noter un autre détail réaliste avec les éperons qui sont maintenus par une première lanière passant sous les plates du soleret à la hauteur de la cheville et, une seconde sangle partant à angle droit sous la voûte du pied. Petit détail que nous n?avons pas encore trouvé ou remarqué sur les armures des seigneurs donateurs que nous avons eu l?occasion de restaurer jusqu?à maintenant.





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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 13:57
Un chevalier à genoux vêtu d?une cotte bleue sur laquelle est une croix d?or. Il est présenté par saint Christophe.- Christophe de Lezongar.

        Cathédrale Saint-Corentin
                    baie 114
            Vitre de Prat ar Raz

                    Transept, bras sud, mur est.

            Les lancettes b et c sont de la fin du xve
        Les deux autres lancettes, la a et d sont du xixe


                Les constats des historiens
                    du XIXième siècle


La lecture des constats des historiens du XIXième siècle nous offre une description des vitraux bien différente de celle que l?on trouve actuellement.


Vitre de Prat ar Raz, tel est le titre que donne Aymar de Blois , 1760-1782, à cette fenêtre de quatre lancettes trilobées, dans le registre de Boisbilly (1), et voici ce qu?il relève
<<
Le vitrail représente un seigneur à genoux (seconde lancette actuelle) revêtu de sa cotte d?armes bleue, à la croix d?or, une fleur de lys de même couleur au quartier droit. Il est présenté par saint Christophe; on croit que c?est un Lezongar, sieur de Prat ar Raz2 .
Sa femme(troisième lancette actuelle) est derrière lui présentée par sainte Marthe. Sa robe est moitié des armes de son mari, moitié des siennes propres, qui sont rouges à trois macles d?argent. Ce sont celles de Kermeno3 en Vannes. Les deux premiers panneaux sont détruits. Sainte Marthe est reconnaissable par la Tarasque4, espèce de dragon qui l?accompagne : ce panneau de vitrail a été transporté dans la chapelle de la Victoire
.>>

     Le Men, 1837, nous offre une autre description.

<<
1 er panneau.- Une dame à genoux présentée par sainte Marthe (troisième lancetteactuelle). Sa robe est partie des armes de son mari représenté dans le deuxième panneau, et des siennes propres qui sont : de gueules à trois macles d?argent.- Ce sont les armes de la maison de Kermeno, dans l?évêché de Vannes.
2 er panneau (neuf) (quatrième lancette actuelle).- Un chevalier à genoux portant pour armes : d?azur à la croix d?or cantonnée à dextre d?une fleur de lys de même, présenté par saint Ronan, ermite. Ronan de Lezongar seigneur de Pratanras.
3 er panneau (deuxième lancette actuelle)
 ?
4 er panneau (neuf) (n'existe pas actuellement dans cette baie).- Ecuyer portant une bannière écartelée au : 1, d?azur à la croix d?or cantonnée à dextre d?une fleur de lys de même ( Pratanras) ; au 2, de sable à une fasce échiquetée d?argent et de gueules ; au 3, d?azur à sept macles d?argent ( Le Saux, seigneur de Pratanros,6 en la paroisse de Penhars) ; au 4, d?azur à trois mains d?argent en pal 2 et 1, chargées d?une cotice de gueules (Guengat)7

Le Men 8 ajoute qu?il a<< rétabli cette verrière d?après un aveu fourni au roi, le 4 avril 1731, par François Dorval, seigneur de Kergos.>>


Voici le troisième inventaire.1892, celui d? Alexandre Thomas,abbé, qui correspond exactement à ce que nous voyons actuellement et  ce depuis 1873/1874, ici, restauré en 1992-93.

1   
Saint Pierre présentant un seigneur qui porte les armes écartelées : 1° de Pratanras, 2° armes inconnues, 3° de Pratanros, 4° de Guengat. ;
2 Saint Christophe présentant Christophe de Lézongar ( ou Pratanras) ;
Sainte Marthe, présentant la femme du précédent, née de Kermeno ;
3 Ronan de Lézongar présenté par saint Ronan vêtu en ermite ( Ce détail montre que ce panneau est moderne, car autrefois l?on donnait toujours à saint Ronan les attributs épiscopaux.)


     Alexandre Thomas continue en faisant remarquer que
si l?on trouvait en trois fois et dans  des lieux et dates différents, choeur, transept et nef, des représentations de la même famille, c?était que
<< les enfants ou petits enfants ne voulurent pas se montrer moins généreux que leurs ascendants.>>

     Après cette page de présentation de la baie, il faut souligner que nous nous trouvons, pour ce qui est des vitraux anciens et d,origine, devant quatre panneaux figurés les b1, b2, et les c1, c2, plus les dais au nombre de trois sur quatre. Ces derniers éléments n?ont jamais intéressé les historiens quimpérois. Ce qui ne fut pas le cas du verrier parisien Ottin qui dans Le Vitrail en reproduit plusieurs.10

Il semblerait donc que le restaurateur du XIXième siècle, Lusson ou Lefèvre, ait préféré mettre les deux ensembles XVe côte à côte, ne suivant pas en cela les conseils de Le Men. Ce que ce dernier confirme dans les premières pages de sa monographie : << Je dirai une fois pour toutes, que la restauration des vitraux,(photo ci dessous) ,a été faite d'après mes indications, qui n?ont pas été toujours fidèlement suivies.>>11 Autre exemple, dans cette baie, le quatrième panneau ( entendre lancette), avec écuyer portant une bannière écartelée, a disparu, par contre les armoiries sont portées par le donateur inconnu de la première lancette, oeuvre du XIXe.

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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 04:59
                QUAND LES BLOCKAUSS
                                           ONT PRIS DES COULEURS.
ET DE L'AGE              SUR les PLAGES
                     VIVANT DE SABLE
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17 juin 2007 7 17 /06 /juin /2007 17:34


D


.


 





I











 




 

 

































Cathédrale Saint-Corentin de Quimper



                                BAIE 109.
                ci-dessous avant restauration




            Baie à quatre lancettes trilobées,
          à trois panneaux de vitrail du XVième par lancette.


5 panneaux sur 12 ont disparus, il s?agit des quatre dais et du bas de la lancette où saint Michel terrasse le dragon. Un seul visage, sur les quatre, manquait, il s?agit  de  celui de la sainte Marguerite
                            ci dessous après restauration


 

L?archiviste historien de la cathédrale la fin du XIX°  Le Men nous laisse un premier inventaire de cette baie.


1er lancette ? Saint Georges reconnaissable à sa cotte d?armes blanche d?une croix rouge dite «  croix de Saint-Georges » et au dragon qu?il perce de sa lance.
2° lancette ? Saint Julien, sous la figure d?un chevalier armé, vêtu d?une cotte d?azur, portant sur la poitrine une croix d?or. Sa main gauche s?appuie sur un bouclier armorié des mêmes armes que l?on remarque encore sur la bannière, ou pennon, qu?il tient de la main droite. Ces armes sont celles de la maison de Pratanras, en la paroisse de Penhars. Ce saint Julien, n?est pas le saint du même nom qui fut premier évêque du Mans ; c?est saint Julien, dit l?Hospitalier, ou le Pauvre, qui avait été militaire et dont la fête se célébrait le 12 février. Il était le patron d?une des paroisses de Quimper. Il existe sur lui un ancien cantique rempli de circonstances merveilleuses, que l?on chantait autrefois dans nos campagnes.
3° lancette? Sainte Marguerite foulant aux pieds un dragon.
4° lancette ? Sainte Catherine, appuyée sur une roue.

.
                Cousine de la baie 111 !
Il est intéressant de noter que  plusieurs éléments architecturaux sont identiques à ceux de la baie 111. Il s?agit  des socles, de   la tenture  qui prend la même courbe dans le haut, des colonnettes des côtés,  de la partie haute du dais  à trois côtés et  de la partie terminale avec  le clocheton et les contreforts,



        Des gravures de repère au dos des pièces de verre.

 Ces gravures, nous n'en trouvons que dans la lancette de saint Georges au  second panneau (d2) à partir du bas avec un. graphisme proche d?un 7 et au troisième panneau (d3),  avec un graphisme proche d?un X . Cette dernière gravure de repère se retrouve cinq fois sur les pièces d?architecture du dais  des colonnettes et du socle. Seuls ces deux panneaux portent des gravures de repère.
        Les autres panneaux reconnaissables.
Les autres panneaux  de vitraux qui constituent la fenêtre sont très reconnaissables.techniquement.avec leurs pièces  de verre  très épaisses (proche de sept millimètres), les bords ou tranches qui sont taillés par éclatements, et la cuisson, trop poussée, en deux couches superposées qui a donné aux pièces de verre des formes concaves ou convexes aux pièces. En fondant à plus de 600 degrés, la pièce supérieure a pris la forme de la pièce inférieure. Les jaunes d?argent, par implosion, se sont reproduits sur la pièce jumelle. 

Cette mauvaise cuisson n?a  pas nuit à la qualité de la peinture, mais on peut se demander, vu la difficulté de la mise en plomb  de pièces non seulement épaisses mais tordues, pourquoi ces panneaux de vitraux n?ont pas été recommencés. Manque de temps, de verre ?.

 
Sainte Catherine

Dans cette baie, elle voisine avec une sainte Marguerite dont elle tourne allègrement  le dos, et comme elle, elle est issue d?un travail de grisaille et jaune d?argent sur du verre incolore. Elle se tient debout sur un sol au carrelage noir et blanc et  se détache  avec son grand nimbe ovale d?une tenture bleue à damas.

Son corps  se déhanche sur sa droite, sa main gauche s?appuyant sur la roue brisée, dans l?autre main, l?épée  est  dressée obliquement  et parallèlement au visage. Elle porte un long et ample manteau blanc, ne découvrant  pas les pieds, retenu à la taille du côté droit   et s?ouvrant sur le corsage rouge de la robe. Sa tête penchée tourne  de trois quart dans la même direction que la sainte Marguerite de la  baie 105 et de plus à la même place, lancette a,. Dans  un grand nimbe blanc,  sa couronne, en jaune d?argent sur une verre incolore, ornée de perles ou olives  de couleur blanche est surmontée, comme les couronnes royales, de trois hauts et fins fleurons,  eux même séparés par deux autres petits, Des cheveux, bien jaunes et bien peignées   s?échappent à droite et à gauche
 
Sainte Marguerite,

 

Père, prêtre de faux dieux, elle eut une nourrice chrétienne. Son Père, indigné de sa folie chrétienne, l?envoya garder des troupeaux. Un général la croisa un jour et en tomba amoureux. Il lui demande d?abjurer sa foi, elle refusa et donc fut torturé, vers l?an 175.

Ici elle est présentée avec un Dragon, forme du démon, qui la dévora et dont elle perça les entrailles, sortant saine et sauve

 On la découvre ici se découpant sur une tenture bleue à damas, alors qu?elle sort du dragon.

Ce dernier essaye de la retenir en mordant  un  pan de sa robe.

Comme sainte Catherine, elle est vêtu d?un manteau de couleur blanche, mais bordé d?un galon jaune aux grains de café blanc qui se retrouve sur les manches. Ce manteau laisse apparaître une chemise ou robe au jaune d?argent avec un collet des mêmes grains de café mais de tailles plus petites.

 Il va sans dire que  ce galon et le haut de sa chemise feraient  plutôt penser à  décor de chape d?ecclésiastique avec orfrois et agrafe ou mors de chape.. Ses longs cheveux  tombent nattés  de chaque côté sur ses épaules. Une tenture en verre  rouge damassée anime le fond de la niche.


Saint Julien l?Hospitalier

L?histoire de ce saint est merveilleuse et rocambolesque à la fois.

Un oracle avait prévu qu?il tuerait son père et épouserait sa mère.

Encore jeune homme, il  rencontre  à la chasse un cerf qui lui demande :
"comment oses-tu me poursuivre, toi qui doit être l?assassin de ton père et de ta mère".

Aussi il se réfugie chez un seigneur qui le marie à une riche héritière.  Voilà que celle-ci reçoit en son absence les parents de Julien et les couche dans son lit. A son retour, ce dernier les tue, croyant tuer sa femme et un amant.

 Pour expier son crime, il fait pénitence et consacre sa fortune et ses forces pour aider les gens à franchir les bras d?une rivière en bateau. Il institue des hospices  à proximité pour que ces derniers puissent se reposer.

D?où le grand nombre de chapelles, églises et lieux dits proches des bras de mer qui portent son nom : Landerneau, paroisse Saint-Julien, Quimper, qui eu  aussi une paroisse à son nom, Le Pouldu, Locquenolé, Riec sur Belon, Plonéour-Lanvern.

Surtout ne pas le confondre avec saint Christophe qui lui fait passer les rivières.

Il fut aussi, dit-on, militaire.

Donc, il est ici, devant une tenture rouge damassée, debout, sur un sol pentu à damiers noirs sur blancs, sous la figure d?un chevalier armé, vêtu d?une cotte d?azur, portant solerets, jambières, genouillères et cuissards.

Sa tête est protégée par un casque dont la visière est relevée et dont le ventaille est percé de petits trous. Il porte sur sa cotte les armes à croix jaune contournée de 4 fleurs de lys de la famille de Prat-ar-Raz de Penhars.

 Il tient de la main droite une bannière ou pennon aux mêmes armes, croix d?or sur fond d?azur. Il en est de même pour le bouclier, posé à terre verticalement, qu?il tient d?une main gauche  protégée par un gantelet, comme est la droite. 

Il est tourné de trois quart sur sa droite, son corps s?appuyant sur les deux jambes à demi écartées. Son regard est dans le vague, dans le même sens que la sainte Catherine. Un autre chevalier,  sans nimbe, aux mêmes armes de Prat ar Raz  portant la même tenue,  un bouclier et un pennon, mais un chapeau à plumet à la place du casque,  se trouve dans la lancette centrale de la baie 113.

 

Saint Georges.

Il ne restait  de cette lancette que certaines pièces du second panneau dont la tête casquée et nimbée de ce saint Georges,  et 6 à 7 pièces du troisième panneau. Le panneau inférieur avec le dragon n?étant plus compréhensible suite à des restaurations.

Comme saint Julien, il est habillé  d?une cotte d?armes et de certains éléments d?armure.

Il porte, comme armoiries,  la croix rouge  dite« croix de Saint-Georges ».  Il semble porter un bouclier dans le dos. Il ne porte pas de pennon, mais une lance qu?il tient des deux mains avec gantelet. Son visage tourné de trois quart vers sa gauche est encadré  par un heaume dont il a rehaussé, comme saint Julien, la visière percée de multiples  petits trous ronds. L? épée à la poignée ciselée, et au pommeau en gland, aux quillons un peu courbés, est accrochée, probablement dans un fourreau, sur le côté gauche de la cotte. Ce personnage se détache sur une tenture bleue à damas.


 Toutes les pièces d?origine de cette baie ont subi aussi une cuisson trop élevée et  du coup présentent des verres très déformés et par là même très difficilement enchâssables dans la résille de plomb. Cette verrière aurait dû probablement  être refaite, mais sans doute les délais ont fait qu?elle  fut conservée dans cet état.  Ces défauts permettent d?approcher un peu plus les techniques de cuisson de ce début du XVe siècle. On y trouve la confirmation que les  verriers cornouaillais de cette époque cuisaient leurs pièces peintes en les disposant en deux couches superposées et séparées par une trop fine couche de plâtre au autre support.

Socles et dais.

Les colonnettes montant du socle jusqu'au dais sont un peu plus large que les autres. Elles ont un filet en jaune d argent bien conservé sur certaines pièces anciennes.

 Comme  dans biens des baies, la tenture, ici sans galon, découvre dans sa partie haute le choeur avec voûtains habituel à ces baies. Au-dessus, une tour   dont on ne voit que trois des côtés. Sur chaque face est accroché un gable à la moulure formée d?une suite irrégulière de perles encadrée de deux boudins parallèles . La perspective ou l?essai de perspective, elle n?apparaîtra que plus tard, ne laisse visible intégralement que la moulure extérieure des gables de droite et de gauche.  Fleurons, pinacles, oculus agrémentent la façade. Au dernier étage  un clocher  dont on n?aperçoit  aussi que trois faces, entouré de pinacles avec fleurons, démarre sur une tour calée par arcs boutant et culées.. Ciel bleu pour  le premier et le troisième et rouge pour les deux autres.













































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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 17:38
CROQUIS D' ALLER-RETOUR LE LONG DU GOYEN DE PONT-CROIX A AUDIERNE PAR UN JOUR ENSOLEILLE, SUR L'ANCIENNE LIGNE DE CHEMIN DE FER PEU OCCUPEE CE JOUR LA PAR LES MARCHEURS. PARIS DE PONT CROIX NOUS SOMMES TOMBES A AUDIERNE EN PLEIN MARCHE. LA PLAGE DE SAINTE EVETTE NOUS A ACCORDEE UN INSTANTDE REPIS AVANT DE REPRENDRE LE RETOUR.
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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 05:19
         Cathedrale Saint-Corentin de Quimper




                Choeur,  BAIE 111

 


                    avant restauration







                                         après restauration
            « VITRAIL DU CHANOINE
                   EN CHAPE     BLEUE. »





 Ce vitrail fut sans dénomination, jusqu?à la sortie de l?ouvrage récent sur les vitraux de cette cathédrale.
:
                C?est une baie à quatre lancettes trilobées dont chaque lancette est composée de quatre panneaux de vitrail. Elle se trouve être le sixième des baies hautes du côté nord en partant de la baie d?axe.

Deux historiens de la cathédrale nous ont donné chacun leur description.
 Le relevé d?Aymar de Blois, de 1820, d?après  le registre,  plus ancien, du chanoine  de Boisbilly donne :
 «  Les panneaux représentent, l?un Notre Dame, l?autre le Chanoine Donateur à genoux, présenté par un St qu?on ne distingue pas bien, le 3° St Jacques apôtre distingué par son bourdon et son chapeau garni de coquilles et le St Antoine ayant un cochon près de lui qui est son attribut. Même observation que cy devant pour l?effigie du donateur. »

. En 1877, la description de Le Men donne ;1er Panneau (lancette) - Saint Antoine et son cochon. 2° Panneau (lancette) - Saint Jacques de Compostelle, appelé au moyen âge en Bretagne, saint Jacques de Turquie, reconnaissable à son bourdon et à son chaperon garni de coquilles. 3° Panneau (lancette) - Un chanoine à genoux présenté à la Sainte-Vierge par un saint martyr. Le haut de ce panneau a été refait. 4° Panneau(lancette)- La Sainte-Vierge portant l?Enfant Jésus dans ses bras.


                                1992.

Dépose de cette baie,  en vue d?une restauration. Il nous manque 6 panneaux entiers,  sur les 12, composants le vitrail

Il s?agit  entre autres, de deux têtes de lancettes,   de deux dais et du  panneau inférieur du saint Antoine. Deux têtes sont à reprendre, celle de saint Antoine et celle de la Vierge.

 Les gravures de repère.

Dans cette baie les gravures de repère sont extrêmement nombreuses, ce qui rend cette baie intéressante.

Devant le nombre de pièces qui constituent un vitrail, les verriers avaient trouvé la solution de graver au dos des pièces de verre des signes, qu?ils soient alphabétiques ou graphiques. ; chaque pièce étant maniée par les auteurs plus d?une dizaine de fois depuis la coupe jusqu?à la mise en plomb.

Pour notre travail de restauration, cette façon de procéder nous a souvent été utile pour redonner une place à une pièce ; les restaurations précédentes les ayant parfois mélangé
         Inventaire de ces gravures de repère.

La première lancette, celle saint Antoine, est la plus pauvre de cette baie, avec une seule gravure  dans la tête de lancette.. Le dessin est d'un graphisme proche d?un grain de café dont la fente se prolonge sur la droite. On ne peut en trouver plus, car deux des panneaux sont portés manquants.  Pour le troisième panneau, le buste de saint Antoine, il y a peu de pièces anciennes: 5, et elles sont reconnaissables.

La seconde lancette, celle de saint Jacques présente dans les deux panneaux du bas,  des petits s, et c, ainsi qu' un Is. Dans le second panneau, il y a  un e, un ZC et un S, ce dernier etant reproduit quatre fois sur les pièces du buste de saint Jacques.

Dans la troisième lancette, celle du chanoine donateur, le panneau du bas  présente trois  X, le panneau avec le dais :  ZI, IS, trois 4 et un V, un  L, et un  X.  Cette dernière lettre est probablement une pièce provenant d?un autre panneau, procédé fréquent lors des restaurations

Dans la lancette de la Vierge à l? enfant, le premier panneau possède 6 gravures prenant comme base une croix. Le second panneau, il s?agit de 8 gravures prenant comme base un Y. Ce Y et ce X sont repris 12 fois dans le panneau du dais.Les gravures y sont plus ou moins grandes, suivant la taille de la pièce. Seules deux pièces anciennes ne sont pas gravées. A noter que la tête de la Vierge, reconnaissable, ne porte aucun repère.


Saint Antoine,

Nimbé de rouge, présenté devant une tenture jaune à damas, saint Antoine revêt le costume de l?ordre des Antonins, au ton gris, avec capuchon. Il porte la barbe, et tient un livre rouge, à la tranche dorée, dans sa main droite, au pouce énorme,  pouce qui est à rapprocher de  celui que l?on retrouve chez le saint Jean Baptiste de la baie 103,

De l?autre main, il s?appuie   sur sa canne en tau,  insigne de sa dignité1. s En bas, une tête de cochon apparaît sur la droite du saint, dans un panneau de la restauration de  1992-1993. Cet animal est le symbole du démon de la luxure. On retrouve saint Antoine dans la baie 116 et dans les églises de Saint-Divy et Plogonnec pour le Finistère et Langast, dans le Morbihan avec une vie de ce saint.

 

Saint Jacques de Compostelle.

 Il est penché sur un livre grand ouvert qu?il tient délicatement de la main droite couverte d?un pan de son manteau de voyage. Ce manteau blanc  dont deux pans tombe presque jusqu'à terre est orné d?un galon  jaune dont le  motif d?ornementation est fait d?une série d?enroulements couronnés d?une volute, imitant la crête d?une vague (. Flots grecques),. Dessous, apparaît une robe de couleur rouge qui bien qu?elle tombe jusqu'à terre laisse apparaître les doits de pieds du saint. Le bourdon de pèlerin de Compostelle, mais sans escarcelle, est maintenu sous son bras gauche, permettant ainsi à la main d?accompagner la lecture. Il se protège la tête avec un large chapeau brun orné de la coquille. Saint-Jacques. Chapeau brun avec coquille Saint-Jacques. Derrière, grand nimbe rouge vertical. Se détachant sur la tenture verte. Le sol d?origine, en partie, est de grands damiers noirs et blancs mis de biais.

On le retrouvera à la baie 124 de la nef de la cathédrale, .et  ailleurs, dans le Finistère, à Notre-Dame du Crann en Spézet, dans le Morbihan, à Merléan et à Boqueho pour les Côtes d?Armor.



Vierge patronne d?un chanoine

L?attribution du saint présentant le chanoine est difficile car, Le Men et Alexandre  Thomas parlent  d? « un saint martyr », comme  Aymar de Blois, mais avec réserve :  «un  St qu?on ne distingue pas bien »

La tête qui était en place lors de la dépose en vue de la  restauration de 1992-93 était celle d?un femme nimbée. Etait-elle l??uvre de Lusson ou d?une restauration suivante ? On ne peut vraiment  statuer.
 Il pourrait s?agir d?une pièce de Lusson, très effacée et qui aurait été reprise plus tardivement. Cette retouche a rapporté les grisailles manquantes, mais le passage au four du visage,  pour la seconde fois, avec des jaunes d?argent anciens n?a pas donné les résultats escomptés. Il a fallu l?a remplacer lors de la dernière restauration. Il fut donc rétabli un visage de femme.

Et le choix se révéla bon, car la pièce au dessous révéla une fin de natte de cheveux au jaune d?argent du XVe, et un chemisier ou haut de robe blanche avec des broderies elles aussi au jaune d?argent.

Il s?agit donc une Vierge ayant comme seul attribut la palme du martyr  et portant une robe verte doublé de blanc. Tandis que la main droite tient la tige de la palme,  l?autre main repose le long du dos du donateur, auquel aucun des trois historien de la cathédrale n?a pu fournir une identité.

Comme les autres chanoines de ce choeur, il est à genoux directement sur le sol, les mains jointes, tourné vers la Vierge Marie qu?il implore. Il n?y a pas  prie-Dieu, ni coussin, objets que nous trouverons dans le transept et la nef, en fin de siècle. Il a revêtu la chape de couleur bleue que l?on retrouve pour les deux donateurs chanoine et évêque précédents. Elle est ornée d?un galons semé d?olives et de perles blanches en enlevés sur fond de jaune d?argent. L?aube blanche aux larges manches s?écrasent en de nombreux plis sur le sol, ici de damier gis et blanc.

Vierge à l?enfant.

C?est un personnage élancé, portant une petit tête à l?aspect serein, drapé dans un ample manteau blanc aux nombreux plis et au galon de couleur jaune garni de grosses olives, que l?artiste nous présente ici. Rien de commun avec les autres Vierges à l?enfant, si ce n?est ce duo mère enfant. Ici Il est tout nu, assis sur le bras droit de sa mère, bras et main recouverts, délicatesse, d?un pan du manteau. Même intention que saint Jacques pour le livre des écritures La main droite de Marie fait le geste de lui tenir le genou.  Il l?écoute, la tête couronnée de cheveux d?or, tournée vers Elle. Il pose sa main gauche contre sa joue et le droite a pris un geste de dialogue.  La tache rouge du bustier de la robe force la lumière de l?enfant et de la mère. Il fait très sérieux.

Elle ne porte pas le voile des mères, elle laisse flotter ses cheveux en nattes dorées sur ses épaules, attribut des vierges. Un nimbe rouge très foncé,  de forme ronde, immense, comme on ne le verra plus dans le reste de la cathédrale, l?accompagne sur une tenture de damas bleu. Derrière cette tenture, accrochée par les deux côtés ,aux piliers des colonnettes apparaît, et pour toutes les lancettes de cette baie, un choeur d?église avec une baie du chevet à deux lancettes  et oculus vitrés de montage losangé.

Le dais

Il est le plus élancé de  ces baies hautes du côté nord ; Avec les pièces du XVe siècle encore restées dans les lancettes c et d, un dais original était aisé à recomposer, Il était impossible de se servir de ce qui restait de la restauration du XIXe siècle. Toutes les pièces en verre incolore  étaient barbouillées de grisaille recuite et de jaune d?argent soit devenu pales soit arrivé au rouge le plus lourd.

Deux pinacles encadrent une tour dont trois faces sont visibles. Chacune de ces faces est ornée d?un  gable avec fleuron, crochets et ajouré d?un quadrilobe. Le gable central est entouré de deux pinacles.  Les crochets sont  traduits décorativement  par une succession de trois grosses perles jaunes, les deux extrêmes étant plus fines.

Au dernier étage, un clocher est entouré de quatre pinacles d?or qui démarrent comme lui  d?une tour, modèle réduit du premier étage, celle ci confortée par arcs boutants et culée.

NOTE


.     1. - Saint Antoine, fêté le 17 janvier, nous offre l?image synthétique la plus claire des rapports de l?homme au porc.
En Sardaigne à cette date, les hommes se déguisent en porc. Saint Antoine est en plein milieu de la féria de carnaval.  A cette période de l?année, les âmes des morts errent dans la tempête sous des formes d?animaux ? Ces sont ces âmes que rencontre saint Antoine lors de sa tentation. En frappant le sol de son bâton, il en fait jaillir le feu, un peu comme saint Patrick (Irlande) ouvre d?un coup de bâton le sol d?où jaillit le feu du purgatoire. Le feu est une image ou allusion du mal qu?il protège .Des récits nous racontent comment des impies qui s?étant moquées du saint sont brûlées de son feu et fuient. L?image de l?ermite était autrefois peinte dans les « chiottes » ainsi que le rappelle Rabelais. » Le feu de saint Antoine te brûle si tous tes trous ouverts tu ne te torches avant ton départ »
Quant au tau d?ermite avait plusieurs usages. On pouvait s?y appuyer durant de longs offices. Il se révèle d?une remarquable efficacité contre les diables. Et manié avec dextérité, c?est l?arme favorite des boiteux et des clochards. Le porc se retrouve dans les évangiles, lorsque le Christ exorcise un fou le long du lac de Tibériade. Le feu de saint Antoine serait une maladie de peau spécifique au trou anal, aussi une sorte de gangrène qui brûle tous les membres. Dict. Iconogr. De l?Abbé Migne 1850, sur » le feu de saint Antoine »
















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9 juin 2007 6 09 /06 /juin /2007 01:06
Cathedrale Saint Corentin Quimper
                     Choeur, Baie 103



 Aucun historien du XIXième n'a donné d'appellation à cette baie, bien que Le Men, Thomas et Aymar de Blois se soient penchés sur ce vitrail.

Il s'agit d'une baie à trois lancettes  trilobées, chaque lancette  étant composée de quatre panneaux.

La lancette centrale est plus haute  de quelques centimètres et donne ainsi au saint Jean Baptiste une stature plus importante que les deux autres apôtres. qui sont saint Paul et saint Pierre. Cette importance est peut être voulue, il est celui qui annonce la venue du Messie.


  Il porte l'Agneau, nimbé, sur le bras gauche, sa jambe gauche sort d'une peau de chameau dont il est vêtu. Une robe rouge, couleur du martyr, comme son nimbe, descend sur la droite. Un phylactère où il est écrit : Ecce Agnus Dei, qui tollit peccata mundi.(voici l'Agneau de Dieu qui efface le péché du monde) court autour de la partie haute du personnage

A sa gauche,  saint Pierre, présenté de profil, est tourné vers lui. 


Cette tête ayant disparu nous l'avons refaite suivant un dessin du livre du verrier Ottin  De sa robe jaune et de son manteau vert nous n'avions qu'une seule pièce  d'origine, comme il est indiqué plus bas.

Avec ses deux clés, il a le pouvoir d?ouvrir et de fermer les portes du paradis. Le plus souvent, il porte ces deux clés l'une contre l'autre et rarement comme ici, l'une tournée vers le sol, l'autre vers le ciel. Ce personnage, n'est pas sans rappeler, mais plus trapu, par sa pose de profil,par le tombé de son manteau vert et son épaule jaune, le saint Jean de la baie 100. Même atelier ? on ne peut être certain, .mais même esprit.

Le personnage de saint Paul est entièrement de 1992-1993 si ce n?est cinq  petites pièces. Visage barbu surmonté d'un nimbe vert , il est vêtu d'une robe jaune sous un manteau bleu où la pièce d'origine en est la pointe.
 De la main gauche, il tient  la poignée de son épée, ici éfilée,  dont l'extrémité se découpe sur le rideau de damas au fond rouge. Un livre à fermeture est présenté de la main droite.

                            Etat du vitrail en 1992

Dans les premières années du XIXième siècle, les  écrits des historiens citès plus haut, signalent que "l'une des lancettes est détruite et que les deux autres représentent des éléments  des apôtres St Pierre et St Paul »

Lors de la dépose de cette baie et des travaux de restauration en 1992,par l'atelier de jean pierre le bihan,
il n'a été trouvé,du saint Paul,    comme pièce d'origine, que la poignée de son épée, la pointe du manteau bleu, entourée de  trois pièces de sa robe jaune, une pièce de colonnette et sept pièces d'architectures du dais dont l'angelot formant fleuron..

 Chez saint Baptiste,  ce fut un élément de son genoux entouré de sa peau de bête jaune.

Chez saint Pierre,pour les pièces du XV°, nous avons trouvé: la clé ascendante, un  petit élément de la clé descendante, deux éléments de la tenture à damas rouge, la partie haute de sa robe jaune ainsi que la partie basse.Il en était ainsi d'un petit élément  haut de son manteau vert, d'un petit élément du sol carrelé noir et blanc, detrois pièces de colonnettes.
Par contre, il n'a rien été trouvé des socles du XVe siècle


Les socles et les dais.



Des premiers, comme on l4a dit plus haut,  il ne restait  donc que les pièces dixneuvième du vitrail du  peintre verrier Lusson, pièces dont il ne restaient plus que le graphisme des plombs,
 des grisailles aux traits et au lavis complètement délavées. 

 Il a été donc été décidé, lors de notre restauration de 1992-1993, de reprendre  la composition que ce peintre verrier avait proposée. Tout nous fait penser à croire qu'il en ait eu entre les mains quelques pièces, peut-être irrécupérables à l'époque.
 Les sols sont  donc à base de demis losanges  et d'un damier noir et blanc, présenté de face, puis de biais

Des dais, qui ont le grand avantage d'être identique. il  restait, en 1992-1993, juste assez de pièces d'origine pour établir un spécimen type.

Il s'agit donc d'un dais trapu, présentant au premier et seul étage, trois côtés dont deux fuyants. Deux colonnes adossées, avec cul de lampe, à base carrée, et surmontées d'un chapiteau, les séparent.
Sur chaque  face est dessiné un gable à l'angle plus ou moins aigu, les deux à gauche et à droite, se terminant par un fleuron, le central par un socle supportant un ange habillé de plumes. Le ciel qui apparaît derrière eux est bleu pour les deux de côtés et rouge pour le central.

NOTE

1.  Les clefs sont communément au nombre de deux, l?une est d'or, l'autre d'argent .- ( XVIIe Saint-Paul-Hors-Les-Murs) ,Musée du Vatican, 1466. Elle sont toujours d'une dimension démesurée.  Elles sont quasiment toujours liées ensemble. Ces deux clefs sont aussi et surtout le pouvoir d'ouvrir et de fermer et ce pouvoir est un. La plupart du temps, saint Pierre les tient à la main droite ou passées au bras et pendantes.



























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